Les choses bougent du côté de la Bretagne avec l’arrivée d’
OAKEN SKULL, une nouvelle formation nantaise (ou de Vannes) qui a décidé de planter ses crocs dans un
thrash metal bien burné et empruntant quelques-uns de ses codes au
black. La tempête se lève, ça risque de souffler fort.
Du côté des CV, tous les musiciens sont passés par la même groupe (enfin, je crois que c’est le même) de
death metal qui a trois fois changé de nom : SOUL REJECTED puis ILL DIVINE puis ATHANATHEOS, peut-être dans le désordre. Largement de quoi faire ses armes (ou se faire les dents) et ainsi se pointer en étant solidement préparé à faire parler les watts. Au passage, les musiciens s’offrent les services de
Camille Murgue pour illustrer ces huit titres, connue notamment pour avoir collaboré avec
GONEZILLA et sur le premier album de
MAÏEUTISTE. Le résultat est certes assez traditionnel mais l’effet boisé est beau, tant sur le logo que sur le crâne, cela ferait notamment un superbe tatouage.
A peine le temps de sortir une démo en 2019 que voilà déjà
OAKEN SKULL détenteur d’un premier LP, «
L’excellence du vice », plus que prometteur. Au rayon des atouts, nous pouvons déjà noter la qualité de la production. Cela peut sembler assez anodin de préciser cela étant donné qu’à l’heure actuelle, même en étant amateur, c’est compliqué de sonner comme une patate, mais là le choix me semble particulièrement bien senti au regard du registre pratiqué. En effet, la formation a opté pour un rendu très « power », bien massif et parfaitement adapté aux riffs et rythmiques. A ce titre, la batterie, et notamment la double, bénéficie d’un excellent traitement : elle est distincte, puissante et confère à elle seule un dynamisme furieux aux compositions. D’ailleurs, cette approche du
thrash n’est pas sans m’évoquer l’
OVERKILL des années 90 ou encore les Anglais de
DEARLY BEHEADED. Nous sommes donc loin de l’influence du Big Four ou encore du revival old school actuel.
Avec un batteur aussi solide, cela devient forcément plus simple pour les guitaristes de construire des structures efficaces et même si l’on reste dans un registre balisé et sans surprises, c’est la grosse pêche tout du long, avec le minimum de mélodies et le maximum de mandales. Le chanteur en rajoute une couche avec sa voix plutôt
black metal mais dont nombre d’intonations renvoient également au
death des 90’s (
ASPHYX ou
OBITUARY), voire l’approche écorchée du
hardcore.
J’avoue, entre la force de frappe de la section rythmique et un tel vocaliste, une prestation scénique d’
OAKEN SKULL doit sévèrement déboîter, on n’est clairement plus au niveau d’un simple chauffe-salle. A l’occasion, un clavier vient créer une ambiance mais c’est là un ingrédient plus décoratif qu’autre chose, même si son utilisation parcimonieuse amène un petit truc en plus pas désagréable car bien dosée et intelligemment placée. De plus, même si l’ensemble est terriblement homogène chaque morceau a sa petite spécificité, ceci justifiant une écoute attentive. Les Nantais frappent donc de suite très fort, pas de round d’observation, ils foutent la tête dans la mêlée et distribuent des coups de savates.
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