Stonegard - From Dusk Till Doom

STONEGARD. Leur nom ne vous dira peut être pas grand chose mais les norvégiens ont déjà fait l'objet d'une chronique sur thrasho, Dead s'étant chargé de vous vanter les mérites de "Arrows", premier album d'un combo, je cite, alliant riffs rudimentaires et efficaces mais non moins mélodiques, tempos tantôt lourd, tantôt rapides et chant super accrocheur. Avec "From Dusk Till Doom", pas de doute, le groupe fait étalage des mêmes qualités mais, partis pour une ballade en territoire stoner, voilà que STONEGARD nous embarque sur les rivages power-thrash de NEVERMORE ou BYZANTINE ! Plutôt habiles dans le mélange des genres, les nordiques passent sans sourciller d'une rythmique très rapide comme on peut en trouver chez BURST (ou plus généralement sur les albums de DARK TRANQUILLITY) à un metal mid tempo mélancolique traversé par de belles mélodies scandinaves. Le tout avec abondance de chant clair, à peine relayé par quelques interventions extrêmes toujours à propos. Pour ne rien arranger question classification, STONEGARD a tourné avec des groupes aussi différents que BLACK SABBATH ou SLIPKNOT et s'apprête à prendre la route avec ENSLAVED. Encore un groupe chaméléon qui change de style comme de chemise ? N'ayant pas écouté "Arrows", je ne jurerai donc de rien, et ce n'est pas l'estampille promotionnelle qui arrangera les choses : STONEGARD ? Combinaison de l'aspect progressif d'un TOOL avec la dextérité de SLAYER et THE HAUNTED !!!

Bref, vous l'aurez compris, STONEGARD c'est un peu le bordel. Et c'est précisément là que réside tout le charme de ce deuxième album au premier abord assez simpliste (dans le sens où on rentre dedans facilement, dès les premières écoutes) mais qui recèle nombre de pièces secrètes, de passages instrumentaux assez inattendus dans cet univers de metal en fusion à caractère tantôt sombre, tantôt offensif. La voix déjà, claire 90% du temps, s'écarte avec bonheur de l'alternance raw/clean trop souvent systématique chez nos amis suédois. Jamais mielleux, parfaitement intégré aux compositions (qui n'apparaissent jamais comme une banale rampe de lancement vers un refrain putassier), le chant est une des grosses qualités de "From Dusk Till Doom", notamment ce passage formidable à 2:07 sur "Morpheon" ou le mimétisme avec feu Layne Staley (ALICE IN CHAINS) est plus que troublant. A signaler également une incursion black bien balancée à 2:10 sur "Helios, Cursed" mais au final, c'est bien la grande qualité des refrains qui forcera l'adhésion. Musicalement parlant, peu d'esbrouffe de leur part, sinon une palanquée de riffs classiquement accrocheurs plus quelques solos bien sentis, bonifiés par un songwriting de qualité supérieure et par la production sans faille de Daniel Bertgstrand (SCARVE, STRAPPING YOUNG LAD). A noter également quelques influences prog rock bienvenues dont "Blade" est la principale bénéficiaire, avant le déluge de plomb de "Locust", à l'attaque riffesque et vociférante proche d'un KINGDOM OF SORROW. Seuls bémols à signaler, la propension des norvégiens à finir leurs morceaux de façon un peu abrupte et, gage de qualité de la chose, la durée trop courte d'un disque suffisament riche pour tolérer plusieurs écoutes successives. Très bonne surprise.

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