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Pestilence - Consuming Impulse

Chronique

Pestilence Consuming Impulse
Service médico-légal de la police de Miami. Cette nuit c'est la bonne. Et ça va recommencer, encore et encore, n'est-ce pas Varg Vikernes, trente six ans, ex-BURZUM et libéré pour bonne conduite après seize ans passés derrière les barreaux ? Initialement condamné pour le meutre d'Euronymous et passant désormais inaperçu sous le soleil de floride, employé anonyme dans un grocery store de banlieue. Aux yeux de tous, un citoyen modèle s'acquittant honnêtement de son job, toujours à l'heure, jamais un mot plus haut que l'autre. Qui a bien pu remarquer son étrange manège autour des lieux de culte chrétiens de la ville ? Et qui s'inquièterait des bidons de kérosène s'entassant dans l'arrière cour d'un local loué pour une misère aux abords de l'autoroute ? Personne. Personne sinon moi, Dexter Morgan, et son passager noir en quête de nouvelles proies répondant au code de Harry, mon père adoptif. 17H58. Encore deux minutes à feindre une apparente normalité avant de me mettre en chasse ...

Debra Morgan : Hé Dex ! Tu peux analyser ces échantillons sanguins pour moi ? Ça urge, j'en ai besoin pour avant hier et LaGuerta ne me lâche pas avec ça.

Dexter Morgan : Désolé Deb. Mais c'est la fin de mon service. Et puis ce soir, j'ai rendez vous avec Rita.

Debra Morgan : Rita mon cul ! Tu passes chez elle le mardi et aujourd'hui, c'est mercredi. Alors bordel, rends moi service et fait moi parler ces putains d'échantillons ok ?

Suis-je si prévisible ? Cette maudite routine me perdra. Un sursis pour Varg, les grenouilles de bénitier de Miami en sont quittes pour brûler un cierge, en priant pour qu'il ne cède pas à ses vieux démons. Les prélèvements de Deb, eux, ne datent pas d'hier. A première vue, sujet européen, antérieur aux années 90. Grosses similitudes avec la scène death metal floridienne de l'époque, se distinguant par un riffing caractéristique et un feeling limite jazz sur certains titres, « The Trauma » en tête. Pochette abjecte, une des pires toutes catégories confondues, imposée par Roadrunner après avoir rejeté celle voulue par le groupe. Le feeling très thrash de l'ensemble, lorgnant vers POSSESSED, KREATOR et SLAYER est également symptomatique des premières productions du genre. Produit par Harris Johns (KREATOR, VOIVOD, TANKARD) au Music Lab Studios de Berlin. Des compositions aussi brutales qu'accrocheuses, emmenées par deux fines lames de la six cordes et un frontman en devenir, Martin Van Drunen, Patrick Mameli ayant enregistré toutes les parties de basse sur ce deuxième album venant après deux démos (« Infected » en 1986, « Dysentery » en 1987) et un premier full length, « Malleus Malficarum », en 1988. PESTILENCE bien sûr, et son « Consuming Impulse » considéré comme le dauphin officiel du maître étalon « Leprosy » (DEATH, pour les apprentis criminologues). Mais pourquoi diable déterrer une affaire aussi ancienne ?

Maria LaGuerta : Dexter ! On en est où sur le cas Van Drunen ? Dîtes moi que vous avez trouvé quelque chose ...

Dexter Morgan : Oh ! Navré, je travaillais sur un échantillon de Deb. On connait la cause du décès ?

Maria LaGuerta : Mort par asphyxie. On ne sait pas grand chose d'autre sur lui, si ce n'est qu'il s'est distingué chez BOLT THROWER et HAIL OF BULLETS. Il aurait mal vécu son éviction de PESTILENCE aux dires de son entourage direct.

Dexter Morgan : Eviction ? Ce n'est pas ce qui est inscrit dans le dossier. Van Drunen a quitté PESTILENCE de lui même, pendant la tournée américaine en compagnie de DEATH et CARCASS, juste avant que le reste du groupe ne parte en repérage aux Morrissound Studios. Un choix de production que Martin, visiblement, ne cautionnait pas. Victime du syndrome « trop de bergers, pas assez de moutons », le groupe était scindé en deux et à deux doigts d'annuler les dernières dates. Van Drunen avait de plus en plus de mal à supporter l'attitude de Patrick Mameli, lequel se voyait de plus en plus dans le rôle du grand manitou. Un soir, dans une chambre d'hôtel, Martin s'en est plaint auprès de Marco Foddis, le batteur, qu'il a tenté de persuader que chaque membre de PESTILENCE était d'égale importance.

Maria LaGuerta : Et évidemment, ce brave Marco a cafté.

Dexter Morgan : Evidemment. Une fois les autres membres de PESTILENCE de retour de leur périple au Morrissound, Van Drunen s'est vu accuser de tous les maux (arrogance, alcoolisme, mauvaises performances scéniques) par le procureur Mameli, bien aidé par un jury Foddis/Uterwijk tout acquis à sa cause (comprendre : ils craignaient de se faire virer eux aussi). Des accusations que Martin a toujours nié en bloc, notamment celles liées à la consommation d'alcool. Il faut dire qu'en bon hollandais, il lui fallait boire 48 canettes de bière américaine avant de ressentir vaguement quelque chose.

Maria LaGuerta : Voilà qui ressemblerait vaguement à un mobile si la victime s'appelait Patrick Mamelon.

Dexter Morgan : Mameli. Notez que les deux antagonistes se sont revus en 2000 pour évoquer une reformation de PESTILENCE, sept ans après le split. Mais devant le refus de Mameli de rejouer les vieux titres sur scène, Van Drunen n'a pas donné suite.

Maria LaGuerta : Je vois. Bon boulot Morgan.

Bon boulot ? Alors que des monstres comme Varg sont encore dans la nature ? Et que je perds mon temps à exhumer le cadavre d'un vieux classique aussi poussiéreux que la production étouffée d'un Harris Johns toujours aussi fâché avec la basse ? Mais revenons à nos moutons Uterwijk et Foddis, qui s'acquittent ici plus qu'honorablement de leur tâche de suiveurs. Remplaçant un Randy Meinhard parti fonder SACROSANCT, Patrick Uterwijk est l'équivalent d'un Rick Hunolt chez EXODUS, contrebalançant idéalement les élucubrations lead de Mameli par des interventions plus classiques mais ô combien efficaces. Un duo complémentaire qui vaut bien la paire Rick Rozz/Chuck Schuldiner, lesquels n'emportent le bout de gras que grâce au formidable boulot abattu par Dan Johnson et Scott Burns sur le mythique « Leprosy ». Car une fois passé le sympathique apéro « Dehydrated », PESTILENCE rend coups pour coups à son homologue américain : « Suspended Animation » et son up tempo progressif, ses incantations samplesques et les vociférations d'écorché vif de Van Drunen (pas aussi possédé que chez ASPHYX tout de même), « The Process Of Suffocation » (un indice laissé par le tueur, à n'en pas douter) et ses riffs à contre courant des coups de boutoir de Marco la balance, avant le graal absolu symbolisé par le break de « The Trauma » à 1:59. Un chef d'oeuvre de lourdeur, sombre et poisseux, magnifié par une accélération dantesque sur laquelle Mameli marche littéralement sur l'eau. Reprise par ILLDISPOSED sur « Retro », « Out Of The Body » n'a quant à elle rien perdu de sa capacité d'anéantissement des cervicales, de même qu' « Echoes Of Death » et ses joyeuses bûcheronnades rythmiques. Riffs d'anthologies, accélérations jouissives et solis de haute volée, chant de goule aérophage et quelques claviers pourris pour assurer l'ambiance, voilà ce qui vous attend sur « Consuming Impulse », un album essentiel qui pâtit juste d'un léger manque d'inspiration dans son final, à l'image d'un instrumental trop naïf pour convaincre (« Proliferous Souls »). Et voilà le travail Deb. Rien de tel qu'un serial brother pour mieux pénétrer l'âme noire des tueurs death des années 80.

Vince Masuka : Yo Dex ! Regarde un peu ce qu'on a trouvé, à deux blocs seulement de chez Van Drunen !

Dexter Morgan : Jeune femme, mort violente. Nombreuses échymoses au niveau de la gorge. Une nouvelle victime de l'étrangleur ?

Vince Masuka : Qui te parle de sa gorge ? Mate un peu ses nichons nom de dieu ! Je parie qu'elle tapinait sur greatboobs.com.

Dexter Morgan : Excellente piste.

Vince Masuka : Je te laisse, je vais faire une photocopie avant que ça se perde aux archives. Hé Debra ! Avoue que t'aimerais bien en avoir d'aussi gros, pas vrai ?

Debra Morgan : Va chier Masuka.

Intéressant. Le modus operandi varie un peu, mais les traces de coups sur les deux corps ne laissent guère de place au doute. Si la thèse d'un copycat ne peut être complètement écartée, je penche plutôt pour la résurrection macabre d'un vieux de la vieille, attiré hors de sa tanière par l'odeur du sang et le désir d'en remontrer aux nouvelles générations d'assassins six cordistes. Patrick Mameli, vieille gloire death sur le retour ? En voilà un qui m'a tout l'air de répondre aux exigences du code...

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12 COMMENTAIRE(S)

gregwar citer
gregwar
16/09/2012 08:20
note: 10/10
Un des albums de Death metal que j ai le plus écouté. Encore aujourd'hui il reste pour moi un des sommet du genre car d une efficacité redoutable. Pas besoin d une voix ultra guttural, de 75 riffs par titre et de blaster à 500 bpm non stop pour faire vraiment mal.
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
07/04/2009 18:39
note: 8.5/10
La_girondelle a écrit : Han mais ça existe vraiment greatboobs.com (je suis trop curieux)

Sérieux ? Ahaha, j'ai écrit ça au pif. Bon, on va aller voir ça alors Mr Green
citer
La_girondelle
06/04/2009 22:00
Han mais ça existe vraiment greatboobs.com (je suis trop curieux)
Bon alum en effet meme si je lui préfere testimony
Jotun35 citer
Jotun35
01/04/2009 18:34
note: 9/10
Je le trouve meilleur que Testimony of the Ancients. Pourtant aux premières écoute je préférais Testimony mais peu à peu le charme brutal et résolument "old-school" de Consumming Impulse a opéré et franchement c'est devenu l'un de mes albums de death préféré. A ranger aux côtés d'un Vader ou d'un Bolt Thrower pour l'efficacité et le côté thrash ("Leprosy" je ne le connais pas, je connais juste les derniers albums de Death : Human, Symbolic, The Sound of...).
von_yaourt citer
von_yaourt
31/03/2009 19:11
note: 8/10
Thomas Johansson a écrit : De rien Dark Nico, ça compensera la tôle que va ramasser "Resurrection Macabre". Hein Von/Häxan ?

C'est sur que si l'un de nous deux écope de la chronique ce ne sera pas tendre. Mais rien n'est encore fait ! Sourire
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
31/03/2009 12:37
note: 8.5/10
De rien Dark Nico, ça compensera la tôle que va ramasser "Resurrection Macabre". Hein Von/Häxan ?
Dark Nico citer
Dark Nico
30/03/2009 19:13
note: 9/10
Meci pour avoir chroniqué un tel album. Pour moi (mais c'est gout perso) c'est le meilleur de Pestilence. Du coup je suis en train de la réécouter : putain quelle voix !!
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
28/03/2009 12:07
note: 8.5/10
Merci bien ! Je viens de mater les saisons 2 et 3 donc j'étais bien dedans. Sinon comme Von je préfère les deux suivants mais c'est surtout à cause du son. Si la prod était meilleure, ça serait pas pareil.
Keyser citer
Keyser
28/03/2009 09:01
note: 8.5/10
Excellente chronique, on se croirait vraiment dans cette série géniale qu'est Dexter! Et très bon album, un classique super efficace!
von_yaourt citer
von_yaourt
27/03/2009 20:36
note: 8/10
J'aime beaucoup la chronique, dommage que ce ne soit pas le cas de Dexter ! Mr Green

Très bon album pour ma part, meilleur que Malleus Maleficarum, mais moins bon que ses deux successeurs qui entament un virage plus death technique tout en conservant l'efficacité des débuts. M'enfin, il n'arrive pas à la cheville de Leprosy, cela va sans dire !
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
27/03/2009 17:02
note: 8.5/10
Merci Cyril ! Clin d'oeil

Tu me diras ce que ça donne sur scène, je compte bien les voir un de ces quatre.
cglaume citer
cglaume
27/03/2009 16:51
note: 8.5/10
Aahhhhhhh "Out Of The Body" !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Rien que pour ce titre un 8.5/10 s'impose. Faudrait que je réécoute l'album pour affiner ma note - d'ailleurs je compte bien faire une régul' de celui-ci au concert parisien des bataves le mois prochain: ça sera l'occase !

Et sinon superbe nouvelle Chro à la Con Thomas ! Clin d'oeil

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Pestilence
Death Metal
1989 - R/C Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (38)  8.53/10
Webzines : (10)  7.98/10

plus d'infos sur
Pestilence
Pestilence
Death Metal Technique - 1986 - Pays-Bas
  

écoutez
tracklist
01.   Dehydrated  (03:07)
02.   The Process Of Suffocation  (02:40)
03.   Suspended Animation  (03:27)
04.   The Trauma  (03:19)
05.   Chronic Infection  (03:54)
06.   Out Of The Body  (04:38)
07.   Echoes Of Death  (04:12)
08.   Deify Thy Master  (04:51)
09.   Proliferous Souls  (02:06)
10.   Reduced To Ashes  (04:52)

Durée : 37:24

line up
parution
25 Décembre 1989

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