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Coal Chamber - Rivals

Chronique

Coal Chamber Rivals
Comme avoué sans honte dans mon report du concert des Américains à Paris en juin 2013, Coal Chamber revêt une importance toute particulière dans ma carrière de métalleux. Son premier album éponyme sorti en 1997 sur Roadrunner Records a tourné un paquet de fois à une époque où je découvrais tout juste les guitares saturées. "Loco", "Bradley", "Big Truck", "Sway", "Clock", "Amir Of The Desert"... que de souvenirs! Le néo metal battait son plein à cette période et, même si j'avais été initié au gros son par Metallica, Iron Maiden et AC/DC, je n'avais rien contre ce style en vogue simpliste mais groovy, catchy et plus moderne. Quand on est jeune, on ne se pose pas la question de savoir ce qui est true ou ne l'est pas. On laisse ça aux vieux cons que l'on deviendra plus tard. Coal Chamber était mon groupe préféré du genre malgré son étiquette de sous-Korn. Puis vint en 1999 un deuxième opus, Chamber Music. Moins déjanté, moins glauque, plus mature, mélodique et atmosphérique, je n'en étais pas pour autant moins fan. J'avais même une préférence pour les morceaux les plus calmes comme "Burgundy", "My Mercy" et "Anything But You". Les titres plus bourrins et classiques comme "Tragedy", "What's In Your Mind", "Tyler's Song", "Not Living", "Feed My Dreams" me faisaient aussi un effet bœuf. Malgré tout, je quittais le metal la même année pour d'autres contrées. Et si j'y revenais 3 ans plus tard en 2002, c'est uniquement grâce à Coal Chamber! Eh ouais, sans ces clowns, pas de Keyser sur Thrashocore! C'est en voyant un peu par hasard sur le site de la FNAC que le groupe venait de sortir son troisième album Dark Days que j'ai eu envie d'en écouter des extraits. Le groupe était revenu vers une musique plus noire comme à ses débuts. Je retrouve alors des sensations que je n'avais plus ressenties depuis longtemps. Le metal ne me lâcherait plus. Pourtant, ce Dark Days se voit marqué par une qualité nettement en baisse par rapport aux deux premiers disques malgré quelques bons titres ("Something Told Me, "Friend?", "Rowboat", "Drove"). Coal Chamber, miné par les problèmes internes, notamment en ce qui concerne la drogue, connait une période trouble, d'où un gros manque de motivation et d'inspiration. Un an plus tard, ce sera le fin de l'aventure pour la bande de Dez Fafara qui ira former DevilDriver.

Ce n'est que dix ans après son split que la formation se réunit. Les problèmes de drogue sont apparemment résolus et les membres de nouveaux copains. Les Américains fêtent ça en donnant de nombreuses dates, dont celle du Trabendo en 2013 où j'ai revécu mon adolescence. S'ensuivent une signature surprenante chez Napalm Records (le néo n'étant plus à la mode depuis des années, Roadrunner n'a évidemment pas suivi) et enfin un nouveau full-length courant mai, Rivals. En grand nostalgique, j'étais très curieux d'écouter comment Coal Chamber pouvait sonner en 2015. C'était aussi un test pour moi-même dont les goûts ont radicalement évolué vers des sons plus extrêmes. Pouvais-je aimer un album de néo metal en 2015 ou est-ce que j'allais vomir en me demandant comment j'avais pu écouter ce genre de merde? Vu comment j'avais apprécié le concert parisien, je savais que je n'étais pas devenu complètement fermé. Restait donc au groupe à composer un album suffisamment intéressant.

Si ça démarrait mal avec une pochette bien moisie, je dois dire que les écoutes de Rivals furent plutôt agréables. Rien de renversant comme on pouvait s'y attendre mais Coal Chamber fait ici un retour tout à fait convenable. Le groupe nous ramène treize ans en arrière avec un opus assez proche de Dark Days, en plus inspiré, sans toutefois atteindre le niveau des deux très bonnes premières productions. On retrouve le style typique de Coal Chamber qui donne l'impression de n'avoir jamais splité. Gros riffs mid-tempo plombés ultra basiques purement rythmiques mais dynamiques et pleins de groove, bruitages distordus à la guitare pour l'atmosphère sombre et bien sûr le timbre guttural et rageur unique de Dez Fafara qui hurle la plupart du temps tout en sortant à l'occasion ces intonations claires murmurées comme il nous avait habitués, avec pas mal d'effets par-dessus. Le bonhomme s'en sort très bien et reste l'un des atouts majeurs du combo californien. Le groupe a aussi le mérite de garder une qualité assez constante, une certaine homogénéité, tout au long des treize morceaux de l'œuvre. Certains sortent du lot bien sûr, on pense à "I.O.U. Nothing" qui ouvre l'album de façon bien pêchue pour nous faire entrer dans le vif du sujet sans attendre, "Light In The Shadows" et son riff principal légèrement mélodique très sympa qui fait bien bouger la tête, "The Bridges You Burn" qui crache du feu dès l'intro avant de balancer un riff très kornien assez jouissif, "Another Nail In The Coffin" au riff musclé et au refrain catchy, "Over My Head" qui nous offre aussi une petite mélodie tout en se montrant très efficace malgré un refrain moyen ou encore "Fade Away (Karma Never Forgets)" et ses bruitages distordus, son riff con et son refrain fédérateur. Mais il n'y a pas de gros passages à vide ni de morceaux nuls même si certains se font plus oubliables que d'autres. "Wait" se pose ainsi comme le plus faible. L'interlude qui suit, "Dumpster Dive", à base de samples indus et de bruitages guitaristiques, s'avère lui aussi dispensable alors que l'autre court interlude "Orion", plus musical, se montrait plus à son avantage, une pause calme sur laquelle Dez parle plus qu'il ne chante. Enfin, le groupe aurait pu mieux terminer qu'avec "Empty Handed", morceau pas mauvais mais assez plan-plan, juste sauvé de l'ennui par les don't give it away, don't give it away, don't give it away so easily de Dez, parmi ces lignes mémorables dont il a le secret. Pour continuer à critiquer, de façon plus général cette fois, si on ne peut nier l'efficacité globale d'un album qui s'écoute tout seul pour peu que l'on accroche au style, je regrette néanmoins l'ambiance moins glauque et torturée qui avait fait la réputation du groupe, même quand ça allait moins bien. La musique reste relativement sombre pour du néo mais j'aurais aimé que cela soit poussé davantage. La basse de la ravissante Nadja Peulen ressort également moins qu'avant. La quatre-cordes n'a jamais été aussi puissante chez Coal Chamber que chez son maître Korn mais on pouvait retrouver des séquences slappées pas piquées des vers. Pas vraiment de ça ici, juste un soutien groovy de la guitare et quelques premiers rôles épars.

Coal Chamber n'a-t-il donc pas évolué en près de quinze piges? Très peu en fait et c'est tant mieux! On peut juste noter une guitare un peu plus variée et plus de motifs mélodiques qu'auparavant, sans que cela ne change grand chose au son du quatuor. Suffisamment en fait pour que ça ne sonne pas comme un remake insipide d'adultes à la recherche du succès perdu mais pas assez pour que l'on ne reconnaisse plus le groupe et qu'on ne se remémore pas nos souvenirs de jeunesse. Parce qu'il ne faut pas se le cacher. Un album de néo metal, même bon (oui ça existe!), n'a aucune pertinence aujourd'hui. Le style est tellement ancré dans une période précise, la deuxième moitié des années 1990, qu'il sonne complètement anachronique en 2015. Malgré la qualité musicale très correcte de Rivals (franchement, on s'attendait à bien pire!), c'est donc surtout le facteur nostalgie, jamais en grève chez moi, qui joue ici. Si vous n'avez jamais eu de relation particulière avec le groupe, que vous ne l'avez jamais aimé, que vous avez toujours détesté cette mode néo pour jeunes cons qui n'avait rien à voir avec le vrai metal ou que vous avez toujours préféré Korn, il est clair que cet album ne vous apportera rien. Si au contraire vous avez été attaché à Coal Chamber à un moment donné de votre vie, Rivals vous redonnera vos quinze ans pendant quarante minutes. Je n'en demandais pas plus!

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Coal Chamber
Néo Metal
2015 - Napalm Records
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs :   -
Webzines : (25)  6.16/10

plus d'infos sur
Coal Chamber
Coal Chamber
Néo Metal - 1994 - Etats-Unis
  

vidéos
I.O.U. Nothing
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Coal Chamber

Extrait de "Rivals"
  
The Bridges You Burn
The Bridges You Burn
Coal Chamber

Extrait de "Rivals"
  

tracklist
01.   I.O.U. Nothing
02.   Bad Blood Between Us
03.   Light In The Shadows
04.   Suffer In Silence
05.   The Bridges You Burn
06.   Orion
07.   Another Nail In The Coffin
08.   Rivals
09.   Wait
10.   Dumpster Dive
11.   Over My Head
12.   Fade Away (Karma Never Forgets)
13.   Empty Handed

Durée : 40'41

line up
parution
19 Mai 2015

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