chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Gutted - Bleed For Us To Live

Chronique

Gutted Bleed For Us To Live
Le Death Metal est rarement une histoire de famille. Certes on y met bien souvent les pieds après avoir été initié par un proche à des choses généralement plus accessibles mais une fois plongé dans ces méandres obscurs, le voyage se fait presque toujours en solo, que l’on soit musicien ou simple auditeur passionné. Il existe pourtant quelques exceptions plus ou moins connues comme l’atteste les frères Cavalera, Amott, Tardy, Paul Abbott, Kiełtyka ou Ditch.

Originaire de Toledo dans l’Ohio, Gutted se forme en 1990 à la seule initiative des frères Mark, Scott et Mickael Ditch. Evoluant tout d’abord sous le nom de Demigod, le groupe va cependant opter en 1992 pour un nouveau patronyme, probablement afin d’éviter toute confusion avec son homonyme finlandais auteur la même année de l’excellent Slumber Of Sullen Eyes. Aussi, après deux démos sorties en 1992 et 1993 intitulées respectivement Into The Gates Of Insanity et Disease, Gutted signe un deal avec le label Red Light Records (Mentors, Oppressor, Post Mortem...) pour la sortie d’un premier album intitulé Bleed For Us To Live. Malheureusement et sans grande surprise, ce dernier passera alors complètement inaperçu, restant encore aujourd’hui un secret relativement bien gardé de l’underground. Et oui, nous sommes en 1994 et outre le fait que Red Light Records ne soit pas un label de très grande envergure, il faut surtout garder en tête qu’à l’époque l’intérêt du public pour le Death Metal s’était largement étiolé...

Mais malgré le relatif anonymat que va connaître cet album pendant plus de vingt ans, celui-ci finira tout de même par être réédité en 2015 par le label Repulsive Echo. Une réédition qui fera vraisemblablement la joie des connaisseurs puisque celle-ci sera rapidement sold-out malgré les 500 exemplaires proposés. Devant cet enthousiasme débordant et probablement suite à quelques demandes pressantes, le label grecque finira par proposer un nouveau pressage (exit le digipack) en août dernier. Une très bonne nouvelle pour les quelques retardataires comme moi qui voyaient déjà les prix de la première réédition s’envoler inéluctablement sur Discogs.

Sans être un groupe d’une très grande originalité, Gutted va néanmoins éviter l’écueil qui consiste à marcher avec de grands sabots dans les pas de groupes à la personnalité plus affirmée. Car s’il demeure un produit 100% American Made, la formation réussie toutefois à s’éviter les comparaisons trop faciles grâce à une musique essentiellement mid-tempo dont les accélérations thrashisantes salvatrices et le groove redoutable vont illuminer chaque composition. Bien sûr, chacun y verra ses propres parallèles plus ou moins évidents (en ce qui me concerne j’entends du Malevolent Creation lors de ces nombreuses cavalcades ainsi que du Dying Fetus ou du Suffocation pour ce groove tout aussi redoutable que celui des New-Yorkais) mais pour autant, il ne fait aucun doute sur le fait que Gutted ne marche dans l’ombre de personne.
Servi par une production qui n’a pas souffert de toutes ces années passées, Bleed For Us To Live a pour lui la force brute de ces albums de Death Metal dit "Old School" qui continuent encore aujourd'hui d’en imposer par leur simple charisme. Riffs parpaings, atmosphères plombées, growl rugueux et ultra virile... Le Death Metal de Gutted transpire l’homme des cavernes mal léché. Un Death Metal préhistorique et musculeux à l’équilibre pourtant subtil. Car ce qui fait le charme indéniable des frangins Ditch accompagnés ici par le guitariste Billy Mills c’est également le groove qu’ils réussissent à insuffler tout au long de ces quarante-cinq minutes. De "Bleed" à "Nailed To The Cross" en passant par "Sins Of God", "Chock Full Of Guts", "Skeletonized" (les premières secondes auraient pu être composées par Dying Fetus) ou bien encore le redoutable "Cold In The Coffin" et son break ultra racailleux qui devrait rappeler à certains ces deux légendes new-yorkaises déjà citées un peu plus haut, pas un titre ne passe sans que l’on ait l’irrépressible envie de bomber le torse et de tout démolir sur son passage en mode Donkey Kong. Si les breaks et le riffing y sont pour beaucoup dans cette impression de rythme fiévreux, il est également à noter que la basse joue un rôle majeur grâce à un mixage particulièrement favorable qui va ainsi mettre en avant les notes métalliques et tout en rondeur de l’instrument. Si vous êtes du genre à rester de marbre devant de tels appels à chalouper c’est sans aucun doute qu’il y a quelque chose qui cloche chez vous.

Si Gutted ne joue pas vraiment dans la cour des groupes de Brutal Death de l‘époque, il se situe assurément à la frontière entre les deux genres grâce à ce groove absolument irrésistible, son amour pour les séquences brises-nuques (que ce soit à coup de riffs ou de breaks bien sentis), ces quelques accélérations bienvenues et plus globalement grâce à cette stature imposante que revêt son Death Metal particulièrement viril. Un Death Metal brut et sans finesse qui pue l’Amérique profonde et ouvrière. Profitez en tout cas de ces quelques rééditions car avec le récent décès de Michael Ditch (guitare), il y a peu de chances pour revoir le groupe un jour.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Gutted
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (3)  9/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Gutted
Gutted
Death Metal - 1992 † 1997 - Etats-Unis
  

formats
  • CD, K7 / 1994 - Red Light Records
  • CD / 2015 - Repulsive Echo Records
  • CD / 2017 - Repulsive Echo Records

tracklist
01.   Bleed  (05:58)
02.   Sins Of God  (04:16)
03.   Nailed To The Cross  (03:51)
04.   Cold In The Coffin  (05:04)
05.   Chopped Up At The Altar  (03:41)
06.   Death Before Dismember  (05:45)
07.   Chock Full Of Guts  (04:32)
08.   Skeletonized  (04:37)
09.   Kickin' The Corpse  (03:35)
10.   Flood Of Blood  (03:38)

Durée : 44:57

line up
parution
29 Mars 1994

Essayez aussi
Vanhelgd
Vanhelgd
Relics Of Sulphur Salvation

2014 - Pulverised Records
  
Ossuary
Ossuary
Supreme Degradation (Démo)

2019 - Autoproduction
  
AntropomorphiA
AntropomorphiA
Evangelivm Nekromantia

2012 - Metal Blade Records
  
Ad Patres
Ad Patres
Ad Patres (EP)

2011 - Autoproduction
  
Disma
Disma
Towards The Megalith

2011 - Profound Lore Records
  

Raw Power
Trust Me!
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique
Spit Your Hate
United (EP)
Lire la chronique