chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
125 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
Les news du ... » Les news du ... »

Bandit - Siege of Self

Chronique

Bandit Siege of Self
J'ai ma première déception de l'année. Le sentiment est rarement agréable, et dans le cas présent, crois bien que ça me rend vraiment chiffon.

Il te suffit de lire mon papier sur l'EP "Warsaw", paru en 2018 chez Cricket Cemetery, pour que prennes la juste mesure des espoirs immenses que je plaçais dans ce "Siege of Self", premier full-length de Bandit. Un nom assez passe-partout pour un groupe qui l'est beaucoup moins, même s'il n'a pas été des plus productifs durant ses (presque) dix années de vie. Du split, de la démo, des titres sur compilations en pagaille, autant de petites sorties qui dévoilaient un sacré potentiel, confirmé par l'EP sus-nommé, déflagration d'à peine plus sept minutes, continuant encore aujourd'hui de me rappeler l'hystérie communicative d'un Pig Destroyer, période "Terrifyer" - et les soupirs de nostalgie qui vont avec, bien évidemment.

D'abord prévu pour l'année dernière, puis repoussé pour on-ne-sait-quelle-raison et sans grandes explications (j'avoue ne pas avoir creusé outre-mesure), "Siege of Self" débaroule presque sans crier gare sous l'égide de GCBT et Holy Goat Records, fin Avril dernier. Le truc partait pour me plaire : déjà par un petit changement de line-up, puisque Michael Thomas cède sa place derrière les fûts à Gobinda Senchury, l'un des deux batteurs de Chepang - vrais gars connaissent la solidité du bonhomme en matière de grand galop. L'on connaissait déjà le sens du riff acide de Jack McBride, les prestations ultra-énergiques de l'inénarrable Gene Meyer derrière le micro... Avec un monstre pareil à la batterie, l'ensemble ne pouvait que gagner en pêche.

Le bonhomme derrière les manettes, ensuite. Exit Kevin Bernsten et Brad Boatright, "Siege of Self" se paie le luxe d'un enregistrement, d'un mix et d'un mastering signés Colin Marston - bien plus intéressant à tripoter une console qu'à tricoter sur sa guitare, diront certains taquins. Petite pique mise à part, le bonhomme est loin d'en être à son coup d'essai, et son intérêt non-dissimulé pour les formes musicales les plus extrêmes me faisait saliver d'avance.

Le concept du disque, pour finir. Gene Meyer est travailleur social dans le civil, aime à écrire des textes en forme d'aphorismes empruntés à ses patients, funestes pour certains, invitation à la résilience pour d'autres, traduits à merveille par "Midnight", courte et douce introduction dont le final parlera à tous mes gars sûrs les deux pieds dans la résignation et la dévalorisation : "It's better to have this self-hatred than to have nothingness. Better to construct a concept of yourself as bad rather than yourself as nothing."

Ouais, avec un tel alignement d'astres, l'album ne pouvait que transformer l'essai, hein ? Une certitude de plus qui s'écroule. Plat, paresseux et long sont les trois qualificatifs qui me viennent en tête à force d'écoutes et de déshabillages des vingt-trois minutes de ce tout premier longue durée. Appelez Pfizer, de grâce, "Siege of Self" bande mou.

Cette production, déjà, quelle horreur. Marston semble avoir sué sang et eau pour rendre ces treize nouveaux titres aussi morne que possible. Tristes comme un plateau repas de restoroute, seul, un soir d'hiver. Rien ne dépasse, les guitares manquent cruellement d'attaque, la batterie est reléguée au second plan (un gâchis quand on connaît les phalanges qui tiennent les baguettes), et ce pauvre Gene Meyer a beau se démener comme un diable, ses saillies de gorge tiennent plus du clac-doigts que de la nitroglycérine. Des compositions qui sont, de base, loin d'être transcendantes ou efficaces, à mille lieues des courtes détonations de "Warsaw", se retrouvent encore plus handicapées par ce son complètement fade, organique, certes, mais jamais convaincant. Une sorte de Graf Orlock en format marque pouce, un Pig Destroyer encore moins convaincant que tout ce qui a suivi "Book Burner", bref : pas grand chose à se mettre sous la dent, ni pour se réveiller.

Le sens du riff casse-tête, de la tournure qui provoque le froncement de sourcils, utilisés avec parcimonie sur les précédentes sorties du combo, sonnent ici comme du Mathcore générique, la caution "regardez, je suis différent", parfois complètement à côté de la plaque ("Juniata" et son solo aux fraises), souvent tombant comme un cheveu sur la soupe, en ne manquant pas, évidemment, de couper les pattes de parties pas désagréables : ces effets inutiles sur la guitare à 0:23 dans "United in Torment", la coupure nette construite sur des roulements lambins et des rires captés dans l'IME du coin à 0:48 sur "Body Horror", le riffing complètement générique sur la première moitié de "The Hopeless Romantic", le grand final de "Siege of Self" à base de tapping autiste et de clavier piqué dans la cave de Jean-Michel Jarre - Je vous épargne volontairement l'interminable titre final, "End of the Rainbow", réchauffant les riffs plus vite et plus fort qu'un micro-ondes de cantine scolaire... Les gars, j'ai pas signé pour ça, moi, hein. Je voulais une raclée, retrouver les papillons dans le ventre, la sueur au front et le sourire idiot greffé en travers de la tronche. Pas commencer à regarder la montre après trois titres et quatre minutes. Même les titres les plus directs sont parfaitement transparents, inoffensifs. Violents en surface. Comme des gamins qui jouent les durs devant les copains, mais attendent le feu vert pour traverser la rue, même déserte - et bien dans les clous, s'il-vous-plaît.

Je suis amer, hein ? Forcément, un peu. J'ai tellement tourné et retourné "Warsaw" dans tous les sens, savouré la branlée avec un tel plaisir que ce "Siege of Self" me paraît bien trop coquet pour être réellement convaincant. Au mieux passable, ce n'est pas le lynchage en bonne et due forme que j'attendais avec impatience. C'est une simple petite tape sur le dos de la main, administrée avec le sourire, me faisant promettre de ne pas recommencer la bêtise. Promis, Maman, je ne le réécouterai plus.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Bandit
notes
Chroniqueur : 5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Bandit
Bandit
Grindcore - 2014 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Midnight  (0:51)
02.   Butterfly Knife  (0:51)
03.   Siege Of Self  (1:19)
04.   Juniata  (1:32)
05.   Hoax  (0:40)
06.   Mangled Sheep  (2:04)
07.   The Hopeless Romantic  (1:31)
08.   Body Horror  (1:09)
09.   United In Torment  (1:28)
10.   Reincarnation Blues  (1:12)
11.   Mastery  (1:55)
12.   Bring The War Home  (2:45)
13.   End Of The Rainbow  (5:33)

Durée : 22:55

line up
parution
20 Avril 2023

voir aussi
Bandit
Bandit
Warsaw (EP)

2018 - Cricket Cemetery
  

Essayez plutôt
Bent Sea
Bent Sea
Noistalgia (EP)

2011 - Autoproduction
  
Complete Failure
Complete Failure
The Art Gospel Of Aggravated Assault

2013 - Season Of Mist
  
Wormrot
Wormrot
Abuse

2009 - Earache Records
  
Napalm Death
Napalm Death
Throes Of Joy In The Jaws Of Defeatism

2020 - Century Media Records
  
Pig Destroyer
Pig Destroyer
Terrifyer

2004 - Relapse Records
  

Pestilence
Obsideo
Lire la chronique
Critical Defiance
The Search Won't Fall...
Lire la chronique
Phantom
Handed To Execution
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mai 2024
Jouer à la Photo mystère
Assylum
Far Beyond Madness
Lire la chronique
Karabiner
Unbeaten (EP)
Lire la chronique
Aborted
Vault Of Horrors
Lire la chronique
Atrophy
Asylum
Lire la chronique
Battlecreek
Maze of the Mind
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report