chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
135 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

No Mercy - Widespread Bloodshed... Love Runs Red

Chronique

No Mercy Widespread Bloodshed... Love Runs Red
Né en 1982 sur les plages ensoleillées de Venice Beach, Californie, No Mercy est l’un des tout premiers groupes de Thrash / Crossover à avoir pointé le bout de son nez (en tout cas de ce côté des États-Unis) aux côtés de Suicidal Tendencies, Beowülf, Excel, The Brood, D.R.I. ou bien encore The Accüsed. Composé au départ de Kevin Guercio (chant), Mike Clark (guitare), Ric Clayton (basse) et Sal Troy (batterie), la jeune formation est rejointe en 1985 par un Mike Muir bien décidé à trouver de quoi s’occuper entre deux albums de Suicidal Tendencies. Gonflé à bloc par l’effervescence d’une scène Thrash californienne en pleine expansion mais aussi par l’engouement de toute une génération pour la culture skate, No Mercy va enfin se décider à passer la seconde avec la sortie en 1987 de son premier album. Un disque intitulé Widespread Bloodshed... Love Runs Red paru sur Suicidal Records, toute petite structure fondée par Mike Muir afin d’aider à la promotion et à la distribution de projets "made in Venice" (Excel, Suicidal Tendencies, Infectious Groooves, Cyco Miko...).

Afin d’enregistrer les neuf titres qui composent Widespread Bloodshed… Love Runs Red, les quatre garçons de No Mercy n’ont pas eu à chercher bien loin puisqu’ils ont effectivement sollicité l’expertise de Pamela Neal (Beowülf, Excel, The Brood...) et Carol Hibbs (D.R.I., Hexx, Kyuss, Necrophagia, Recipients Of Death...). Une proximité qui vaut également pour cette illustration façon cavaliers de l’apocalypse que l’on doit au regretté Michael Seiff (Excel, Beowülf, Wasted Youth, Suicidal Tendencies, Uncle Slam...). Bref, un premier album 100% local qui, comme bon nombre d’autres projets nés à Venice, porte en lui cet amour indéfectible pour ce quartier mouvementé et haut en couleurs de Los Angeles.

Pur produit d’une époque marquée par cet ardent désir de pousser les choses encore et toujours plus loin, Widespread Bloodshed... Love Runs Red représente en quelque sorte la quintessence de ce que l’on appelle communément le Crossover. Un pied fermement ancré dans les scènes Punk / Hardcore, un autre dans les scènes Speed / Thrash, No Mercy est de ces groupes qui ont en effet contribué au mélange des genres et à l’unification des chapelles sous un seul et même étendard (même si dans le cas des Californiens leur modeste distribution ne leur a pas permis de toucher un très grand nombre de personne). Une qualification dont ne se souciait d’ailleurs guère les punks, thrashers et autres metalheads de l’époque plus occupés à faire la fête tous ensemble qu’à jouer les chiens de gardes.

Du haut de ses trente-sept balais, cet unique album de No Mercy semble évidemment un brin dépassé aujourd’hui si on le compare aux productions récentes naturellement mieux produites et globalement plus abouties. Pour autant, Widespread Bloodshed… Love Runs Red ne manque certainement pas de charmes et continue, presque quatre décennies plus tard, à véhiculer cette énergie, cette fraîcheur et cette urgence qui le qualifiait déjà en 1987. Symbole de cette rencontre explosive entre le Punk / Hardcore direct et furibard des rues de Los Angeles (The Germs, Fear, Circle Jerks, Black Flag, X...) et le Thrash californien du début des années 80 (Metallica, Slayer, Exodus, Megadeth, Death Angel...), les neuf titres de ce premier album sont marqués par le riffing simple mais ô combien nerveux et incisif d’un Mike Clark dont on perçoit déjà certaines de ces particularités que l’on retrouvera peu de temps après chez Suicidal Tendencies. De "Evil" à "Crazy But Proud" en passant par "Master Of No Mercy", "I’m Your Nightmare", "Widespread Bloodshed... Love Runs Red", "My Own Way Of Life" ou "Waking The Dead", les occasions de se régaler sont ici nombreuses au son de ces coups de poignet particulièrement vifs et efficaces. Autre sujet de réjouissance toujours aussi étroitement lié à la personne de Mike Clark, ces nombreux leads et autres solos mélodiques particulièrement sympathiques que l’on va retrouver dispensés un petit peu partout ("Evil" à 3:06, "Crazy But Proud" à 0:10 et 2:31, "Master Of No Mercy" à 1:51, "Day Of The Damned" à 2:10, "Controlled By Hatred" à 4 :43, "I’m Your Nightmare" à 2:35, "Widespread Bloodshed... Love Runs Red" à 1:09, 2:13 et 3:51 ou bien encore "Waking The Dead" à 3:29...). Un apport majeur à l’appréciation de ce Thrash / Crossover certes relativement rudimentaire dans son riffing et dans ses constructions (l’influence Punk / Hardcore de la formation) mais toujours aussi convaincant malgré toutes ces années passées. Derrière Mike Clark, monsieur Sal Troy cavale comme il faut à coups de tchouka-tchouka et autres séquences jamais bien compliquées mais toujours aussi dynamiques et entrainantes. On notera d’ailleurs que No Mercy n’est pas sans lever le pied. Certes, ces moments sont plutôt rares (les premiers instants de « Day Of The Damned », les premiers et derniers tiers de "Controlled By Hatred" et "Waking The Dead", l’entame de "I’m Your Nightmare" plus ou moins calquée sur celle du fameux "Reign In Blood" de Slayer...) mais comme toujours ces derniers sont là pour apporter un petit peu de nuances à l’ensemble sans pour autant porter atteinte à l’efficacité de ce Thrash / Crossover de la première heure.
Enfin, si la basse de Ric Clayton n’est pas forcément la plus expressive ni la mieux mise en avant ici, Mike Muir continu quant à lui de tenir parfaitement son rang de "frontman" grâce à son timbre de voix reconnaissable entre mille, son débit mitraillette et cette attitude toujours aussi agitée qui, même sans le voir, donne le tournis.

Malgré ce premier album particulièrement prometteur, l’histoire de No Mercy (enfin pour celle qui mérite d’être retenue) sera finalement de courte durée puisque le groupe choisira en effet de se séparer l’année suivante après les départs successifs de Ric Clayton et Sal Troy. Effectivement, plutôt que de chercher à recruter de nouvelles têtes quitte à se marcher un petit peu sur les pieds, Mike Muir va tout simplement proposer à Mike Clark d’intégrer les rangs de Suicidal Tendencies pour le meilleur et rien que le meilleur à commencer par l’excellent How Will I Laugh Tomorrow When I Can’t Even Smile Today dont le lien de parenté avec Widespread Bloodshed... Love Runs Red s’avère sans grande surprise des plus évidents. D’ailleurs, les fins connaisseurs le savent déjà mais Suicidal Tendencies va reprendre à son compte quelques titres de No Mercy sur le vrai / faux album Controlled By Hatred / Feel Like Shit... Deja Vu (présenté comme la réunion de deux EPs qui pourtant ne sont jamais officiellement sortis) sur lequel figure quatre titres de ce premier album réenregistrés pour l’occasion. Bref, si vous êtes par le plus grand des hasards passés à côté de No Mercy pendant toutes ces années ou que vous avez une quelconque appétence pour ce genre de Crossover de la première heure, il serait temps de corriger le tir et de poser vos oreilles sur ce que certains considèrent comme l’un des meilleurs albums du genre.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

3 COMMENTAIRE(S)

Niktareum citer
Niktareum
13/03/2024 20:19
Sosthène a écrit : j'ai la cassette de "Controlled by Hatred / Feel like Shit... Deja Vu" quasiment depuis sa sortie, c'est aujourd'hui que je me rends compte qu'en fait les titres que j'aimais le plus étaient ceux d'un autre groupe ! Je n'ai jamais dû lire les crédits il faut croire !
Idem. Je crois que j'ai du apprendre ça avec mes 1ères pérégrinations sur Metal Archives.

Un super album de crossover / thrash, d'une efficacité redoutable ! Headbang
Sosthène citer
Sosthène
13/03/2024 19:23
Je n'ai jamais été un grand fan de ST (mon disque favori reste la compilation FNG) mais c'est marrant de me dire qu'alors que j'ai la cassette de "Controlled by Hatred / Feel like Shit... Deja Vu" quasiment depuis sa sortie, c'est aujourd'hui que je me rends compte qu'en fait les titres que j'aimais le plus étaient ceux d'un autre groupe ! Je n'ai jamais dû lire les crédits il faut croire !

Du coup, instant nostalgie, je me réécoute "I want more" !
MoM citer
MoM
13/03/2024 12:01
Comme j'avais envie de bonne bagarre l'an dernier, j'avais poncé How will I laugh comme d'habitude, puis j'ai replongé dans Leeway et Cro-Mags, mais il m'en fallait plus !
Eh bien Uncle Slam (Will work for food) et ce No Mercy sont venus assez vite, et quelles claques !
No Mercy possède cet entre-deux davantage Thrash Punk, il est bien énervé ! Vraiment un très bon disque et, y a pas à dire, Mike Muir, il a son style.

Après, je resterai fidèle à How will I Laugh qui restera pour moi le sommet du crossover de l'époque Sourire

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
No Mercy
Thrash / Crossover
1987 - Suicidal Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
No Mercy
No Mercy
Thrash / Crossover - 1982 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   We're Evil  (04:36)
02.   Crazy But Proud  (04:06)
03.   Master Of No Mercy  (02:38)
04.   Day Of The Damned  (03:26)
05.   Controlled By Hatred  (06:17)
06.   I'm Your Nightmare  (04:30)
07.   Widespread Bloodshed - Love Runs Red  (05:26)
08.   My Own Way Of Life  (03:14)
09.   Waking The Dead  (07:31)

Durée : 41:44

line up
Essayez aussi
Gama Bomb
Gama Bomb
Speed Between the Lines

2018 - AFM Records
  
Existence
Existence
Go To Heaven

2023 - Quality Control HQ
  
Skourge
Skourge
Torrential Torment

2023 - Lockin' Out Records
  
Suicidal Tendencies
Suicidal Tendencies
Join The Army

1987 - Caroline Records
  
Foreseen
Foreseen
Grave Danger

2017 - 20 Buck Spin Records
  

Raw Power
Trust Me!
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique
Spit Your Hate
United (EP)
Lire la chronique