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Damageplan - New Found Power

Chronique

Damageplan New Found Power
Tout le monde a eu du mal à l'admettre mais il a bien fallu se rendre à l'évidence: Pantera, n'était plus. Après une discographie exceptionnelle (j'évite volontairement les débuts glam ridicules), le groupe texan implose, Phil Anselmo et les frères Abbott, jadis les meilleurs amis du monde, ne s'entendant plus. Pire que ça, les deux parties se haïssent et s'insultent par presse interposée. Comment en est-on arrivé là est une question à laquelle il est difficile de répondre mais une chose est sûre, l'épopée d'un des groupes les plus marquants de la scène métal prend fin et laisse bon nombre de métalleux incrédules. C'est quand la nouvelle de la création d'un nouveau groupe, Damageplan (au départ New Found Power), avec Dimebag Darrell et Vinnie Paul, se répand que tout le monde se rend enfin compte que tout ceci était bien réel.

Quatre ans après Reinventing the Steel (2000), le dernier album de Pantera, sort ce qui restera le seul et unique (véritable) album de Damageplan, New Found Power. Il évident que celui-ci soulève de nombreuses questions parmi lesquelles savoir si les frères Abbott ont su se démerder sans Phil Anselmo n'est pas la plus anecdotique. La comparaison avec Pantera est également inévitable.

Et quand on jette un oeil sur la pochette de l'album, on se dit que ça commence mal. Mais s'il n'y avait que ça...franchement, qu'est-ce qu'ils croyaient en nous sortant un tel album? Qu'on oublierait le passé et qu'on accepterait sans broncher des compos aussi médiocres de la part de ceux-là même qui nous ont offert des "Cowboys From Hell", des "Primal Concrete Sledge", des "Walk", des "The Great Southern Trendkill" et autres "Shedding Skin"?!

Bon honnêtement New Found Power n'est pas un mauvais album. S'il n'y avait pas d'ex-Pantera dans ses rangs, nul doute que Damageplan aurait pû passer pour un bon groupe. L'album est relativement varié, enchaînant des morceaux bien brutaux ("Breathing New Life", "New Found Power", "Fuck You", "Crawl") avec des compos plus calmes et mélodiques ("Pride", "Cold-Blooded", "Blink Of An Eye). La patte de Dimebag sur les riffs et les soli (plutôt inspirés pour la plupart) et son son de gratte particulier est aussi facilement reconnaissable. Un certain groove se dégage de l'ensemble, notamment grâce à la basse ronronnante de Bobzilla. Le chanteur, Patrick Lachman (ex-guitariste de Halford) s'en sort aussi très bien, à l'aise à la fois dans les hurlements éraillés que dans les parties de chant clair.

Seulement voilà, s'il est vrai que Lachman est un bon chanteur, il n'arrive pas à la cheville de Anselmo et n'a pas le dizième de son charisme. Et son chant clair, même bien maîtrisé, me fait dire que Dime et Vinnie ont cherché à séduire un public plus mainstream que celui de Pantera. Et ça, j'aime pas. Les refrains radio-friendly de "Save Me" (non, pas le générique de Smallville, quand même!), "Blink Of An Eye" ou de la ballade acoustique pour adolescentes humides "Soul Bleed" me font cet effet. Et puis les "fuck you" et autres "motherfucker" sur "Fuck You" avec Corey Taylor en invité (on notera également niveau guest la présence de Zakk Wylde sur "Cold-Blooded" et "Soul Bleed"), c'est un peu abusé. Merde laissez ça à des groupes de djeuns pseudo rebelles quoi! Si on est jamais très loin de Pantera, Damageplan se fait quand même plus mélodique et plus easy-listening. Malgré quelques passages bien rentre-dedans, la tendance est clairement au mid-tempo pépère. Tellement pépère que l'album s'embourbe dedans et en devient vite chiant ("Cold-Blooded", "Save Me", "Blunt Force Trauma", "Moment Of Truth", je continue?) . Et niveau riff, ça tourne rapidement en rond aussi. N'ayons pas peur des mots: Dimebag a cruellement manqué d'inspiration. Pensez-donc qu'avec une heure au compteur, New Found Power se trouve être beaucoup trop long. Les quatre derniers morceaux, plus que dispensables, n'ont ainsi pas leur place.

Comme je l'ai donc dit, face à Pantera, Damageplan ne fait pas le poids. A chaque fois que j'écoute cet album, mon esprit s'évade vers "Cemetary Gates", "Fucking Hostile", "Suicide Note Pt II" ou "Yesterday Don't Mean Shit". C'est malheureux à dire mais c'est comme ça et je sais que la plupart d'entre vous ont la même réaction. Je dirais que seul trois morceaux valent vraiment le coup: "Breathing New Life", "Crawl" et, euh...ah bah non ça fait que deux! 2 morceaux sur 14 sont dignes (et encore) des ex-Pantera! Avouez que c'est bien peu. La mort tragique de Dimebag ne change rien. Réécouter l'album après l'annonce de son assassinat sur scène le 8 décembre 2004 ne m'a pas fait changer d'avis. D'ailleurs ce n'est pas vers New Found Power que je me suis tourné quand j'ai appris cette malheureuse nouvelle, mais vers Cowboys From Hell et The Great Southern Trendkill, mes deux Pantera préférés. Et là je me suis rappellé à son bon souvenir. Ce New Found Power ne m'évoque rien car il manque d'une chose essentielle en musique: une âme. Ce n'est pas en écoutant Damageplan qu'on sait qu'on a perdu un grand guitariste, c'est en écoutant Pantera. Finalement, Damageplan n'aura servi qu'à une chose: nous rappeller à quel point, Pantera, c'était bien...

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Damageplan
notes
Chroniqueur : 5/10
Lecteurs : (5)  6/10
Webzines : (20)  6.94/10

plus d'infos sur
Damageplan
Damageplan
Power - 2003 † 2004 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Wake Up
02.   Breathing New Life
03.   New Found Power
04.   Pride
05.   Fuck You
06.   Reborn
07.   Explode
08.   Save Me
09.   Cold Blooded
10.   Crawl
11.   Blink Of An Eye
12.   Blunt Force Trauma
13.   Moment Of Truth
14.   Soul Bleed

Durée totale: 61'39

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