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Misanthrope - Metal Hurlant

Chronique

Misanthrope Metal Hurlant
Je dois vous l'avouer, normalement, cette chronique n'aurait pas du m'échoir : c'est le très discret Silenced-Self qui devait se charger de ce Metal Hurlant. Oui mais voilà, il se trouve que dans deux semaines sort IrréméDIABLE, le prochain de Misanthrope, et que parce qu'à Thrashocore, on ne fait pas les choses à moitié, c'est moi et mon digipack dédicacé qui vais me charger de chroniquer le meilleur album de l'année 2005 dans l'urgence. Et comme le hasard fait bien les choses, il se trouve que Metal Hurlant fait partie de mes albums de chevet.

Pour ce Metal Hurlant, on prend les mêmes et on recommence, à savoir les légendaires SAS de l'Argilière au chant et Jean-Jacques Moréac à la basse, toujours présents pour diriger la barque, épaulés par les jeunes mais néanmoins talentueux Anthony Scemama à la guitare et Gael Féret à la batterie. Déjà présents sur Sadistic Sex Daemon et Misanthro-Thérapie, les quatre musiciens composent ce que l'on appelait déjà à l'époque le «line-up de la stabilité », qui arrive effectivement à faire ressortir aussi bien sur album que sur scène la quintessence de la musique de Misanthrope. C'est donc sereinement que le groupe s'est attelé à la composition de ce Metal Hurlant, qui marque à posteriori un tournant dans la carrière du groupe.
Alors oui, vous me direz, chaque album de Misanthrope est unique et ne ressemble pas au précédent, et vous aurez bien raison. Mais ce Metal Hurlant arrive après un Sadistic Sex Daemon inégal, avec une production déséquilibrée débordant de basses et des morceaux peut être écrits un peu trop dans la précipitation. En bref, « seulement » un très bon album. Et voilà que débarque ce Metal Hurlant seulement un an après le box Misanthro-Thérapie lui-même sorti un an après Sadistic… on était en droit d'avoir peur : Misanthrope allait-il pouvoir tenir le rythme tout en gardant les hauts critères de qualité auxquels le groupe nous avait habitué ?

Dès la première écoute de Metal Hurlant, on se rend compte que ces critères de qualité, non content de les préserver, Misanthrope les envoie sur orbite. Le riff d'intro de « l'Exaltation de la Croix » tout en étant aussi brutal que celui d'un « Grand Démonologue » est tellement mélodique et inspiré qu'il vous restera en tête pendant des heures. Pareillement, « Reine Martyre » est plus mélancolique que « Nuit Androgyne » et « le Haras d'Amazones » repousse les limites techniques du groupe. Preuve s'il en fallait encore une, que Misanthrope cherche toujours à se surpasser d'album en album. Alors oui, Misanthrope évolue, mais Misanthrope ne retourne jamais sa veste, et surtout pas du bon côté. Pour les gens qui ne connaîtraient pas Jacques Dutronc, cela signifie simplement que le groupe n'évolue pas en fonction des modes mais bien au gré de ses envies. Les fans de Misanthrope ne seront donc pas étonnés du rendu théâtral et déliquescent de ce Metal Hurlant, où les textes évoquent une poésie décadente et dérangée et se greffent à une musique toujours aussi dense, fournie et complexe.
On retrouve bien sûr toujours les deux éléments caractéristiques du fleuron du metal avant-gardiste français que sont la voix de Son Altesse et les merveilleuses lignes de basse de Jean-Jacques Moréac. Bien entendu, la technicité proprement effarante des parties de basse est là pour servir admirablement la musique du groupe, et les nombreuses envolées de notre bassiste au crâne dégarni préféré ne peuvent en aucun cas souffrir de critiques tant elles sont sublimes. Il faut toutefois garder à l'esprit que la musique de Misanthrope est un tout duquel on ne saurait détacher un instrument pour le placer en avant. L'équilibre de l'ensemble est admirable, et la montée de l'intensité que l'on peut ressentir à l'écoute de morceaux comme « Reine Martyre » ou « Le Commerce du Crime » – qui soit dit en passant comportent tous deux de sublimes arpèges – démontre si il le fallait encore que la maîtrise de la composition dont fait preuve le groupe est bluffante.

Je ne vais pas me répandre plus longtemps en éloges car tout, des solos à la production, frise ici la perfection. Mais une chronique de Misanthrope ne serait pas complète sans évoquer les éternels grincheux. Passons outre les simples benêts qui plus occupés à écouter Last Days of Humanity que de la musique n'arrivent tout simplement pas à discerner d'intérêt à Misanthrope. Concentrons-nous plutôt sur les points à même de fâcher l'auditeur moyen. Et il y en a un dont on doit reconnaître qu'il ne peut absolument pas plaire à tout le monde, c'est bien sûr le chant. Élément si caractéristique du groupe et à la fois si décrié, le chant de S.A .S. de l'Argilière est extrêmement particulier, et de surcroît tout en français sur cet album. S'il est dans l'écrasante majorité des cas en parfait accord avec les critères du metal extrême, il se trouve que parfois, il devient plaintif et presque clair. C'est certes dérangeant pour certains, mais force est de constater que cela colle parfaitement à l'esprit de Misanthrope, et apporte une touche d'originalité en plus à un groupe qui n'en manque décidément pas. Enfin comme l'a dit le grand philosophe Thierry Ardisson : « on ne peut pas plaire à tout le monde ».

Alors voilà, à deux semaines de la sortie d'IrréméDIABLE, il fallait bien mettre les choses au clair, pour que vous, petits lecteurs de Thrashocore, vous puissiez comprendre de quoi il retourne. Voilà donc un « petit » 10/10 [edit : a posteriori, et au moment où je m'apprête à chroniquer le reste de leur discographie, rabaissons la note à 9,5], qui reflète le fait que ce qui est de loin le groupe le plus original et barré de France a sorti voilà deux ans son album le plus abouti techniquement, mais qui manque peut être d'un tube comme peuvent l'être « Bâtisseur de Cathédrales », « l’Écume des Chouans » ou « Les Empereurs du Néant ». La faute à un album où tous les morceaux sont des chefs d'œuvre.

Ayant écouté avec délectation deux morceaux d'IrréméDIABLE, je peux déjà dire que je salive d'avance à l'idée de chroniquer le prochain album de Misanthrope… mais là, je ne conçois vraiment pas comment le groupe pourrait se surpasser.

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Misanthrope
Metal Avant-Gardiste
2005 - Holy Records
notes
Chroniqueur : 9.5/10
Lecteurs : (12)  9/10
Webzines : (16)  7.61/10

plus d'infos sur
Misanthrope
Misanthrope
Metal Extrême Avant-Gardiste et Inclassable - 1988 - France
  

tracklist
CD 1 :

01.   L'Exaltation De La Croix
02.   Théologie Du Misanthrope
03.   Sentiment Nocturne
04.   Reine Martyre
05.   Le Triptyque Des Enfers
06.   Le Haras d'Amazones
07.   Metal Hurlant
08.   Le Supplicié


CD 2 :

01.   Maître Du Temps
02.   Sulfureuses Contestations
03.   Le Commerce Du Crime
04.   Plus De Descendance
05.   Théologie Du Misanthrope (version instrumentale)
06.   Le Triptyque Des Enfers (version instrumentale)
07.   The Stud Farm of Amazones (version anglaise)
08.   Supplication For God (version anglaise)

Durée : 01:46:15

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