chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
98 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Belenos - Yen Sonn Gardis

Chronique

Belenos Yen Sonn Gardis
Belenos. Si ce nom vous est inconnu, vous êtes autant à blâmer que ce malheureux webzine qui, en plus d'occulter toute la discographie du talentueux Loïc Cellier, ne propose que deux misérables news datant de 2007 concernant ce one-man-band qui redore depuis presque dix ans le blason du pagan black metal français. Je ne suis peut-être pas le plus grand expert qu'il soit en la matière mais avouons que hormis Aes Dana, peu d'autres groupes de notre chère scène hexagonale peuvent se vanter de rivaliser avec les grands noms scandinaves que sont Arckanum, Kampfar, Drudkh ou encore Nokturnal Mortum. Mais Belenos est bien là et revient aujourd'hui avec son cinquième album : Yen Sonn Gardis qu'il aura fallu impatiemment attendre pendant trois ans après un Chemin De Souffrance qui plaçait la barre à un très haut niveau. Evitant soigneusement tous les reproches inhérents aux audacieux mélanges entre black metal et éléments folkloriques, à savoir un juste milieu qui, s'il n'est pas parfaitement maitrisé peut transformer en un instant une bonne intention en vaste blague festive, le frontman parvient sortie après sortie à me faire voyager avec une facilité déconcertante. Mais trêve de présentation, embarquons dès maintenant pour les terres brumeuses et mystérieuses de la Bretagne du sieur Loïc.

C'est sur la longue introduction "Aspedenn" que Belenos nous propose d'entrer dans son univers froid et mélancolique. L'utilisation d'instruments folks renoue avec son passé puisqu'ils étaient fortement mis en retrait sur son aîné, nous plongeant ainsi en douceur dans l'atmosphère celtique et obscure du méfait. Un riffing simpliste mais enivrant donne tout de suite le ton avant l'explosion qui lance réellement l'album : "Holved Hirisus". Titre d'une richesse particulière qui passe avec aisance d'un black metal brut, à des plans plus mélodiques aux leads entêtants et aux cœurs planants, jusqu'aux interludes acoustiques presque atmosphériques. C'est justement la diversité de tous ces éléments avec lesquels Loïc Cellier joue brillamment tout au long de ce Yen Sonn Gardis, qui empêche toute routine de s'installer et happe l'auditeur pour un voyage à l'aura religieuse semblant faire l'apologie des paysages sibyllins de la Bretagne.
Comme vous avez pu le remarquer, un changement notable a eu lieu puisque Belenos abandonne la langue française au profit du brezhoneg, comme l'atteste la totalité des paroles de l'opus. Cette évolution a pour effet principal de renforcer un peu plus encore cet aspect celtique souligné plus haut, rendant ainsi plus évident encore l'hommage rendu par son géniteur et la passion qu'il porte pour la terre de ses origines.

Malgré l'utilisation assez fréquente du terme « folklorique » au court de ces quelques lignes, sachez qu'ici ces éléments ne sont utilisés que pour renforcer la mélancolie d'un riff ou pour servir d'interlude, conférant ainsi une ambiance assez particulière au méfait et une certaine hétérogénéité à ces compositions. "Ene Kelt" et "Skorn Ha Tan" nous chahutant au milieu d'un climat sombre et énervé tandis que "Baleerien An Are" nous replonge immédiatement dans un univers plus calme mais incroyablement dépressif et tourmenté. L'utilisation récurrente des chœurs offre un contraste particulièrement frappant avec le chant black metal et les quelques gutturaux typés death comme sur le solennel "Gorsedd" ou Loïc Cellier nous montre toute l'étendue de son talent de vocaliste. De la même manière, le travail sur l'agencement entre les passages mélodiques des instruments traditionnels bretons et les guitares froides et agressives est tout simplement épatant, comme l'atteste le surprenant et entrainant "Mestr Ar Choad". L'album se clôt sur les chapeaux de roues avec le doublet : "Taol-Digoll" alternant constamment entre brutalité pure et nostalgie, et "En Argoll" qui se rapproche presque du black metal traditionnel tant il est dénué de ses breaks folks qui caractérisaient les autres titres. C'est le simple bruit du vent qui nous guide jusqu'à la fin abrupt et inattendu de ce Yen Sonn Gardis comme une ultime référence à la nature omniprésente tout au long de ses quarante-cinq minutes.

Malheureusement, ce sont ces trois derniers mots qui constitueront ma seule véritable déception face à cet opus : sa durée. Malgré le fait qu'il dure à peu près trois fois plus de temps qu'un album de slammoshing brutal death-grind technique à chant black, je ne peux m'empêcher de regretter qu'à l'inverse de ses voisins d'outre-Atlantique et Allemands Agalloch et Dark Fortress dont les méfaits passent haut la main la barre des soixante minutes, une envie d'en avoir plus vient m'obnubiler à peine le disque arrêté. Je ne peux que trouver dommage qu'après un tel déballage de talent, la première pensée qui me vienne à l'esprit au final ne soit que « c'est déjà terminé ? ». Je fais peut être la fine bouche mais un morceau ou deux de plus auraient pu considérablement augmenter ma note.

En définitive, c'est un sixième opus de haute volée que nous propose Loïc Cellier qui jongle avec toujours autant d'habileté entre la brutalité du black metal et les atmosphères aussi belles et émouvantes que sombres, dégagées par les ponts folkloriques. Sans surpasser les précédentes réalisations et ne se plaçant en aucun cas en dessous de celles-ci, c'est encore une fois d'un très bon album dont nous gratifie Belenos qui s'ancre toujours un peu plus profondément comme une des formations black françaises les plus redoutables. Malgré le défaut propre à ma perception de cet opus, Yen Sonn Gardis n'en reste pas moins une des meilleures sorties du genre de cette fin d'année 2010, au même titre que Marrow Of The Spirit (Agalloch) et Paracletus (Deathspell Omega).

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Belenos
Pagan Black Metal
2010 - Northern Silence Productions
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (4)  8.25/10
Webzines : (12)  7.26/10

plus d'infos sur
Belenos
Belenos
Pagan Black Metal - 1995 - France
  

écoutez
tracklist
01.   Aspedenn
02.   Hollved Hirisus
03.   Ene Kelt
04.   Skorn Ha Tan
05.   Baleerien An Are
06.   Gorsedd
07.   Mestr Ar Choad
08.   Taol-Digoll
09.   En Argoll

Durée : 45:00

line up
parution
15 Octobre 2010

voir aussi
Belenos
Belenos
Argoat

2019 - Northern Silence Productions
  
Belenos
Belenos
Spicilège

2002 - Sacral Productions
  
Belenos
Belenos
Kornôg

2016 - Northern Silence Productions
  

Essayez aussi
Folge Dem Wind
Folge Dem Wind
Thus Echoes Of The Earth

2009 - Autoproduction
  
Holdaar
Holdaar
Времена Уходящие В Небо
(Times stretching in the sky)

2014 - More Hate Productions
  
Kampfar
Kampfar
Djevelmakt

2014 - Indie Recordings
  
Heimland
Heimland
Forfedrenes taarer

2023 - Edged Circle Productions
  
Bureviy
Bureviy
Concealed Beyond the Space

2015 - Darker Than Black
  

Warbringer
Woe to the Vanquished
Lire la chronique
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique