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Neuroma / Dawn Of Chaos - Northern Discomfort
Chronique
Neuroma / Dawn Of Chaos Northern Discomfort (Split-CD)
Un petit voyage en Angleterre ça vous dit? A regarder de plus près la pochette de ce « Northern Discomfort » ça ne donne pourtant pas très envie! Une ruelle pavée bien sombre, une pleine lune voilée, des couteaux, du sang. Pas très accueillant tout ça vous en conviendrez. Il faut avouer que la vie dans les petites cités anglaises dont sont issus les deux groupes qui nous intéressent aujourd'hui ne doit pas être rose tous les jours: Liverpool pour Neuroma et de Hartlepool pour Dawn Of Chaos. Vous me direz que je n'en sais absolument rien, c'est vrai, mais il faut bien trouver une accroche pour commencer cette chronique (qui de toute façon ne dépassera probablement pas les 150 lectures *mode Keyser OFF*). Ah oui j'allais oublier, il y a en plus au dos un charmant jeune homme se faisant un petit fix parce que le trafic de drogue y est légion. C'est donc sous le signe d'une ambiance bien glauque que je vous présente ce split, sorti en 2009 chez Grindethic, et réunissant ces deux formations évoluant toutes deux dans un death metal bien viril mais dont l'intérêt qu'on peut leur porter est à l'image de leur origine géographique, une même île mais deux côtes opposées.
C'est aux jeunots de Neuroma que revient l'honneur d'ouvrir les hostilités. Jeunots car (à l'époque de ce split) le groupe n'a que trois petites années d'existence et une seule démo au compteur (on en retrouve d'ailleurs le titre « Sodomised and carbonised »). Mais malgré une expérience moindre que leurs confrères ce sont pourtant eux qui se révéleront être la bonne surprise de ce split, confirmant s'il en était besoin le vieil adage que le talent n'attend pas le nombre des années. Le death metal varié du quintette rempli en effet parfaitement le cahier des charges: évidemment une bonne dose de testostérone avec des blasts beats à foison et des vocaux de même sévèrement burnés, du groove et du lourd. Le tout exécuté avec une maîtrise dont aucun des membres n'a à rougir. Question brutalité, même si le combo ne blaste qu'avec une certaine parcimonie et n'a rien à voir avec les brutes illisibles de Crepitation avec lesquelles il partage le bassiste, quand il décide d'envoyer la purée il ne fait toutefois pas semblant; et ce grâce notamment à un batteur peut-être pas impressionnant mais vraiment carré et au jeu excessivement solide, alignant les changements de rythme sans aucune solution de continuité, avec toujours énormément de groove et balançant de temps en temps (pour les plus récalcitrants) un bon vieux gravity! L'excellent titre d'ouverture « Dingoes Ate My Baby » en étant le meilleur exemple. Pour le côté pachydermique, si ce n'est pas l'attrait principal de Neuroma, on trouvera toutefois deux ou trois passages bien massifs à la limite du slam ( le final de« Purple Reign » à partir de 2'57 avec ensuite cet enchaînement blast-gravity). Et si l'influence du grand Cannibal Corpse se fait naturellement sentir tout au long de ces cinq titres (« Malignant Vagrancy » et son mid-up tempo bien lourd et headbanguant), Neuroma s'en sort avec les honneurs grâce entre autres à des riffs d'une qualité remarquable, réellement bien construits, parfois incrustés d'un brin de mélodie pour rendre le tout encore plus accrocheur et mémorisable (« Sodomized and Carbonized », « Purple Reign »), l'ombre sournoise d'un Dying Fetus planant également sur certaines accélérations brise-nuque devant lesquelles on ne boudera certainement pas son plaisir (« Dingoes Ate My Baby » à 1'52). Les harmoniques seront aussi de la partie, et les Anglais sauront à coup sûr vous faire headbanguer avec toujours une bonne dose de groove (ce riff à 1'09 sur « Portuguese Takeaway »)! Les vocaux de Gregg Cowell, certes très classiques et assez ''bateau'', n'en sont pas pour autant dénués de puissance, bien au contraire, dans un registre guttural que je qualifierais de ''pas-compréhensible-mais-pouvant-être-suivis-avec-les-paroles''. En tout cas le bougre ne se fait absolument pas prier pour grogner en descendant parfois dans le pur gargouillis laryngé. Pour couronner le tout les cinq de Liverpool disposent du meilleur son de ce split, une production quasi impeccable qui ne souffre d'aucun réel défaut, équilibrée et puissante.
7/10
Malheureusement pour eux, je serai loin d'être aussi dithyrambique avec leurs compatriotes de Dawn Of Chaos. Bien qu'officiant dans un style peu éloigné, force est de constater que le combo d'Hartlepool ne partage pas avec leurs camarades ce don de composition nécessaire afin de retenir toute l'attention de l'auditeur. Leur brutal death renferme bien quelques qualités, notamment une même propension à verser dans la brutalité sans aucune concession. De ce côté là pas de doute Dawn Of Chaos est bien là pour en découdre! Il n'y a qu'à attendre les premières secondes et cet énorme gruik pour s'en convaincre. Cependant, malgré cette entrée en matière sympathique, Paul Hartburn n'est certainement pas le plus grand intérêt du groupe: une voix trop rauque, manquant de coffre, et malgré ces quelques gruiks et un renfort de voix hurlée, on ne se laissera guère impresionner. Les blasts ne se font pas non plus longtemps attendre, et bien que les riffs soient tout de même un bon cran en dessous de ceux de Neuroma, moins fignolés et plus passe-partout (avec plus d'harmoniques), ils n'en demeurent pas moins efficaces (difficile pourtant d'en sortir un du lot plus particulièrement). Le premier petit grain de sable dans la machine se situe au niveau du son avec une production, au demeurant plutôt correcte pour un split ou une démo, mais sensiblement moins bonne que celle de leurs compatriotes et sur un split ça ne pardonne pas! Pour le coup Dawn Of Chaos aurait moins souffert à passer en premier car l'enchaînement dans ce sens là leur est clairement défavorable. Tout sonne de manière trop sèche, à commencer par la batterie et la voix (déjà pas le plus grand atout du groupe) qui manque clairement d'amplitude. Je ne parlerai même pas de la basse, je ne sais pas s'il y en a une. Mais le plus gros défaut du groupe reste cette tendance à se perdre dans des longueurs de slow-mid-tempo qui finissent par lasser si bien qu'au bout du troisième titre on commence à s'ennuyer ferme, et ce ne sont pas un ou deux leads moisis qui changeront l'affaire. Et pourtant satan sait que j'aime le mid-tempo, mais là franchement c'est trop, trop long, trop monotone, bref trop chiant. On croirait parfois entendre du Six Feet Under. Finalement Dawn Of Chaos a beau avoir six ans de plus, trois EP et une démo au compteur il se fait clairement dépasser par son petit frère.
5/10
Ce split récolte donc au final une note moyenne mais il renferme une très bonne découverte en ce qui me concerne. Si je ne prendrai probablement pas beaucoup de nouvelles de Dawn Of Chaos, j'attendrai par contre avec impatience le premier album de Neuroma (qui est en cours d'enregistrement si je ne m'abuse) car les cinq titres proposés ici font preuve d'un potentiel évident. Et si le groupe continue sur cette voie il se pourrait bien que l'album en question soit une des bonnes surprises de 2011. Wait and see, comme le disent nos amis british. Il se murmure même à Buckingham que Neuroma animerait le bal du mariage du prince William, mais j'ai des doutes...
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