chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
95 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Cannibal Corpse - Vile

Chronique

Cannibal Corpse Vile
Alors que les décérébrés de CANNIBAL CORPSE deviennent la cible privilégiée des Républicains (remember Bob Dole ?) et sont littéralement rayés de la carte en Australie (plus un seul CC dans les bacs des disquaires jusqu’en 2006 !), le petit monde du death metal est en émoi, pour des considérations plus artistiques que bassement politiques : en effet, après le guitariste Bob Rusay éjecté avant la mise en boite de « The Bleeding », c’est au tour de l’emblématique Chris Barnes de faire ses valises, non sans avoir participé au gros de l’enregistrement de « Vile », un cinquième full length initialement nommé « Created To Kill ». Les raisons de la discorde ? Un manque d’enthousiasme patent du sieur Barnes pour les nouvelles compositions, couplé à de piètres performances live et à sa récente implication au sein de SIX FEET UNDER. Mécontents de sa prestation sur un album qu’ils désiraient le plus abouti possible, dans l’incapacité de travailler sereinement avec un Barnes refusant de voir ses parties de chant remis en cause, Alex Webster et consorts font donc appel au grogneur de MONSTROSITY, George « Corpsegrinder » Fisher.

Dès lors, au-delà même de son contenu, « Vile » marque un tournant dans la carrière de CANNIBAL CORPSE, bien des fans de la première heure s’imaginant mal poursuivre l’aventure sans celui qu’ils considèrent à tort ou à raison comme l’âme du groupe. Et puisqu’il est de bon ton de prendre parti sur ce sujet épineux, précisons d’emblée que la période George Fisher 1996-2000 a ma préférence, même si j’apprécie fortement un album comme « The Bleeding ». Bien qu'assez différent de son prédécesseur, Fisher emporte à mon sens le bout de gras sur bien des points : plus de coffre et un meilleur flow, son chant en cadence ayant pour effet de radicaliser encore plus le death metal des Buffalo boys. Et comme l’aimable diplodocus (ce cou !) a le bon goût de pousser quelques soufflantes plus haut perchées, on ne perd vraiment pas au change et seule l’attitude scénique pourra prêter à discussion, le charisme de Barnes lors des premières années restant indiscutable. Dans le même ordre d’idées, on note une progression sensible au niveau de la production, toujours assurée par Scott Burns, qui gagne ici en clarté et en puissance brute. Enfin un son correct pour les Américains, il était plus que temps ! Reste tout de même l’essentiel, à savoir de quel bois se chauffe un « Vile » qui aura fort à faire pour rivaliser avec des classiques du calibre de « Starring Through The Eyes Of The Dead », « Stripped, Raped and Strangled » ou encore « Fucked With A Knife ». Et s’il faut bien avouer que les hits du moment « Devoured By Vermin » et « Perverse Suffering » sont un cran en dessous, « Vile » compense cette légère faiblesse par un contenu bien plus homogène que sur « The Bleeding ». Ainsi, même si tout n’est pas génial sur cette galette, on évitera les trous d’air du genre « The Pick-Axe Murders » ou « An Experiment In Homicide », la deuxième moitié de « The Bleeding » étant loin d’être mémorable.

Portés par un élan de progrès technique matérialisé par l’emploi de techniciens toujours plus aguerris (Rob Barrett, puis Pat O’ Brien sur l’album suivant), CANNIBAL CORPSE propose ici des morceaux plus alambiqués, entre deux parties de tronçonneuse caractéristiques (« Monolith », « Devoured By Vermin », « Absolute Hatred »). Du coup, si « Vile » s’avère moins immédiat que son prédécesseur, on gagne au change sur la durée avec au moins un passage mémorable par titre, ce qui était loin d’être le cas par le passé ; en vrac, citons le break dévastateur de « Disfigured », excellent mid tempo qui prouve à quel point CANNIBAL CORPSE excelle dans le groove malsain, une incartade réussie dans le domaine pur instrumental (« Relentless Beating »), des solis presque jazzy sur les segments finals de « Bloodlands » et « Monolith », des adjuvants mélodiques bien sentis sur « Eaten From Inside » … désormais plus expérimentés, les musiciens mettent à profit leur potentiel grandissant pour proposer un contenu plus torturé, plus vicelard, mais n’en n’oublient pas pour autant les fondamentaux : des passages thrashy de « Mummified In Barbed Wire » aux sessions de tapping vénéneuses de « Perverse Suffering », en passant par une « Puncture Wound Massacre » en mode exécution sommaire, il y a largement de quoi étancher sa soif de brutalité sur « Vile », dernier album sur lequel figurera Rob Barrett jusqu’à son retour fracassant sur « Kill ». Loin de tout miser sur la vitesse d’exécution et de céder aux sirènes de l’hystérie collective comme ce sera le cas sur « Bloodthirst » (la gueule d’atmosphère de « Bloodlands », déformée façon Orange Mécanique), ce cinquième full length s’avère également le plus démocratique, avec un partage des crédits appréciable (tout le monde met la main à la pâte, même Fisher sur « Disfigured » et « Puncture Wound Massacre » !) qu’on ne retrouvera plus guère par la suite. Voilà qui explique sans doute la versatilité d’une galette qui gagne clairement à la relecture, surtout à l’aune du très décevant « Torture » sorti en début d’année. En résumé, un bon petit classique, avec un prime le dernier bon artwork de ce malade mental de Vince Locke, en version non censurée bien sûr !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Cannibal Corpse
Death metal
1996 - Metal Blade Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (22)  8.36/10
Webzines : (12)  7.47/10

plus d'infos sur
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Death Metal - 1988 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Devoured By Vermin  (03:13)
02.   Mummified In Barbed Wire  (03:09)
03.   Perverse Suffering  (04:15)
04.   Disfigured  (03:49)
05.   Bloodlands  (04:21)
06.   Puncture Wound Massacre  (01:41)
07.   Relentless Beating  (02:15)
08.   Absolute Hatred  (03:06)
09.   Eaten From Inside  (03:43)
10.   Orgasm Through Torture  (03:42)
11.   Monolith  (04:24)

Durée : 37:38

line up
parution
20 Mai 1996

voir aussi
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Eaten Back To Life

1990 - Metal Blade Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Bloodthirst

1999 - Metal Blade Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Kill

2006 - Metal Blade Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Butchered At Birth

1991 - Metal Blade Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
The Bleeding

1994 - Metal Blade Records
  

Essayez aussi
Extremity
Extremity
Coffin Birth

2018 - 20 Buck Spin Records
  
Repuked
Repuked
Dawn Of Reintoxication

2020 - Soulseller Records
  
Act Of Impalement
Act Of Impalement
Perdition Cult

2018 - Unspeakable Axe Records
  
Massacre
Massacre
From Beyond

1991 - Earache Records
  
Hyperdontia
Hyperdontia
Deranged (EP)

2023 - Dark Descent Records / Me Saco Un Ojo Records
  

Megadeth
Super Collider
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique