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Dead Congregation - Promulgation Of The Fall

Chronique

Dead Congregation Promulgation Of The Fall
Ça y'est! Il est enfin là! Celui qui va tout raser dans un déluge de noirceur et de haine. Celui qui va faire passer tous les autres pour des démons de carnaval. Le Messie!

Vous me dîtes si j'en fais trop, hein! C'est que, vous comprenez, il aura fallu attendre six putain de longues années pour l'invocation du successeur de Graves Of The Archangels, rien moins que l'un des meilleurs albums de death metal des années 2000. Six ans pendant lesquels tout un tas d'autres formations ont essayé de conquérir le trône du brutal blasphemous death metal. Si certaines comme les vétérans de Drawn And Quartered ou les jeunes Gorephilia ont failli se l'approprier, personne n'a réellement réussi à concurrencer Dead Congregation. Pas même les géniteurs du style Incantation et Immolation, loin de leur meilleur niveau. Autant dire que Promulgation Of The Fall était très, très attendu. Personnellement, je n'avais pas été aussi galvanisé par une sortie depuis longtemps. Alors quand, en ce jour maudit du lundi 5 mai 2014, j'ai enfin pu prendre possession de la bête libérée par la nouvelle entité Martyrdoom Productions, remplaçante de la défunte Nuclear Winter, le rituel de la première écoute ne devait rien laisser au hasard. Toutes les conditions devaient être réunies pour savourer comme il se doit cette galette de polycarbonate, boîte de Pandore renfermant les Ténèbres les plus viles. C'est donc le soir même, sur mon lit, dans le noir complet, avec mon casque sur les oreilles que j'appuyai sur la touche lecture, à la fois exalté de connaître le contenu et fébrile par peur de la déception tant la barre était haute. Entre en moi Lucifer!

Et il est entré. Il est entré et a foutu un impie bordel! En transe tout le long de l'écoute, je finis rincé mais heureux une fois les démons retournés sous terre. Cette seule écoute aura suffi à me forger un avis définitif devant une telle évidence. Non, Dead Congregation ne déçoit pas. Il répond même aux attentes les plus folles. Les Grecs l'ont fait, Promulgation Of The Fall surpasse Graves Of The Archangels. Même la pochette que j'avais d'abord trouvée laide comme celle du premier album trouve désormais grâce à mes yeux, inspirant crainte et fascination. A l'instar de la musique de Dead Congregation. Pas de réelles surprises sur ce nouvel opus mais on y trouve bien quelques changements en plus de ce nouveau label et d'un nouveau bassiste, G.S. (Inveracity, Cerebrum). Ce qui saute aux oreilles dès les premières secondes du titre d'ouverture "Only Ashes Remain", c'est la production. Son de guitare plus cru et surtout, caisse claire métallique et sèche qui résonne, donnant au death metal du combo une dimension encore plus bestiale. Gros point fort très appréciable. D'autant que le très brutal "Only Ashes Remain" nous fait entrer tout de suite dans le vif du sujet, à la différence d'un "Martyrdoom" ultra evil qui jouait avec nos angoisses sur Graves Of The Archangels. Voilà une entrée en matière des plus radicales qui m'a bien fait baver. Tout ce qu'on aime chez Dead Congregation y est regroupé, en particulier les blast-beats dévastateurs de V.V. et les riffs sombres et méchants suintant le Mal du leader A. V. Mais Dead Congregation, ce n'est pas que du bourrin. La preuve dans le même titre par quelques ralentissements bien sentis. C'est d'ailleurs l'une des évolutions majeures que propose Promulgation Of The Fall. Tout en continuant d'envoyer la purée fuligineuse à grands coups de blasts ou de tchouka-tchouka accéléré, les Hellènes proposent aussi davantage de passages doomy tout à fait réussis, ambiancés à base de riffs écrasants de lourdeur et de noirceur, de tremolos hantés frissonnants, de larsens stridents ou de vibratos agonisants. On citera la deuxième partie de "Serpentskin" des plus obscures avec entre autres une tentative de chant plus arraché et possédé, "Quintessence Maligned" qui s'assombrit fortement vers la deuxième minute, la fin de "Immaculate Poison" et ses harmoniques sifflées, "Nigredo" qui s'enfonce à partir de 2'10 pour nous emporter à 3'49 dans les tréfonds d'une pyramide de l'Égypte antique sur un tapping occulte hypnotique à vous donner des cauchemars, ou encore "Schisma" qui y va aussi de sa petite lead vicieuse sur fond de riff pesant à 1'15 et 2'44 avant de creuser encore plus profondément à partir de 3'25 jusqu'à atteindre le fond à 4'31 sur une basse tellurique. Mais la séquence lente la plus marquante se trouve dès la deuxième piste, l'incroyable title-track "Promulgation Of The Fall", une vraie nouveauté pour la troupe d'Anastasis qui se fait ici intense mais plutôt en termes d'émotions que de rythmique. Basé sur une lente montée en puissance minimaliste juste portée par une lead dissonante à la fois triste et lumineuse, le morceau s'emballe petit à petit jusqu'à ce riff mid-tempo majestueux à la mélodie poignante mais virile qui dégage une puissance émotionnelle extraordinaire pour du death metal. Ce riff me transporte loin! À noter que ce morceau s'encastre merveilleusement entre "Only Ashes Remain" et "Serpentskin" pour donner naissance à un triptyque infernal qui vaut à lui seul l'achat de l'album.

Pas de chants orthodoxes cette fois (dommage mais ils ne vont pas nous faire le coup à chaque fois!) mais grosse, grosse ambiance, que ce soit sur du up, du mid ou du down-tempo. Ce grâce à un sens du riff qui tue, archétype du evil death metal (le riff blasté à 1'04 de "Serpentskin" est le seul à flirter avec le black metal). Et pourtant, Dead Congregation n'invente rien. L'ombre d'Incantation plane toujours autant sur sa musique, ainsi que celle d'Immolation voire un peu de Morbid Angel (le riff au démarrage de "Immaculate Poison" entre autres). Mais les Méditerranéens ont tout compris au death metal et font ça mieux que personne. Sur Promulgation Of The Fall, ils ajoutent même une corde à leur arc déjà bien doté. A.V. a en effet amélioré sensiblement ses solos et autres leads. Un vrai travail de construction et de mélodie admirable qui sublime les morceaux, brefs flashes de lumière avant de redescendre dans les abîmes. En tête de liste, "Only Ashes Remain" (1'19), "Immaculate Poison" (complètement dingue à partir de 3'20 sur des bons gros blasts), "Nigredo" (2'57, sublime!) et le génial "Schisma" (2'32). Restons un instant sur ce titre fantastique, LE gros pavé de l'album avec ses sept minutes qui nous feront passer par tous les états et une des rares compositions depuis 2008 à pouvoir rivaliser avec l'énormissime "Teeth Into Red" de l'œuvre précédente. "Schisma" atteint même la perfection ultime à 5'46 sur une lead absolument incroyable, genre Vol du Bourdon version Belzébuth. J'ai halluciné lors de ma première écoute et continue d'être transcendé par ce passage phénoménal. Cette lead, c'est le Mal incarné! L'excellent "Nigredo" a lui aussi des relents de "Teeth Into Red" à 2'16 sur le contraste entre les blasts et la ligne de guitare atmosphérique qui rappelle la partie déjà culte du titre de clôture de Graves Of The Archangels.

Plus brutal (foutre Satan ce final apocalyptique sur "From A Wretched Womb" avec ce son de caisse claire imposant qui dédouble la vitesse des blasts), plus sinistre (seul Lvcifyre rivalise cette année à ce niveau), plus doomy, leads plus inspirées, quoi d'autre encore? On rajoutera le chant d'Anastasis plus puissant, méchant et charismatique (wow la fin de "From A Wretched Womb" encore, impressionnant le bonhomme!) qui renforce la férocité ambiante. Un petit mot aussi sur les paroles justement, très bien écrites et pas trop caricaturales. À lire pendant l'écoute pour s'imprégner encore davantage de l'atmosphère. Timo Ketola (artiste de la cover de l'album précédent) vient aider sur "Nigredo", tandis que Haasiophis d'Antediluvian (ancien frères d'armes chez Nuclear War Now!) prend la plume pour "Quintessence Maligned".

Et tout ça, ça nous donne le disque de l'année et l'un des tout meilleurs albums de death metal depuis la création du genre, lui qui a réussi sa mission d'égaler et même surpasser le pourtant quasi intouchable Graves Of The Archangels. Je l'écoute d'ailleurs presque tous les jours depuis sa sortie, sans aucune lassitude. Nul doute que l'œuvre passera l'épreuve du temps, comme les grands classiques du style dont il fait déjà partie pour moi même s'il n'a rien d'original dans l'absolu puisque Dead Congregation doit tout ou presque à Incantation. Pas du tout un inconvénient en ce qui me concerne, d'autant que la bande de McEntee peine à retrouver son niveau d'antan. Promulgation Of The Fall tutoie lui la perfection en nous offrant huit tueries intégrales de dark death metal d'excellence. Seul "Quintessence Maligned" s'avère un poil en dessous de ses copines à cause de son faux rythme tout en restant tout de même hors de portée de 90% des groupes du style. Si j'avais su un jour jouer de la guitare et avait eu un quelconque talent, ce disque illustre ce que j'aurais rêver de composer, la représentation exacte de ma vision personnelle du genre. Merci pour ce cadeau inestimable!

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Dead Congregation
notes
Chroniqueur : 9.5/10
Lecteurs : (39)  8.79/10
Webzines : (11)  8.79/10

plus d'infos sur
Dead Congregation
Dead Congregation
Death Metal - 2004 - Grèce
  

tracklist
01.   Only Ashes Remain
02.   Promulgation Of The Fall
03.   Serpentskin
04.   Quintessence Maligned
05.   Immaculate Poison
06.   Nigredo
07.   Schisma
08.   From A Wretched Womb

Durée : 40'06

line up
parution
5 Mai 2014

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