chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
140 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Altars - Paramnesia

Chronique

Altars Paramnesia
La vie de chroniqueur n'a décidément rien d'évident. Entre les disques promos qui se sont dématérialisés, les accréditations aux festivals devenues payantes et les commentaires de plus en plus acerbes des justiciers masqués de l'Internet qui ne supportent pas qu'on utilise le terme Doom au lieu de Doom... Autant de bonnes raisons pour jeter à la gueule du premier venu son badge de presse. A ces quelques contrariétés, on peut également ajouter l'équation désormais célèbre: trop de groupes / trop de disques / pas assez de temps pour tous les chroniquer. Un véritable sacerdoce que l'on aime pourtant à s'infliger au quotidien, pour vous, chers lecteurs... A moins que cela soit pour le simple plaisir d’écrire et partager… Mais peu importe à près tout.
Pourquoi tout ce blabla? Et bien parce que c'est avec un an de retard que je viens vous parler de "Paramnesia", premier album des Australiens d'Altars. Mieux vaux tard que jamais et tant pis pour l'actualité puisque de toute façon, les gens de bon goût possèdent déjà cet album. Sorti sur Nuclear Winter, label Grecque ayant depuis cessé toute activité (du moins sous ce nom) celui-ci fait suite à un split sorti il y a deux ans en compagnie d'Heaving Earth (Engulfed). Une collaboration au format cassette dont les deux titres du groupe australien figurent sur Paramnesia.

A l'image de cet artwork étrange fait de visages sinistres empilés les uns sur les autres, Paramnesia ne compte pas parmi les disques les plus faciles d'accès. La musique des Australiens n'a ainsi rien d'évident et s'inscrit dans un genre de Death Metal que l'on pourrait qualifier de progressif bien que terriblement obscure et dissonant. Moins inaccessible qu'un Portal ou qu'un Grave Upheaval, les mélodies trainantes, agressives et tordues d'Altars sont elles aussi au service du noir le plus profond. Une plongée inquiétante et épuisante dans les méandres les plus poussiéreux et les plus torturés que le Death Metal australien ait enfanté.
Si la production n'a pas cette densité extrême que l'on peut retrouver chez certains de ses compatriotes, elle reste le vecteur d'une atmosphère toujours particulièrement étouffante. Un parti pris par l'ensemble de cette scène australienne qui à défaut de sembler originale dans le cas d'Altars, donne une certaine couleur à son Death Metal. Mais contrairement à Portal ou Impetuous Ritual, la lisibilité est ici de mise grâce à un très bon équilibre sonore entre chacun des différents instruments. Un avantage qui rend la découverte et l'assimilation de Paramnesia plus aisée.

Une lisibilité qui permet donc d'apprécier la qualité des riffs et plus généralement du travail de composition du trio australien. Empruntant beaucoup à Morbid Angel pour ce côté lourd et atonal, le travail effectué sur les guitares constitue l'un des éléments moteur de la musique du groupe. Un travail mélodique contre-nature non pas fait pour aguicher l'oreille mais bel et bien pour la détruire à coup de riffs tantôt lents et lancinants, tantôt nerveux et épileptiques. Un gout ultra développé pour le tordu, le tarabiscoté, le dissonant, le strident, l'aliénant et l'agressif qui se manifeste sur ces riffs bourdonnant, presque diffus mais aussi sur quelques solos ici et là. A cela vient s'ajouter une section rythmique complètement schizophrène. Alan Cadman, également batteur au sein de Tzun Tzu, ne dévoile jamais ses coups à l'avance, capable de procéder à des accélérations totalement inattendues suivi à l'inverse par des passages lourds et oppressants qui semblent traîner la patte ("Mare" en tant que premier titre de l’album en est un bon exemple). Une batterie tentaculaire et dynamique mise en avant par une production irréprochable et un jeu très intelligent (du touché, du groove et beaucoup de variété). Il n’y a qu’a voir ce break à 3:15 sur "Khaz'neh" pour se rendre compte de son importance. En effet, rares sont les breaks dans le Metal à laisser la part belle à la batterie. Ensemble, ces instruments construisent des titres exigeant, s'étirant à de rares exceptions près ("Terse" et "Paramnesia II: Gibbous") sur de très longues minutes et sur lesquels vient se poser la voix caverneuse et sans souffle de Cale Schmidt. Un growl puissant et plutôt monotone qui renforce naturellement le côté aliénant et tout a fait diabolique de cette musique sournoise et sinueuse.

Malgré son appartenance évidente à la scène Death australienne de part son côté boueux et organique, Paramnesia fait parti de ces albums qui sortent clairement des sentiers battus. Malgré une production beaucoup plus lisible, ce n’est finalement qu’à force d’écoutes répétées que j’ai pu apprécier à sa juste valeur ce premier album. Paramnesia fait en effet parti de ces disques qui se méritent et nécessitent un réel engagement de la part de l’auditeur. Et si j’apprécie de pouvoir accrocher à un disque dès les premières secondes, j’aime tout autant voir mon avis évoluer au fil des écoutes. Bref, cet album ne viendra certainement pas jusqu'à vous alors un simple conseil, rendez-vous service et donnez vous juste la peine d’y parvenir.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Altars
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (6)  8.08/10
Webzines : (11)  7.41/10

plus d'infos sur
Altars
Altars
Death Metal - 2005 - Australie
  

tracklist
01.   Mare  (05:43)
02.   Terse  (01:26)
03.   Khaz'neh  (07:49)
04.   Solar Barge  (08:07)
05.   Husk  (03:43)
06.   Paramnesia I: Descent  (04:32)
07.   Paramnesia II: Gibbous  (01:13)
08.   Paramnesia III: Ouroboros  (10:05)

Durée : 42:38

line up
parution
6 Septembre 2013

voir aussi
Altars / Heaving Earth
Altars / Heaving Earth
Engulfed (Split-tape)

2012 - Nihilistic Holocaust
  
Altars
Altars
Ascetic Reflection

2022 - Everlasting Spew Records
  

Essayez aussi
Act Of Impalement
Act Of Impalement
Perdition Cult

2018 - Unspeakable Axe Records
  
Necrowretch
Necrowretch
The Ones From Hell

2020 - Season Of Mist
  
Death Breath
Death Breath
The Old Hag (EP)

2022 - Electric Assault Records
  
Repression
Repression
Portals To Twisted Frailties (EP)

2020 - Headsplit Records
  
Derogatory
Derogatory
Above All Else

2013 - F.D.A. Records
  

Cryptic Shift
Visitations From Enceladus
Lire la chronique
Phantom
Handed To Execution
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mai 2024
Jouer à la Photo mystère
Assylum
Far Beyond Madness
Lire la chronique
Karabiner
Unbeaten (EP)
Lire la chronique
Aborted
Vault Of Horrors
Lire la chronique
Atrophy
Asylum
Lire la chronique
Battlecreek
Maze of the Mind
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique