chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
129 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

The Contortionist - Exoplanet

Chronique

The Contortionist Exoplanet
Depuis que Free a visiblement conclu un accord commercial avec des chaînes américaines, il se trouve que j'ai National Geographic Channel et que je regarde pas mal de documentaires sur l'espace et l'univers (dont la très bonne série Cosmos, hautement recommandable sur le sujet...). Musicalement, l'espace est un sujet qui a été largement abordé par des artistes divers et variés. On citera notamment Darkspace, fier ambassadeur Black Metal du concept spatial. Sauf que voyez-vous, dans un genre totalement différent, un album a largement assez de potentiel pour figurer parmi les valeurs sûres concernant le thème. Ce disque, c'est « Exoplanet » de The Contortionist, formation américaine ayant eu l'intelligence de coupler le Deathcore Technique au Post-Metal. Oui monsieur. D'ailleurs, leur patronyme est franchement bien choisi, puisque les ambiances distillées dans cet album font preuve de plusieurs grand écarts nécessitant une grande souplesse musicale.

« Exoplanet » défonce comme rarement. Si je devais aller dans l'hyperbole je dirais que c'est le meilleur disque estampillé Deathcore des cinq dernières années. Le pire étant qu'en affirmant volontairement ce genre de choses, je n’exagère pas tant que ça. Il y a une richesse si profonde dans ce disque qu'on met plusieurs dizaines d'écoutes à cerner ne-serait-ce qu'un tantinet son concept. Technique, progressif, ambiancé, abyssal, éthéré, direct. Spatial, en somme, autant dans l'absolue violence inhérente aux matières chimiques s'entrechoquant pendant le big-bang que dans l'espoir de trouver une vie inconnue ou des paysages immaculés que nous ne pouvions même pas imaginer.

N'allez pas croire que tout ceci déborde de partout à la manière d'un Born Of Osiris et de ses claviers. Non. Ici tout est dosé avec justesse, précision et surtout avec un soin méticuleux apporté à chaque instant qui vise simplement à ne pas en faire trop. « Primal Directive » attaque gentiment et a le mérite de nous préciser une chose d'emblée : le chant clair n'est pas niais. Il est sobre, simple et se contente presque de parler quelques notes, à des années-lumières d'un résidu de Sum 41 qui pollue trop souvent le Deathcore/Metalcore. Techniquement, c'est impeccable. Assez complexe pour être surprenant mais pas non plus d'une manière abusive qui se perdrait dans la masturbation. La technique a un sens ici, elle ne déroule pas des notes pour le plaisir mais pour être au plus près de l'espace dans sa gargantuesque expansion perpétuelle. La vitesse, la violence sont ici des vecteurs émotionnels du décollage depuis la Terre. Ce lien rompu avec la gravité où l'on s'inflige la douleur de la pression physique dans le seul but de repousser les limites de l'espèce humaine, d'aller là où personne n'est encore parti.

Cette agressivité, c'est aussi une vision futuriste de la guerre : le choc de deux civilisations avancées qui se battent pour un lopin de terre spatiale (« Expire »). Une conquête si avancée que nous n'en saisissons les nuances qu'à posteriori mais qui fait aussi partie de la face la plus cruelle de la découverte : la propriété. Mais le meilleur est encore à venir puisque ce qui rend indubitablement « Exoplanet » si grand, c'est son aptitude à dépeindre des paysages célestes, des vues de l'espace où des surfaces désertes. À grand coup de passages Post-Metal sublimes, The Contortionist dépeint la vulcanologie sur Io, les lacs d'hydrocarbures de Titan, la chute perpétuelle de Phobos vers Mars... C'est les larmes aux yeux que nous observons ces atterrissages extra-terriens. « Flourish » par exemple est cette illustration artistique de la contemplation lointaine. Après un voyage mouvementé (le début du titre), on commence à apercevoir la planète au loin (sur le passage en chant clair, vers 2.00 min). Par la suite, on amorce une longue descente pendant laquelle le vaisseau perce des couches de nuages opaques et rougeoyants (de 2.30 min à 3.45 min). Au fur et à mesure de la descente, le paysage se dévoile par légères touches mélodiques, jusqu'à l'explosion (3.50 min) et la découverte d'un sol volcanique, explosif, bombardé de toutes part... Avouez, cette construction musicale est judicieuse au possible.

Ces passages Post et Progressifs font mouche à chaque fois grâce à des envolées mélodiques absolument splendides et surtout en parfait accord avec la thématique de l'album. Que ce soit sur « Vessel », sur « Oscillator » et son final dément, sur « Contact » et son thème plein d'espoir, sur l'interlude « Axiom » ou sur le début très contemplatif de « Exoplanet III : Light » : tout est juste parfait à ce niveau. C'est carrément magnifique de bout en bout, ça ne lasse jamais et on a l'envie d'y retourner à chaque fois, de s'embarquer à nouveau dans ce voyage incroyable.

Il n'y a rien à jeter dans « Exoplanet ». On touche du doigt la perfection absolue tant tout est maîtrisé, dosé, sublimé. Jusque dans les plus subtiles touches de claviers tournants, l'album est magnifié avec un savoir-faire peu commun. The Contortionist a signé avec ce premier effort un disque dont la musique se souviendra longtemps, un disque qui saura survivre aux scènes, aux modes, aux étiquettes diverses et variées. Un disque qui fera voyager son auditeur avec talent, avec justesse et avec émotions. Une œuvre monstrueuse qui dépasse l'artiste et - presque – l'humain en lui-même.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
The Contortionist
Deathcore / Post-Metal / Progressif
2010 - Good Fight Music
notes
Chroniqueur : 9.5/10
Lecteurs : (4)  8.63/10
Webzines : (11)  8.37/10

plus d'infos sur
The Contortionist
The Contortionist
Deathcore / Post-Metal / Progressif - 2010 † 2012 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   "Primal Directive"  (4:02)
02.   "Flourish"  (6:22)
03.   "Expire"  (3:45)
04.   "Contact"  (5:00)
05.   "Advent"  (3:17)
06.   "Vessel"  (4:57)
07.   "Oscillator"  (5:01)
08.   "Axiom"  (2:25)
09.   "Exoplanet I: Egress"  (4:12)
10.   "Exoplanet II: Void"  (3:33)
11.   "Exoplanet III: Light"  (5:46)

Durée : 48.21 min.

line up
parution
31 Août 2010

Despise You / Agoraphobic Nosebleed
And On And On ... (Split-CD)
Lire la chronique
Battlecreek
Maze of the Mind
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique