chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
133 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Earth and Pillars - Pillars I

Chronique

Earth and Pillars Pillars I
J’adore Earth and Pillars. Son premier album, Earth I, avait tout juste, de la pochette somptueuse au contenu aérien. Et même si la ressemblance avec les non moins majestueux Wolves in the Throne Rom est patente (il y a pire comme référence dans le style), Earth and Pillars m’avait paru s’en détacher par des atmosphères nettement plus sylvestres, plus sombres, moins aristocratiques. Comme si Earth and Pillars délaissait la cime des arbres pour préférer se mouvoir dans l’humus.

Après un tel premier effort, le passage à la confirmation fait souvent figure de chausse-trappe. Pillars I, à mon sens, n’échappe qu’en partie au piège et assume une légère déception même si, tu l’auras compris, ce terme reste tout relatif pour un groupe de cette qualité. Car, par certains côtés – qui ne sont pas pour me déplaire, tu vas comprendre – Earth and Pillars a beaucoup changé. Son modèle n’est plus WITTR. C’est désormais Darkspace voire Paysage d’Hiver. Mais quand on a bon goût, après tout…

Pillars, le premier titre (sur quatre, pour plus d’une heure de musique quand même), ouvre sous des auspices proches du premier album. L’air semble se charger de menaces diverses, les guitares sont prêtes à bondir, à dessiner autant d’arabesques aériennes. C’est un classique du groupe – comme chez WITTR – que d’assumer une intro très atmosphérique / mélancolique avant que la rythmique et les guitares ne déchainent leur mur de son. Rien de neuf ici donc. Cette intro – longue – plante néanmoins parfaitement le décor (également le départ de Solemnity) car, comme sur Earth I, le temps est laissé à Pillars I pour développer ses atmosphères. Mais les développements suivants tranchent considérablement avec l’album précédent. Exit les longues mélopées mélancoliques. Exit la promenade en forêt. Les guitares grésillent méchamment, l’air est surchargé d’électricité, la rythmique s’emballe violemment. La comparaison avec Darkspace (voire son homologue Paysage d’Hiver… bon goût, quand tu nous tiens) saute aux oreilles. Sitôt passée l’intro donc, c’est un mur de son opaque, distordu, grésillant, noir de chez noir qui s’installe. Et de tout cela émerge, de ci de là, des mélodies, plus proches d’ailleurs, d’une certaine façon de Paysage d’Hiver que de Darkspace. Des mélodies fondues dans la masse, mouvantes comme un serpent pris au piège, soit tantôt hésitantes, craintives (Solemnity, où la mélodie porte le morceau), tantôt extatiques, survoltées (les mélodies enlevées sur Penn, dès 1’40). Le pont et sa reprise à compter de la 10ème minute est juste directement tiré de Die Festung ou de Shattengang. Durant près de 4 minutes, la sensation d’être enfermé dans une tempête de neige est juste impressionnante (le départ de Solemnity encore). Copie, il y a. Mais remarquable.

Earth and Pillars a perdu son ambiance sylvestre. Il a quitté sa peau. Earth and Pillars a adopté l’hiver et le désespoir spatial (le pont à 7’ sur Myth). Il s’est couvert d’étoiles et a changé de galaxie. Myth, le second titre, ouvre exactement comme le ferait Darkspace, par une sur saturation des grattes qui dressent aussitôt un tableau de l’immensité du vide interstellaire. Là encore, le travail de composition est évident tant les mélodies, tout à la fois noyées dans la structure et clairement audibles, émergent en vagues majestueuses (le pont sur Myth à 8’). Les cassures sont peu nombreuses, qui offrent quelques respirations dans cette masse ultra compacte et opaque. Elles existent néanmoins (vers les 3’ puis à 7’ sur Myth par exemple, où la batterie ralentit le rythme et aère le morceau, idem sur Solemnity où la mélodie prend le dessus dès le début du titre). Mais l’air se fait rare et pour Earth and Pillars, cette façon d’envisager les compos est nouvelle. Elle pourra décourager les amateurs du premier album, d’autant que cette densité se retrouve durant les 1h06 de l’album.

Si Earth and Pillars me semble avoir changé – d’où la petite déception noté en ouverture – cet album reste néanmoins de toute beauté en raison, d’une part, de ses références nouvelles hautement qualitatives, d’autre part, d’une science de la composition et de la mélodie restée totalement intacte et, enfin, d’une faculté d’attirer l’auditeur dans d’autres sphères à nulle autre pareil.

L’amateur de Darkspace, de Paysage d’Hiver et de … groupes à fort potentiel immersif ne doit pas passer au travers de ce nouvel effort du groupe. Ce serait pêché.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Earth and Pillars
Black metal atmosphérique
2016 - Avantgarde Music
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (5)  8.1/10
Webzines : (3)  7.83/10

plus d'infos sur
Earth and Pillars
Earth and Pillars
Black metal - 2014 - Italie
  

écoutez
tracklist
01.   Pillars
02.   Myth
03.   Solemnity
04.   Penn

Durée : 1:06:24

line up
  • I / Basse
  • Z / Guitare, Chant, Claviers
  • Radok / Batterie Programmée

parution
30 Octobre 2016

voir aussi
Earth and Pillars
Earth and Pillars
Earth II

2019 - Avantgarde Music
  
Earth and Pillars
Earth and Pillars
Earth I

2014 - Avantgarde Music
  

Essayez aussi
Grima
Grima
Frostbitten

2022 - Naturmacht Productions
  
Volc Vermaledide
Volc Vermaledide
Nietig

2021 - Heidens Hart Records
  
Anachoret
Anachoret
Syndrom

2022 - Folter Records
  
Escumergamënt
Escumergamënt
...ni degu fazentz escumergamënt e mesorga...

2021 - Avantgarde Music
  
Evilfeast
Evilfeast
Lost Horizons Of Wisdom

2008 - Nykta Records
  

All That Remains
Overcome
Lire la chronique
Assylum
Far Beyond Madness
Lire la chronique
Karabiner
Unbeaten (EP)
Lire la chronique
Aborted
Vault Of Horrors
Lire la chronique
Atrophy
Asylum
Lire la chronique
Battlecreek
Maze of the Mind
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report