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Endstille + Merrimack + Cruxifiction

Live report

Endstille + Merrimack + Cruxifiction Le 25 Février 2011 à Nantes, France (Ferrailleur)
Depuis que je suis installé au pays des crêpiers alcooliques, je n'avais pas encore eu l'occasion de me rendre à un concert malgré les venues régulières de groupes de renommée au Ferrailleur, salle emblématique de Nantes et passage incontournable de l'ouest de la France pour toute tournée digne de ce nom. Délaissant donc le temps d'une soirée ma dure condition d'apprenti juriste par intermittence, je n'écoutais que mon courage pour me rendre en ce lieu paumé au bout d'une île s'avérant être horriblement mal desservie par les transports en commun. Quelle surprise que de constater que le Ferrailleur, bien loin d'être l'infrastructure de spectacle de taille moyenne que j'avais toujours imaginée, n'est en fait qu'un bar d'assez grande capacité dont l'arrière salle fait office de salle de concert, avec une superficie pour le public plutôt réduite, à vue de nez un quart de celle du Nouveau Casino, c'est dire. Malgré la présence de deux groupes de renom comme Merrimack et Endstille, le public était franchement clairsemé, à vue de nez 100 personnes en incluant les gens venus simplement pour une bière, et assez étonnamment âgé pour un concert de black metal – c'est d'ailleurs franchement agréable de ne pas avoir à supporter la traditionnelle moitié d'ados écervelés du public black metalleux parisien. Profitant pour la première fois en plus de trois années de webzinat d'une accréditation, j'arrivais confiant devant le guichet qui me fit remarquer que... je n'étais pas sur la guest list. Sûrement une vengeance de la responsable promo de Season Of Mist (qui vient de recruter Endstille) pour ma chronique du dernier Watain, heureusement contrée par la gentillesse et la compréhension de l'orga, qui a bien voulu croire à cette mésaventure malheureusement assez régulière dans l'impitoyable monde des webzines. La renommée de mon pseudo m'a donc tout de même ouvert les portes de ce concert, signe que mon entreprise de déification est en bonne voie.

C'est avec beaucoup de retard sur le planning que l'on m'avait annoncé (mais étais-ce le bon ?) que Cruxifiction est entré sur scène, mais qu'importe, le groupe de Provins (« en Seine-et-Marne », comme l'a si bien rappelé leur ingé son) m'a permis de me rendre compte que la réputation de la très bonne acoustique du Ferrailleur n'était pas usurpée. Ne connaissant le groupe que pour le fait que Gaël Barthélémy y a fait une pige il y a quelques temps, j'ai pris le temps d'écouter un peu leur black metal très actuel avant de partir. L'épreuve de la scène ne change pas fondamentalement la donne : on a affaire à un black metal qui lorgne franchement vers la scène black/death française et auquel s'ajoute parfois même une pointe de thrash, le tempo est donc tout à fait moyen, le groupe n'hésite pas à ralentir et à jouer un peu la carte de la lourdeur au détour de quelques breaks. Tout cela manque follement d'originalité et sur cd je me serais sans doute endormi avant la fin, mais l'avantage de la scène c'est que le groupe arrive à insuffler l'énergie qui manque à leurs compositions grâce à une prestation très solide, professionnelle, parfaitement carrée et donc également à un son remarquable. Mention spéciale au vocaliste dont le timbre rappelle de temps à autres celui de Mika Luttinen et qui remplit parfaitement son office. Si j'ai un peu de mal avec leur style ce n'est évidemment pas le cas de tout le monde et leur prestation impeccable n'a pu que leur faire remporter tous les suffrages. Cruxifiction est donc un groupe de première partie tout à fait solide comme j'aimerais en voir plus souvent.

Après avoir passé un temps fou à s'installer (pas loin de trois quarts d'heure) , ce sont les autres Français du soir qui débarquent, et c'est une première à Nantes il me semble, puisque Merrimack se fait assez rare de nos jours. J'aimais bien le groupe à ses débuts mais son virage vers le southern rock m'a très vite laissé de marbre, jusqu'à un Grey Rigorism d'une mollesse confondante qui ne laisse qu'une touche de brutalité dans un océan d'accords poisseux sans l'ombre d'une mélodie digne de ce nom joués à la vitesse d'un escargot hémiplégique. Autant vous dire que j'appréhendais le rendu scénique, et ce d'autant plus que le récent ménage dans le line-up des parisiens n'a laissé autour de Perversifier que des nouveaux venus, néanmoins mercenaires du black metal français dont l'expérience n'est certes plus à démontrer. Sans surprise, une bonne moitié du set de Merrimack me fera plus penser à un mélange entre Celtic Frost, Mortorhead et Johnny Halliday qu'à du black metal, mais je dois admettre que je ne me suis pas ennuyé comme je l'aurais cru pour autant. Il faut bien leur accorder cela, scéniquement, ces musiciens sont proprement excellents et leur présence physique impressionne, surtout pour leur vocaliste auquel il reste moins de peau que de tissu cicatriciel et qui se débat comme un possédé derrière son micro. L'ambiance qui se dégage de leur musique est horriblement malsaine, palpable, prenante, et quand les musiciens se décident enfin à accélérer, l'effet est dévastateur. Portés par un batteur en pleine forme les riffs les plus véloces du groupe font mouche à chaque fois et j'en viendrais presque à oublier le dégoût profond que j'éprouve pour leur mélange bâtard entre lourdeur et brutalité. Merrimack en live est un spectacle que je conseillerais même à ceux qui comme moi sont réfractaires à leur style, et du coup j'en plaindrais presque ceux qui vont devoir (re-re-re-re-re-re)voir Otargos ce soir à leur place.

Quinze minutes après l'heure où était censée se terminer la soirée, les Allemands d'Endstille débarquent enfin sur scène, samples à l'appui, avant de se rendre compte qu'ils ont des problèmes de son multiples. Après un titre de Navigator sans trop de problèmes autres que le niveau des retours, on se retrouve donc avec un « Endstilles Reich » où la distorsion de la guitare lâche subitement, et peut être même un élément de prise de son de la batterie défectueux puisque j'ai eu l'impression que la grosse caisse ne jouait qu'un coup sur les deux que le morceau comporte habituellement (rappelons la politique anti-triggers de ce marteleur d'exception). Pourtant les musiciens avaient l'air parfaitement en forme, et leur vocaliste reprend sans problème les parties de Iblis, malgré le timbre beaucoup plus grave qu'il a adopté sur un Verführer que je n'ai même pas pris la peine d'écouter à cause d'un « Depressive/Abstract/Banished/Despised » ignoble et totalement indigne d'un groupe à la discographie jusque là parfaite. J'espère que c'était un album de fin de contrat, et ce sentiment pourrait être confirmé par le nouveau morceau que les Allemands ont joué, et qui pour le coup semble dans la tradition du grand Endstille. Malheureusement pour être sûr d'attraper le dernier tramway j'ai du quitter le Ferrailleur au milieu du set du groupe, profitant d'un « Depressive/Trop Naze/C'est Nul/Remboursé » que je n'avais de toute façon pas envie d'écouter. J'ose espérer qu'ils ont au moins joué « Frühlingserwachen », « Dominanz » et « Instinct » ensuite, mais je ne le saurai sans doute jamais. Du coup si j'avais pu je serais sans problème retourné les voir à Paris ce soir.

Sans ce retard d'une bonne heure sur le planning et sans ces quelques problèmes de son au début du concert de Endstille, la soirée aurait sans doute été parfaite. Elle l'aurait été d'autant plus pour moi si jamais le service public des transports en commun nantais se mettait à considérer le vendredi soir comme nécessitant des horaires de week-end, parce que le dernier tram à minuit et quelques, c'est quand même du foutage de gueule. Mais ça c'est sûrement l'héritage d'une région où l'on continuait à cultiver des laitues au petit matin même les week-end et jours fériés il y a de cela encore peu de temps, on ne peut pas leur en vouloir de ne pas avoir assimilé les bonnes manières de la civilisation.
En attendant, rendez vous ce soir au Glaz'Art pour voir Endstille, c'est un ordre.

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