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Desertfest Anvers 2016 - Jour 1

Live report

Desertfest Anvers 2016 - Jour 1 Alkerdeel + Black Cobra + Black Rainbows + Black Wizard + Joy + Red Fang + SubRosa + Torche + Yob
Le 14 Octobre 2016 à Anvers, Belgique (Trix)
Le Desertfest d'Anvers est devenu, en l'espace de trois ans, un rendez-vous incontournable pour de nombreux amateurs de stoner et consorts. Preuve en est par l'affluence considérable, logique puisque le festival affichait complet cette année. Trois jours, donc, où se succéderont de nombreux groupes, plus ou moins réputés, pour une affiche qui a eu le mérite d’appâter le chaland. Les trois scènes, toutes de taille et de configuration différentes, proposeront également de nombreux conflits horaires qui vous obligeront à courir et à esquiver les festivaliers, un parfait entraînement au marathon de Paris en somme. Un corps sain dans un esprit doom.


La tâche d'opener n'est jamais la plus évidente, et cette année, c'est aux Canadiens de Black Wizard d'endosser ce rôle. Un nom d'une originalité confondante, en parfaite osmose avec leur musique axée stoner, aux quelques accents heavy dilués ça et là qui ne parviennent pas à offrir le regain d'intérêt nécessaire aux compositions du groupe pour permettre d'adhérer réellement à la prestation. Autant ne pas tourner autour du pot, on s'emmerde au bout de quelques morceaux qui ont l'air de tous se ressembler plus ou moins, et aucun élément n'est vraiment là pour sauver les meubles. Je suis bien mauvaise langue, je le reconnais volontiers. Le son est correct, les musiciens compétents et investis, et les festivaliers présents ont l'air de se laisser entraîner par cette mise en bouche. Sans moi, donc, je n'aime pas vraiment quand mes toasts ont un vieux goût de réchauffé. On laissera ça aux adeptes, et on file vers la Canyon Stage pour profiter de la suite du banquet.

Le Desertfest est un endroit propice à la découverte des saveurs locales et Alkerdeel vient dignement représenter l'honneur de la Flandre. Pour le coup, on passe à un changement de style plutôt radical, les Belges balançant un sludge/black sans concessions, qui écrase tout sur son passage sans faire dans la nuance. Un propos musical bien retranscrit par l'attitude scénique des jeunes gens, surtout celle du chanteur, mais qui termine par lasser au fur et à mesure de l'avancée du concert. Toujours dans cette même optique de broyer les cervicales sans finesse, Alkerdeel en oublierait presque de varier un peu son set et au lieu d'aboutir à l'effet rouleau compresseur escompté, on a l'impression que quelqu'un vient te secouer par derrière en rigolant, avant que tu ne lui mettes un coup de poing dans la mâchoire pour qu'il s'arrête. Sur cette comparaison imagée et nullissime, je préfère mettre un terme à cette séance décrassage des tympans avant qu'elle ne me tape un peu trop sur le système pour tâter de Torche sur la Desert Stage. Et relativiser, aussi. Ce n'était pas le groupe qui était mauvais, mais moi qui n'était certainement pas dans l'humeur.

Ce set aura un goût aigre-doux, partagé entre la joie de revoir les Américains et la déception d'avoir à écourter d'une bonne moitié le concert, Subrosa se produisant sur la Vulture Stage peu de temps après le début de la prestation. Toujours est-il que je suis bien heureux de retrouver ce groupe en pleine forme, avec cette même énergie m'ayant littéralement balayé au Hellfest. Ce subtil mélange de sludge et d'éléments pop est idéal pour le format scénique, tant les refrains attractifs vous donnent le sourire et l'envie de sauter sur place, entraînés par on ne sait quelle bonne humeur communicative qui se répand peu à peu dans la pièce au point d'en atteindre le stade de contagion. Cependant, Torche ne fait toujours pas d'effort sur la communication. Visiblement, Steve Brooks n'a pas envie de perdre son temps en bavardage inutile et préfère laisser la musique parler pour lui. C'est bien à son honneur et je ne peux décemment lui reprocher ce choix. Je kiffe donc trente minutes avec un air parfaitement ridicule et les yeux consternés de mon voisin devant tant de frivolité, je chantonne les airs de « Grenades » ou « Healer » et je me casse, l'air du barbu belge (je présume) à côté de moi passant de la consternation à l'étonnement.

Étant parti dix minutes avant le début de Subrosa, je pensais naïvement pouvoir trouver une place facilement. Raté. Visiblement les festivaliers étaient nombreux à attendre le début de la prestation des Américains. C'est tout du moins ce que je pensais, avant de me rendre compte pendant le concert qu'en réalité, le bar était l'endroit le plus attractif de la pièce. Car je me dois de vous parler de la configuration de la Vulture Stage, qui fut l'une des raisons pour lesquelles cette performance de Subrosa n'était pas à la hauteur de mes espérances. La scène est minuscule, collée à un bar où les piliers de bar côtoient les mélomanes, dans une entente peu cordiale. Ce qui résulte donc à un brouhaha incessant venant polluer l'espace sonore du côté gauche, et dont il est difficile de se défaire. Pour une musique aussi introspective et rêveuse que celle de Subrosa, autant dire qu'on est dans des conditions extrêmes. Même Bear Grylls aurait fait dans son froc, c'est vous dire. Voilà donc les circonstances du plantage complet de « Fat of the Ram », l'un de mes titres favoris du groupe. La moitié de ce premier morceau est inaudible à cause des bruits du bar, mais aussi d'un son faisant des siennes. La guitare et les violons sont complètement sous-mixés, anéantis par la batterie et le chant. Un début laborieux qui me faisait craindre le pire, si ce n'était pas une prestation de Subrosa. L'effet envoûtant des pistes n'a pas disparu pour autant, et la séance d'hypnose commence dès lors que le son s'améliore. « Despair is a Siren », « Wound of the Warden » et « The Usher » emboîtant le pas à ce démarrage foireux bénéficient de conditions nettement supérieures, parvenant ainsi à faire oublier les gens pénibles autour de nous, qui hurlent sans se rendre compte qu'on est dans un festival, et donc qu'un concert a lieu juste à côté d'eux. Je sais que je suis loin d'être objectif, mais je suis parvenu, au bout du compte, à pleinement m'immerger dans cet état cathartique, où seule la voix de Rebecca parvient à vous faire vibrer. Ce chant en harmonie avec ces morceaux entre ciel et terre, célestes et boueux à la fois. Je ne pense pas qu'un autre groupe aurait réellement pu me transcender dans une telle configuration que Subrosa. Manque d'objectivité, vous disais-je. Qu'importe, pour moi l'une des plus belles prestations de ce festival. Le groupe était impeccable, la setlist aussi. C'est tout ce qui compte.

J'espérais pouvoir redescendre sur Terre grâce à un concert moyen, sauf que manque de bol, c'est YOB qui prend la relève et continue cette ascension de l'esprit déjà entamée par Subrosa. On se laisse ainsi aller au gré des morceaux, en fermant les yeux et en faisant le vide. L'heure n'existe plus, le temps n'a plus d'incidence, on fait corps avec la musique et celle-ci nous guide vers la destination qu'elle souhaite. Aucune raison de protester, tout n'est plus que plénitude. Pour des détails plus pragmatiques, la setlist de YOB était clairement orientée sur l'album The Great Cessation, plus de la moitié des morceaux provenant de cet opus. Le petit dernier? Presque mis aux oubliettes, représenté uniquement par sa piste finale, « Marrow ». Au fond, est-ce que tout cela a de l'importance? Pas pour moi. Seule les sensations procurées comptent. Et c'est le grand frisson d'un bout à l'autre de cette performance dantesque. Mike Scheidt et ses comparses semblent heureux de leur présence sur cette si grande scène, qui paraît presque démesurée pour une configuration aussi simple que la leur, mais qui relève plus de l'ordre du détail quand on est attrapé dans la toile. Une heure, dîtes-vous? C'est à vous en faire perdre la notion du temps. Magistral.

Vous n'avez qu'une seule hâte, que je cesse mon écriture pompeuse et dithyrambique pour enfin sortir les griffes et attaquer le pauvre groupe innocent m'ayant déplu. Manque de bol, je n'ai rien à redire sur la performance étonnamment excellente de Black Rainbows. N'étant pas le plus grand client de stoner sur Terre et préférant ses penchants plus lourds et lents, la prestation des Italiens m'a complètement séduit par son dynamisme et ses compositions hyper accrocheuses. Grosse mention spéciale pour la composition presque instrumentale et psyché en fin de set, qui se révèle encore plus efficace que ses consœurs tubesques. Un titre de haute volée qui nous fait presque oublier les fausses notes récurrentes de Gabriele, seul véritable point noir d'une prestation de haut rang.

Et cette excellence continue avec… non en fait. En s'aventurant sur la Desert Stage, plus grande salle du complexe qu'est le Trix, on s'aperçoit de la foule incommensurable encensant Red Fang, tête d'affiche de cette première journée, et formation ayant attirée le plus de festivaliers sur un concert. Je vais être parfaitement franc avec vous, j'ai toujours trouvé ce groupe complètement surestimé. Un album correct pour un ensemble médiocre, c'est le triste constat que je dresse de la discographie des Américains. Alors oui, je sais bien que le stoner est souvent un genre bien plus passionnant sur scène, et de nombreuses formations me l'ont prouvé. Mais pas Red Fang. Je ne conteste pas la très bonne réputation du quatuor mais celui-ci m'ennuie. Je me prends au jeu quinze minutes, je me laisse aller au début pour finalement commencer à m'emmerdet à vouloir abréger mes souffrances en allant voir ailleurs. Ce que je n'hésiterai pas à faire au bout d'un moment, par ailleurs. Du coup, toutes mes excuses, vous n'aurez pas vraiment de compte-rendu du concert de Red Fang, à par « ouais bof pas ma tasse de thé ». Une demi-heure m'ayant franchement pesé, mais qui sera très vite oubliée par la prestation suivante.

Avant le festival, j'avais écouté une fois Joy, d'une oreille un peu distraite, et leur dernier album ne m'avait ni marqué, ni emballé. Autant vous dire que je n'étais pas prêt à recevoir la claque qui allait m'être administrée. Dans les faits, le trio n'a rien de particulièrement original mais leur stoner psychédélique est si accrocheur qu'il nous fait oublier notre présence terrestre pour perdre le peu de conscience qu'il nous reste dans un marasme coloré aux odeurs enivrantes et au goût légèrement acide. Riffs répétitifs et wah wah sont au rendez-vous, comme on l'attend d'une formation psyché, et Joy y injecte cette touche de sincérité qui transforme un concert en séance d'hypnose. A quoi bon développer davantage, quand la meilleure chose à faire est de vous inciter à vous laisser prendre au jeu vous aussi. Le groupe étant américain, il faudra attendre quelques temps avant de le revoir sur le continent européen mais gardez bien ce nom dans un coin, il se pourrait que vous me compreniez bien davantage en vivant l'expérience qu'en lisant ces lignes décidément trop longues et inutiles.

Au jeu du Black + nom de groupe, je vous demande d'applaudir Black Cobra désormais. Le duo américain n'a jamais retenu mon attention en format physique, et je pensais même zapper leur concert pour aller bien tranquillement dormir. Bien m'a pris d'écouter ma curiosité plutôt que ma fatigue, celle-ci m'ayant permise de gommer la mauvaise image que j'avais du groupe. Force est de constater que sa configuration scénique est rudement efficace, dans son style proche d'un High on Fire, et que cette agressivité et cette énergie m'ont maintenu éveillé pendant une bonne demi-heure. N'étant pas leur plus grand fan, et n'appréciant pas leurs compositions, je me suis tout de même barré avant la fin pour profiter d'un sommeil bien mérité, afin d'être en forme pour le lendemain. Je suis au moins reparti avec une opinion moins négative concernant Black Cobra. C'est toujours ça de gagné.

Fatigué. Dormir. Zzzzzzzzzz...

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