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EMPATH EUROPE - VOLUME 1

Live report

EMPATH EUROPE - VOLUME 1 Devin Townsend + Haken
Le 15 Novembre 2019 à Paris, France (Salle Pleyel)
Ce vendredi 15 novembre 2019 fut une journée déprimante au possible avec cette pluie battante et ininterrompue depuis l’aurore. J’aspirais à la terminer sur une bonne note et le cœur plus léger après avoir revu ce cher Devin Townsend, rare artiste capable de m’arracher des larmes autant que de me mettre de joyeuse humeur, ce qui constitue quand même un véritable exploit. C’est donc dans cet espoir que je me rendis dans le très chic 8ème arrondissement de Paris, rue du Faubourg Saint Honoré, pour découvrir la Salle Pleyel, une grande première pour moi, plutôt habituée aux salles plus modestes. Je pénétrai donc, un peu intimidée, dans un vaste hall à la moquette épaisse que l’on craint de salir, où le nombreux personnel d’accueil de sécurité, tiré à quatre épingles, se tient derrière chaque pilastre ou colonne dorés, devant une majestueuse volée de marches. Une fois dans le saint des saints (avec une capacité avoisinant les 2000 places), faut reconnaître que la salle est impressionnante : profondeur, hauteur, balcons sur deux niveaux, large scène… Ouais, ce n’est pas le Klub ici !

Je dois bien l’avouer, je ne connaissais pas HAKEN avant de les voir s’inviter sur l’affiche qui nous préoccupe aujourd’hui. Quelques écoutes préalables mais furtives ne m’avaient pas particulièrement convaincue. Qu’importe ! Je ne demande qu’à l’être après une prestation live. Ross Jennings, chanteur de son état, a de petits airs de Kirk Hammett plus jeune et plus potelet et si son chant est parfaitement juste, il manque cependant de puissance et de nuance, bien loin d’égaler celui de Einar Solberg (LEPROUS) dont il semble s’inspirer. Quant au charisme, il l’a sans doute laissé dans les loges, l’enthousiasme du public (à tout le moins le mien) peine à décoller, malgré ses molles invitations à réagir. Les cinq musiciens (la barbe semble être de rigueur) s’attellent à la tâche sagement chacun dans leur coin, se contentant de faire la démonstration de leur maîtrise technique, incontestable et indéniable, notamment les guitaristes sur leurs instruments (manches sans tête, of course) dont on peine à compter les cordes. Si la prestation est réussie de ce point de vue, grandie par l’incroyable travail des ingénieurs offrant un son parfaitement propre et sans bavure, l’œuvre des Anglais me laisse de marbre : bien trop fourre-tout avec un titre, A Cell Divides, trop inspiré de The Congregation de LEPROUS (que j’affectionne tout particulièrement) pour être honnête, puis un autre, Nil by Mouth, louchant très ostensiblement sur le Djent meshuggien, puis un autre Cockroach King et son chant à cinq en canon, ou encore le dernier, 1985, me renvoyant devant mon poste de télévision cathodique avec un mauvais générique de série américaine, mais surtout, sans personnalité propre, ni émotion aucune. Je me suis souvent demandée ce que je fichais là, mes regards partant sur les côtés de la scène où un technicien préparait les guitares de Devin. J’ai su que je touchais le fond lorsque Ross Jennings a lancé un mouvement d’essuie-glaces avec les bras, aussitôt repris par le public autour de moi : ici aussi la barbe est de rigueur, et si l’on cumule la marinière ou le caban Saint James au col relevé, la grosse lunette à monture d’écaille, le chignon faussement négligé et le smartphone greffé dans la main, on gagne un panier garni Biocoop (#clichéssurleboboparisienfandeprog). En conclusion, il ne s’est pas passé grand-chose sur scène, mise à part une démonstration ronflante de technique, délivrée avec trop peu d’entrain et qui n’a malheureusement suscitée chez moi que de l’ennui…

Setlist :
. Puzzle Box
. A Cell Divides
. Earthrise
. Nil by Mouth
. Cockroach King
. 1985


L’entracte (nous sommes dans les quartiers huppés, que diable !) fut la bienvenue pour me remettre de mon abattement, laissant le temps à DEVIN TOWNSEND de prendre possession de la scène avec l’installation d’un bar à cocktails (en vérité le poste de commandement du claviériste Diego Tejeida officiant chez HAKEN), des palmiers factices et des guirlandes de lumière. La thématique est respectée jusque sur l’écran géant montrant une plage de sable blanc et dans la tenue des musiciens arborant des chemises hawaïennes. La toute nouvelle team (comme je regrette la précédente !) du Canadien arrive au compte-gouttes pour cette unique date en France, la première de la tournée européenne EMPATH EUROPE – VOLUME 1 et entame Borderlands. Il y a beaucoup de monde sur scène, car outre Devin, on retrouve deux autres guitaristes, un bassiste, un batteur, un claviériste, trois jeunes et belles choristes et Che Aimée Dorval au chant et plus si affinités, qui avait déjà travaillé avec Devin Townsend en 2009 sur l’album Ki. Tout se passait plutôt bien mais gentiment jusqu’à l’enchaînement jazzy soporifique Coast - Gato - Heaven Send - Ain't Never Gonna Win, titres issus de Ki (tiens, tiens…) beaucoup trop looooooong, et qui a eu raison de mon enthousiasme. Il aura fallu Deadhead pour me sortir de ma sieste, mais le mal est fait, j’aurai beaucoup de mal à me remobiliser pour la suite des festivités que j’espérais beaucoup plus explosives. Comme à son habitude, Devin parle beaucoup, plaisante, nous enjoint, sans tomber dans le sirupeux ou le larmoyant, de prendre soin de nous, de nos proches, de prendre des vacances ou encore nous confesse ses difficultés à satisfaire ses besoins naturels dans un bus-tour ! Je retrouve malgré tout pendant quelques minutes mon âme d’enfant lorsque Devin, en Danny Elfman du Metal, abandonne sa guitare pour interpréter Why ? tandis que le clip officiel en mode cartoon est diffusé sur le fond d’écran. Enfin, et heureusement, Castaway suivi logiquement de Genesis redonne un peu de couleurs et une bonne dose de peps à cette fin de set. Généreux, le Canadien, ne pouvait pas nous quitter aussi vite, mais le rappel me laissera aussi sur ma faim : je n’ai rien contre le disco, j’ai baigné dedans dans ma petite enfance, mais la cover de The Trammps, Disco Inferno, bien foutue au demeurant, n’est pas ce que j’étais venue chercher ce soir, puis les chants féminins au cours de la version acoustique de Spirits Will Collide n’étaient franchement pas extraordinaires, seul Kingdom a véritablement sorti son épingle du jeu.

On ne peut que s’incliner devant la prodigieuse voix de Devin, reconnaître son incroyable talent de musicien et de compositeur, son empathie non feinte, cette communication facile et enjouée, son professionnalisme à s’adjoindre le service d’artistes au moins aussi doués que lui, mais, car il y a un mais… je n’ai pas ressenti ce délicieux sentiment de félicité et de bonheur, pas de feel-good show pour moi ce soir, quelques sourires certes, mais mes yeux sont restés secs de bout en bout. De surcroît, j’ai la conviction que Devin Townsend quitte imperceptiblement mais inexorablement la « sphère Metal », d’une part en raison de l’orientation prise dans son travail d’écriture, et d’autre part, en raison de shows de plus en plus formatés « grand public » : mise en scène de plus en plus léchée et proprette, musiciens de moins en moins issus du milieu (mais néanmoins excellents), changements incessants de costumes, notamment des jolies donzelles (qui sont loin de pouvoir rivaliser avec Anneke van Giersbergen vocalement parlant) qui me font penser aux émissions télévisées de Maritie et Gilbert Carpentier…

Je quitte la Salle Pleyel non pas déçue, le terme est un peu fort, mais légèrement désappointée. Cette salle est magnifique et le son ici produit a tenu toutes ses promesses de qualité. Si Devin Townsend (l’homme) est toujours le même, affable, souriant, plaisantin, audacieux et bourré de talents, la prestation de DEVIN TOWNSEND (le groupe) ne m’a pas transportée comme ce fut le cas lors des deux précédents concerts auxquels j’ai assisté (Bataclan et Brutal Assault 2017). Si les extraits d’EMPATH ont été interprétés avec brio et m’ont donnée entière satisfaction, le choix du reste de la setlist - pourtant généreuse en quantité - m’a laissée perplexe et accessoirement sur le bord de la route, la très belle clôture sur Kingdom n’aura pas suffi à combler le vide laissé par l’absence de titres de la trempe de March of the Poozers, Hyperdrive ou encore Stormbending (liste non exhaustive).

Setlist :
. Borderlands
. Evermore
. War
. Sprite
. Coast
. Gato
. Heaven Send
. Ain't Never Gonna Win
. Deadhead
. Why ?
. Lucky Animals
. Castaway
. Genesis


Encore :
. Disco Inferno (The Trammps cover)
. Spirits Will Collide
. Kingdom

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