chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
86 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Pyre - Chained to Ossuaries

Chronique

Pyre Chained to Ossuaries
Le death metal suédois n'a jamais été le genre de DM que je préfère. Je sais l'apprécier mais à petites doses. Et étrangement, c'est plutôt les petites formations qui m'ont tapé dans l'œil ces dernières années, des formations ne venant d'ailleurs pas souvent du berceau originel du style. Tout de suite, je pense aux Tchèques de Brutally Deceased. Plus récemment, à Wombripper de Russie. Tiens, la Russie. C'est justement de là que vient Pyre qui a sorti son deuxième album Chained to Ossuaries en avril dernier sur Memento Mori. Label qui, en passant, sortira à la fin du mois le nouveau Wombripper. Pyre ne m'était toutefois pas inconnu puisque j'avais beaucoup aimé son premier méfait Human Hecatomb paru en 2014 via Chaos Records puis réédité il y a deux ans chez Redefining Darkness. Un potentiel confirmé sur les planches du Old Grave Fest IV à Bucarest en 2015 (mode "je me la pète" off). Depuis, le quatuor de Saint-Pétersbourg est devenu un trio, le bassiste-chanteur s'occupant dorénavant aussi de la batterie suite aux départs de son cogneur d'origine Kannib Maledik puis de son remplaçant Mal Noer, tous les deux évoluant dans le groupe de black metal Veter Daemonaz.

Il serait cependant réducteur de limiter Pyre à du simple Swedeath, surtout sur ce Chained to Ossuaries qui présente une évolution plus variée de la part de ses géniteurs. La base du death metal de Pyre s'appuie bien sur la recette stockholmoise à base de guitares tronçonneuses, de tchouka-tchouka accéléré et de leads insidieuses aux mélodies sinistres. Mais pas que ! On y retrouve en effet tout un tas d'autres influences comme Asphyx, Cruciamentum, Morbid Angel, Autopsy, du finlandais ... J'ai même noté un riff à la Mercyless ("Ornaments of Bones" à 1'58). Les Slaves ont également tenu à varier davantage les rythmiques, nous offrant souvent des accélérations thrashies bien bourrines absolument jouissives (une seule fois des blasts sur "Wreath of Crucifix" par contre, snif !) tout en gardant de la place pour du mid-tempo groovy et des ralentissements plus marqués à l'ambiance funeste délicieuse. Avec un talent certain dans tous les cas. Si "Impaler the Redeemer", après la courte intro "Exordium" qui empile tous les clichés (bruits étranges, hurlements, orgue d'église, feu ...) lance Chained to Ossuaries de la plus énergique des façons comme tout morceau d'ouverture qui se respecte (refrain très cool aussi !), et que "Wreath of the Crucifix" lui emboîte le pas de la même manière si ce n'est quinze premières secondes lentes et sombres, "Across the Shores of Emerald Fractals" va lui sérieusement plomber l'atmosphère sur un mid-tempo au riff noir presque hypnotique (celui de "Crown of Death", tout aussi excellent, fait le même effet). "Ornaments of Bones" débute sur les mêmes fâcheux auspices, sublimé par un bon solo assez mélodique, avant de péter un câble dans un accès de fureur jubilatoire qu'un solo chaotique vient renforcer puis de reproduire le même schéma contrasté le long des quasi cing minutes d'une des meilleures compositions de l'œuvre. La volonté de Pyre d'insister sur les ambiances continue sur le morceau-titre "Chained to Ossuaries" qui, malgré quelques élans frondeurs, cherche surtout à faire plonger l'auditeur dans les abîmes. Et le groupe de jouer avec les tempos sur tout le reste de l'album qui ne baissera jamais en qualité sur ses quarante minutes de bonheur pour tout amateur éclairé de death old-school. Pas de remplissage, tous les morceaux tuent.

Il faut dire que ce Chained to Ossuaries, s'il n'invente rien, s'avère intelligemment composé. Non seulement par rapport à cette diversité rythmique mais aussi grâce à un riffing remarquable (le sacro-saint tremolo-picking) plaçant de suite les Russes au-dessus de la mêlée. Impossible non plus de ne pas leur accorder un savoir-faire supérieur pour la mélodie noire et mémorable, que ce soit dans ces riffs, les leads sur les down-tempos ou les solos plus ou moins frénétiques selon la vitesse du jeu. Et en parlant de frénésie, il faut féliciter le chanteur Dym Nox au growl arraché des plus convaincants qui y met toute sa hargne. Même la basse a son mot à dire. Une réussite collective jusque dans cette production exemplaire (guitares rugueuses, caisse claire qui claque, grosse caisse qui ressemble à quelque chose ...).

Six ans après un Human Hecatomb déjà bien branlé, Pyre aura mis le temps pour confirmer son potentiel mais il est bel et bien confirmé. Chained to Ossuaries se révèle ainsi une belle leçon de death metal old-school, suédois mais pas que (je remets ici la liste Asphyx, Cruciamentum, Morbid Angel, Autopsy, Finlande, etc.), dont l'efficacité, la violence, l'ambiance et le groove ne peuvent que plaire. Les Russes me rappellent un peu Tormented dont on n'entend malheureusement plus parler. Seul vrai défaut que j'ai pu noter, cette tendance à tenir trop longtemps le même plan en fin de morceau ("Across the Shores of Emerald Fractals", "Crown of Death", "Death's Dawn Call", etc.). Pas très important au regard de tous ces riffs bien dark succulents ou ces sprints énervés qui rendent dingues. Car Chained to Ossuaries fait clairement partie des albums de death metal à écouter cette année qui n'en finit plus de nous en abreuver.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Pyre
Death Metal
2020 - Memento Mori
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  8/10

plus d'infos sur
Pyre
Pyre
Death Metal - 2011 - Russie
  

vidéos
Chained to Ossuaries
Chained to Ossuaries
Pyre

Extrait de "Chained to Ossuaries"
  

tracklist
01.   Exordium  (00:55)
02.   Impaler the Redeemer  (04:11)
03.   Wreath of Crucifix  (04:56)
04.   Across the Shores of Emerald Fractals  (04:34)
05.   Ornaments of Bones  (04:54)
06.   Chained to Ossuaries  (05:20)
07.   Crown of Death  (04:14)
08.   Disgraced and Dethroned  (03:23)
09.   Antae to the Nothingness  (03:57)
10.   Death's Dawn Call  (04:39)

Durée : 41:03

line up
parution
27 Avril 2020

Essayez aussi
Gruesome
Gruesome
Fragments Of Psyche (EP)

2017 - Relapse Records
  
Cardiac Arrest
Cardiac Arrest
The Day That Death Prevailed

2020 - Memento Mori
  
Iron Flesh
Iron Flesh
Limb After Limb

2022 - War Anthem Records
  
Sinister
Sinister
Afterburner

2006 - Nuclear Blast Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Vile

1996 - Metal Blade Records
  

Impiety
Kaos Kommand 696
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast