chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
94 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Cannibal Corpse - Violence Unimagined

Chronique

Cannibal Corpse Violence Unimagined
Pierre angulaire de la scène Death Metal, Cannibal Corpse fait aujourd’hui figure de véritable patriarche et cela depuis déjà plusieurs années. Un statut pour le moins immuable sur lequel les aléas du quotidien, même les plus improbables, ne semblent pas avoir de prise. C’est pourquoi l’arrestation de Pat O’Brien fin 2018 pour des raisons absolument abracadabrantes (effraction, charge contre un représentant de l’ordre publique, possession massive d’armes à feu et de munitions...) n’a pas vraiment ébranlé le petit monde de l’underground, chacun sachant très bien que le reste du groupe ne manquerait pas d’aller de l’avant comme si de rien n’était. Et c’est évidemment ce que Cannibal Corpse à fait, souhaitant bon vent à son ancien guitariste tout en faisant les yeux doux à un certain Erik Rutan officiellement intronisé chez les Floridiens en février dernier.

Il aura donc fallu trois ans et demi aux Américains pour donner une suite au fort sympathique Red Before Black paru en octobre 2017. Un laps de temps un tout petit peu plus long que ce à quoi George Fisher et ses acolytes nous ont habitués depuis la sortie de leur premier album en 1990 et qui très certainement s'explique par cet épisode O’Brien ainsi que par cette période particulière que nous traversons actuellement. Quoi qu’il en soit, Cannibal Corpse est aujourd’hui bel et bien de retour. Et une chose est sûre, le groupe n’est pas là pour enfiler des perles...

Sans surprise, c’est Vincent Locke qui signe une fois de plus l’artwork de ce quinzième album intitulé Violence Unimagined. Une oeuvre plutôt réussie, en tout cas bien plus que celle de son prédécesseur qui laissait quand même sérieusement à désirer pour un groupe de cette envergure. Mention spéciale pour cet artwork non-censuré particulièrement dégueulasse (petit clin d’œil aux jeunes parents qui liront ces lignes et iront assouvir leur curiosité morbide) que l’on a peu de chance de voir en tête de gondoles dans les rayons de la Fnac ou d’ailleurs. Côté production, c’est là encore sans surprise que l’on retrouve Erik Rutan derrière la console pour un résultat équilibré et de très bonne facture qui s'inscrit dans la continué de ce qu’il a pu faire pour le groupe par le passé, notamment sur leur précédent album.

Vous l’aurez donc probablement déjà compris, malgré l’arrivée de sang neuf au sein de la formation de Tampa, Cannibal Corpse reste une fois encore particulièrement fidèle à sa formule et ce n’est probablement pas demain la veille qu’il en déviera. Comme Red Before Black avant lui, ce nouvel album enchaîne ainsi les bourre-pifs Death / Thrash sans vraiment se soucier d’apporter ne serait-ce qu’un soupçon de fraîcheur à une recette que le groupe maitrise sur le bout des doigts depuis déjà un paquet d’années... Conduit avec cette rage sanguinaire qui caractérise chaque album du groupe, Violence Unimagined va s’articuler autour de schémas plus ou moins identiques et bien connus des amateurs de Canniboul avec pour l'essentiel ces accélérations sauvages et frénétiques auxquelles vont se succéder ces ralentissements dont la formation à le secret, le tout servi par des riffs plus ou moins tarabiscotés. Une formule qui a fait ses preuves et que le groupe continue d’appliquer à la lettre avec un talent évident et une aisance toujours aussi déconcertante.
Face à cette absence de prise de risques à laquelle nous sommes évidemment habitués, devons-nous pour autant bouder notre plaisir ? Non, absolument pas. Si vous êtes en paix avec l’idée de bouffer le même genre de Death Metal album après album, Violence Unimagined recèle de véritables bons moments qui prouvent à ceux qui en doutaient encore qu’après trente-trois ans de carrière, Cannibal Corpse en a encore largement sous le pied. S’il y a bien quelques séquences un poil moins marquantes (notamment lorsque le groupe baisse la cadence sur des titres comme "Surround, Kill, Devour", "Follow The Blood" ou "Slowly Sawn"), l’essentiel de l’album est mené à un tel rythme qu’il va satisfaire une fois de plus à tous nos instincts les plus primitifs. Une satisfaction animale et immédiate qui ne laisse que très peu de place à la réflexion. Comment dès lors ne pas se taper la tête contre les murs à l’écoute de titres comme "Murderous Rampage", "Necrogenic Resurrection", "Inhumane Harvest", "Condemnation Contagion", "Ritual Annihilation" ou "Overtorture" ? Entre ces riffs éclairs balancés à toute berzingue, ces enchevêtrements de riffs plus ou moins complexes, cette batterie particulièrement dynamique, ces quelques solos plutôt inspirés (bienvenue à monsieur Rutan à qui l’on doit trois titres sur l’album), ce groove bovin et brise-nuque toujours aussi irrésistible ou ce bon vieux growl infatigable débité à une vitesse hallucinante, Cannibal Corpse a beau se contenter de faire du Cannibal Corpse, il faudrait être sourd pour ne pas prendre son pied ici. Oui, ce que les titres ont gagnés en immédiateté ils l’ont perdu en technique (malgré une niveau tout à fait acceptable, les titres à la sauce "Frantic Disembowelment", "The Cryptic Stench" ou "Pounded Into Dust" se font rares désormais) mais force est de constater qu’il n’y strictement rien à reprocher à Cannibal Corpse sur la question de l’efficacité. Car en dépit une certaine redondance dans son propos et un petit côté un petit peu plus "facile", s’il y a bien une chose qui qualifie encore aujourd’hui les Américains, c’est bien cette capacité à jouer (et croyez moi, le groupe est loin de faire semblant) et composer des morceaux particulièrement intenses et sauvages d’une pertinence capable de défier le temps qui passe.

Malgré les années qui passent (ou plutôt les décennies), il est clair que celles-ci ne semblent pas avoir beaucoup d’impact sur Cannibal Corpse qui continue d’enchaîner les albums à un rythme pour le moins soutenu. Surtout, sans évidemment réussir à égaler ces premiers albums rapidement devenus cultes et incontournables, ces récentes productions n’ont pas vraiment à rougir de quoi que soit. Certes, ce n’est pas aussi technique que cela ne l’a été, certes la formule peut paraître réchauffée, certes il y a un peu plus de facilité qu’avant mais après quinze albums, qui n’aurait pas perdu un peu de sa superbe et de son attrait ? Cannibal Corpse conserve pourtant une certaine flamboyance qui en fait encore de nos jours l’une des formations les plus solides dans le milieu. Et il suffit de voir le groupe sur scène (et les réactions particulièrement musclées du public) pour comprendre à quel point ce statut est tout sauf galvaudé. Avec Violence Unimagined, Cannibal Corpse poursuit son chemin sans s’arrêter et il faut croire que cela lui réussit plutôt bien.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Cannibal Corpse
Death Metal
2021 - Metal Blade Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (8)  7.19/10
Webzines : (11)  8.6/10

plus d'infos sur
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Death Metal - 1988 - Etats-Unis
  

vidéos
Necrogenic Resurrection
Necrogenic Resurrection
Cannibal Corpse

Extrait de "Violence Unimagined"
  
Inhumane Harvest
Inhumane Harvest
Cannibal Corpse

Extrait de "Violence Unimagined"
  

tracklist
01.   Murderous Rampage  (04:07)
02.   Necrogenic Resurrection  (03:06)
03.   Inhumane Harvest  (04:32)
04.   Condemnation Contagion  (04:17)
05.   Surround, Kill, Devour  (04:10)
06.   Ritual Annihilation  (03:48)
07.   Follow The Blood  (04:39)
08.   Bound And Burned  (04:04)
09.   Slowly Sawn  (03:30)
10.   Overtorture  (02:28)
11.   Cerements Of The Flayed  (04:07)

Durée : 42:48

line up
parution
16 Avril 2021

voir aussi
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Eaten Back To Life

1990 - Metal Blade Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
The Bleeding

1994 - Metal Blade Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Gore Obsessed

2002 - Metal Blade Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Live Cannibalism (Live)

2000 - Metal Blade Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Worm Infested (EP)

2003 - Metal Blade Records
  

Essayez aussi
Hate Eternal
Hate Eternal
Fury & Flames

2008 - Metal Blade Records
  
Infester
Infester
To The Depths, In Degradation

1994 - Moribund Records
  
Firespawn
Firespawn
The Reprobate

2017 - Century Media Records
  
Impaled
Impaled
Mondo Medicale

2002 - Deathvomit Records
  
Taphos
Taphos
Demo MMXVI (Démo)

2016 - Autoproduction
  

Sodom
Agent Orange
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique