Bilan 2012 / Thomas Johansson

Après deux albums solides qui n'apportaient rien de franchement neuf dans la féconde discographie des Anglais, NAPALM DEATH trouve un nouveau souffle en jouant à fond la carte de l'emphase. Saxo schizophrène, chant clair de prédicateur indus death et surtout violence de tous les instants font ici très bon ménage, même si les nazi punks fuckers gagneraient à raccourcir leur tracklisting.

Killing Joke livre un digne successeur à "Absolut Dissent". Moins de hits à se mettre sous l'oreille dans l'absolu (encore que "Primobile" ...) mais plus de constance et quasiment aucune faille notable. Avec en prime un léger retour aux sonorités eighties d'antan!

Autant j'avais détesté le dernier album de Nevermore ("Obsidian Conspiracy"), autant ça va tout de suite nettement mieux sans Warrel Dane. Oh bien sûr, on trouve bien une chanteuse pour aérer un tant soit peu ce tout instrumental mais au delà de la grande maîtrise de Loomis, on se félicitera de la présence de guests de marque (Marty Friedman, Ihsahn, Chris Poland) et du caractère franchement thrash des compos. Et merci Dirk (Verbeuren) pour le quota de blasts!

On attendait un "Formation Of Damnation" 2 le retour, mais Testament ne l'entendait manifestement pas de cette oreille. En lieu et place d'un excellent come back album, on se retrouve avec un opus de caractère, qui réussit la synthèse entre les facettes heavy (un nouveau "Fade To Black" dans les tiroirs) et thrash/death ("True American Hate") du groupe. Moins immédiatement accessible, mais on y gagne sur la longueur!

Sans doute lassé de couper les cheveux en quatre sur une tétralogie à géométrie variable, Devin Townsend revient aux fondamentaux en compagnie de la sublime Anneke Van Giesbergen. Grosse claque de superpower pop metal façon "Addicted", "Epicloud" surpasse son modèle et rentre même dans le top 3 des meilleures productions du DTB. D'une puissance émotionnelle rare!

Cinq nouveaux titres, cinq bombes! Quand en plus la gratuité est au rendez vous (Scion A/V oblige), impossible de passer sous silence cette nouvelle offrande thrash death mélodique de premier ordre.

N'ayant jamais véritablement pris la mesure du bestiau, c'est par le biais d'un "Book Burner" diablement efficace que je valide ma rencontre avec Pig Destroyer. Riffs vicelards, tempis furibards et chanteur déchaîné au programme!

Du stoner rock psychédélique instrumental qui séduit sur la durée, avec d'habiles compositions à caractère hypnotique.

Si "Mechanize" était ce qui se rapprochait le plus d'un bon album de Fear Factory, on tombe malheureusement de très haut avec "The Industrialist", grossière caricature de ce que les Américains proposent depuis "Demanufacture". Riffs indigents, chanteur en perdition, inspiration en berne et une BAR minimaliste en lieu et place de Gene Hoglan complètent ce triste tableau.

Après deux (très) bons skeuds, on n'en voudra pas trop à l'institution death metal de monter de sérieux signes d'essoufflement. Car si l'exécution ne souffre pas de défauts majeurs, on a vraiment le sentiment d'avoir déjà entendu ça quelque part, et en bien mieux. Un album moyennasse à ranger aux côtés de "The Wretched Spawn" et "Gore Obsessed".

En laissant partir le guitariste Brian Blickle, Baroness a vraiment perdu gros. Car si vous trouviez déjà peu de raisons de vous réjouir à la sortie du bien tiède "Blue Record", alors ce double programme totalement insipide va vous achever net. Pas loin d'être une honte, le pire restant qu'on ne voit vraiment pas comment Summer Welch et consorts vont se relever de ce terrible échec.

Le problème n'est pas tant que Nile ait ralenti le tempo ou allégé son brutal death première classe, non, car "At The Gate Of Sethu" bourre tout autant que le mémorable "Those Whom The Gods Detest". Le soucis, c'est que le manque de renouvellement commence à se faire sentir et que la technique sans faille des Américains ne suffit plus à masquer le manque d'envergure des compositions. Mais si l'ennui guette, George Kollias tire quand même son épingle du jeu.

Entendons nous bien. Katatonia reste un excellent groupe et "Dead End Kings" un album très correct. Le problème, c'est surtout que cette nouvelle livraison un peu facile n'arrive pas à la cheville des albums précédents, même "Night Is The New Day", qui amorçait déjà l'idée d'un léger déclin dans la musique froide et mélancolique des talentueux Suédois.

Après cinq années de silence discographique, je n'avais pas l'ombre d'un doute ; Down allait nous revenir en pleine forme, animé des meilleures intentions et nous donner une nouvelle leçon de stoner délicieusement plombé. Et bien c'est tout le contraire! Chanteur en fin de règne, section rythmique fatiguée et ligne directrice doom peu concluante font de ce 1er EP une douloureuse faillite.