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Testament - Titans Of Creation

Chronique

Testament Titans Of Creation
Au rythme d'un album tous les quatre ans depuis The Formation of Damnation, Testament continue sans broncher d'allonger son immense discographie avec cette année son album numéro treize, nombre maudit pour les plus superstitieux, qui semble pourtant avoir bien eu son effet sur nos Américains. Car même si le groupe maintient son line-up all-stars avec, pour rappel, Gene Hoglan aux fûts et Steve DiGiorgio à la basse, le trio Billy / Skolnick / Peterson garde le même cap artistique qu'à ses débuts sans chercher à élargir sa palette avec les prouesses dont sont capables les deux membres les plus récents. Titans of Creation s'étend sur cinquante-huit minutes (!) soit pratiquement un quart d'heure de plus que Brotherhood of the Snake que j'avais déjà trouvé très long. Le premier contact que l'on a avec cet album, c'est cette pochette au bleu clair renouant avec celle de Dark Roots of the Earth en 2012, dessinée d'ailleurs par le même artiste : Eliran Kantor qui semble somme toute très occupé récemment ayant également planché sur les nouveaux Havok, Heaven Shall Burn et My Dying Bride pour rester dans les sorties de 2020, son dessin en pseudo-aquarelle étant facilement reconnaissable. Sur ce plan là, rien à dire - c'est même plutôt joli - si ce n'est qu'un petit souci de perspective me fait tiquer - pointilleux comme je suis - avec ce géant de gauche situé au même plan que celui du milieu mais dont le liquide qui sort de la jarre qu'il porte passe derrière son camarade... bref.

Hélas, si cette pochette est bien belle, elle ne reflète pas son contenu, qui lui est assez quelconque. Vous l'aurez vite compris : on a pas grand-chose à se mettre sous la dent avec ce Titans of Creation, même si vous êtes friands du groupe comme moi. Alors avec un line-up et un entourage comme le leur, Testament peut difficilement se rater, c'est pourquoi ce disque n'est pas un échec non plus. Il présente malgré tout quelques facettes intéressantes mais qui mise bien trop sur le duo guitare / chant, éclipsant tous les autres instruments.

Je suis mauvaise langue : la production met bien en avant la basse en lui donnant un son over-lourd, ce qui ne m'a pas empêché d'oublier qui était le musicien derrière cet instrument. Parce que si vous attendez de DiGiorgio des méfaits tels que sur Human de Death ou même sur les Sadus, vous risquez d'être déçu. Alors, pas de problème, la basse est bien présente sur des morceaux comme "City of Angels" ou dans l'intro de "Ishtar's Gate" mais elle se contente de suivre le pattern de batterie... qui lui aussi est bien basique. En termes de gâchis de potentiel, on fait un beau score ici. Pour expédier rapidement le cas du père Hoglan, ce dernier semble souffrir des mêmes symptômes que son acolyte bassiste, avec trop peu de fills ou patterns vraiment impressionnants. Tout au plus devrons-nous nous contenter de double pédale bien lourde comme dans "WWIII", "Night of the Witch", "Code of Hammurabi" et d'un petit passage (vraiment tout petit hein!) bourré de fills assez impressionnants sur la toute fin de "Symptoms"... encore une fois, rien d'exceptionnel. Pour un groupe comme Testament, il serait mal vu d'attendre de Gene Hoglan un jeu très inspiré comme dans Individual Thought Patterns de Death mais, pour restreindre le spectre au seul genre du thrash metal, il est possible d'avoir un jeu phénoménal et très linéaire en apparence, à l'image de Darkness Descends de Dark Angel où si la plupart des mesures se composent de kick/snare en croche, le jeu est exécuté avec une précision et une finesse telle que le tout rend la musique encore plus agressive - à la manière de DiGiorgio sur les premiers Sadus. Hoglan n'a donc pas besoin d'être dans un groupe de free jazz pour montrer que c'est lui le boss du métronome et pourtant sa prestation sur Titans of Creation est on-ne-peut-plus classique, avec parfois quelques prises de libertés certes intéressantes mais bien éphémères.

Toute l'attention se porte donc sur le duo guitare - chant qui a fait toutes les heures de Testament, les meilleures comme les pires d'ailleurs. En parlant du chant, si je devais citer le plus gros atout de ce disque, ça serait - et une fois de plus, ça n'est pas une surprise - Chuck Billy qui, du haut de ses cinquante-sept ans, a toujours autant de coffre, le bougre. Encore mieux, il varie par moments sa voix pour donner à ses morceaux une tournure plus extrême que l'on pouvait déjà ressentir sur le précédent disque, à l'image de la très chouette "Curse of Osiris", où parfois le chant guttural plus aigu s'inspire des codes du black metal - allant de paire avec les riffs et la batterie blastant - pour en faire une imitation... plutôt pas dégueu, à mon goût. On retrouve également une prestation assez impressionnante dans "Code of Hammurabi". Quant au reste, si vous êtes un habitué du groupe, pas besoin de vous faire un dessin. C'est encore une fois très classique mais au moins on ne pourra pas reprocher à Chuck de faiblir avec le temps.

Reste donc le deuxième aspect qui fait l'essence de ce groupe, les riffs avec leurs fameuses rythmiques bien efficace. De ce côté-là, pas de souci, on aura plus de choses intéressantes en fouillant un peu, comme le main riff de "WWIII", les parties plus catchy du refrain de "Dream Deceiver", les leads de "City of Angel" ou le main riff de "Code of Hammurabi"... mais passé la moitié du disque, on se rend compte que l'intérêt retombe assez vite. Plus le temps passe et plus le mot "mouais..." me vient à l'esprit quand il s'agit de commenter les riffs à partir d'"Ishtar's Gate" tant ils sont classiques voire, au pire, mauvais comme la médiocre "Symptoms" qui s'accompagne d'un petit côté groove metal dont on se serait bien passé. Autrement, on ne compte plus les riffs mid tempi qui sont plus que quelconque et qui, malgré tous mes efforts pour les réécouter, n'arrivent pas à rester gravés dans mon esprit plus de dix minutes. Quand aux soli, si on saluera la prestation d'Alex Skolnick dans l'opener "Children of the Next Level" ou sur "False Prophet", on se rend bien vite compte ici aussi qu'on est très loin des grandes heures du groupe, au point parfois de frôler le scandale - comme ce "solo" sur "Curse of Osiris" qui se contente de reprendre la mélodie de la rythmique en prenant de timides libertés. L'album se conclue sur "Catacombs", outro instrumentale avec des guitares, des pads atmosphériques et des choeurs et qui se boucle elle aussi rapidement sans que l'on sache vraiment où elle aura voulu nous emmener, ni sans apporter quoi que ce soit de plus à l'album.

Plus que jamais, Testament est un groupe rythmique, dont l'intérêt ne repose plus que sur les riffs bien bœufs d'Eric Peterson et sur le coffre toujours intact de Chuck Billy, sans chercher à sortir de sa zone de confort, et ce en dépit des prouesses dont sont capables les plus jeunes recrues que sont Gene Hoglan et Steve DiGiorgio. Loin d'être leur pire œuvre, Titans of Creation n'apporte rien à un groupe qui n'a de toute manière plus rien à prouver, qui plaira aux plus fervents fans de thrash, mais qui en laissera une bon nombre sur le carreau.

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6 COMMENTAIRE(S)

alexwilson citer
alexwilson
02/05/2020 19:23
note: 5/10
J'ai été vraiment déçu par cet album.
Pour moi le thrash n'est plus du thrash quand on lui met du heavy à n'en plus finir dedans.
Ces morceaux mid tempo à rallonge sont tout ce que je n'aime pas dans le thrash.
Io n'y a pas un riff qui me donne envie de me secouer la tête et d'aller dans le pit.
C'est dommage tant ce groupe m'est sympathique, surtout après les avoir vus en concert il n'y a pas longtemps à Toulouse.
Là où le groupe donne son meilleur pour moi c'est quand ils nous enchaînent des riffs assassins jouées à 1000 à l'heure en tuka tuka à donf.
Là franchement, je m'ennuie ferme.
Ca sera 5 parce que c'est pro et bien construit, mais c'est très loin de mériter plus que ça.
Astraldeath citer
Astraldeath
02/05/2020 13:25
note: 6/10
Niktareum a écrit : Thomas Johansson a écrit : Un album mineur mais assez agréable que je préfère à "Brotherhood Of The Snake". Certes, le trio Skolnick/Billy/Peterson n'est pas à son meilleur mais j'aime bien le cachet old school de l'ensemble et l'intention de sortir un Testament classique, que le groupe aurait presque pu enregistrer en 1991 ("False Prophet" pourrait conclure l'album "Souls Of Black"). "Children Of The Next Level" est une bonne face B du début des années 90, "Curse Of Osiris" défouraille bien et la mélodie principale de "Ishtar's Gate" est aguichante. Retenons le positif
Tout pareil que Toto. J'aime beaucoup le petit cachet plus old-school et beaucoup de titres n'auraient pas fait tache sur les premiers albums et rien que ça ça suffit au fanboy que je suis. Aucun doute que je le ressortirai bien plus souvent que son prédécesseur qui était sympa mais manquait d'accroche contrairement à celui-ci qui est moins "brutal" globalement, avec beaucoup de mids bien headbanguants. Bref un bien bon album pour ma part.


Bah du coup, vous confirmez ce que je dis : ça plaira aux plus fervents fans parce que c'est pas mauvais. Et puis, retenir le positif, je le fais aussi en précisant que c'est loin d'être leur pire oeuvre, que les vétérans du groupe nous servent pas mal de bonnes choses.

Mais voilà, "sur les premiers albums". Là, c'est le treizième. Donc fatalement, à force, je trouve qu'ils tournent un peu en rond. Clin d'oeil
Niktareum citer
Niktareum
02/05/2020 09:52
note: 8/10
Thomas Johansson a écrit : Un album mineur mais assez agréable que je préfère à "Brotherhood Of The Snake". Certes, le trio Skolnick/Billy/Peterson n'est pas à son meilleur mais j'aime bien le cachet old school de l'ensemble et l'intention de sortir un Testament classique, que le groupe aurait presque pu enregistrer en 1991 ("False Prophet" pourrait conclure l'album "Souls Of Black"). "Children Of The Next Level" est une bonne face B du début des années 90, "Curse Of Osiris" défouraille bien et la mélodie principale de "Ishtar's Gate" est aguichante. Retenons le positif
Tout pareil que Toto. J'aime beaucoup le petit cachet plus old-school et beaucoup de titres n'auraient pas fait tache sur les premiers albums et rien que ça ça suffit au fanboy que je suis. Aucun doute que je le ressortirai bien plus souvent que son prédécesseur qui était sympa mais manquait d'accroche contrairement à celui-ci qui est moins "brutal" globalement, avec beaucoup de mids bien headbanguants. Bref un bien bon album pour ma part.
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
02/05/2020 08:57
Un album mineur mais assez agréable que je préfère à "Brotherhood Of The Snake". Certes, le trio Skolnick/Billy/Peterson n'est pas à son meilleur mais j'aime bien le cachet old school de l'ensemble et l'intention de sortir un Testament classique, que le groupe aurait presque pu enregistrer en 1991 ("False Prophet" pourrait conclure l'album "Souls Of Black"). "Children Of The Next Level" est une bonne face B du début des années 90, "Curse Of Osiris" défouraille bien et la mélodie principale de "Ishtar's Gate" est aguichante. Retenons le positif
coreandcoupdate citer
coreandcoupdate
01/05/2020 18:39
On est globalement d'accord !
Jean-Clint citer
Jean-Clint
01/05/2020 13:59
note: 6.5/10
A l'instar de son prédécesseur un disque assez inégal, où les bons moments côtoient d'autres franchement quelconques, voire même ennuyeux à cause d'une durée beaucoup trop longue. Un album de plus dans la discographie du groupe mais dont on ne retient que peu de passages mémorables et où les membres donnent la sensation d'être en pilotage automatique.

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Testament
notes
Chroniqueur : 6/10
Lecteurs : (5)  6.5/10
Webzines : (10)  7.2/10

plus d'infos sur
Testament
Testament
Thrash - 1987 - Etats-Unis
  

vidéos
Children Of The Next Level
Children Of The Next Level
Testament

Extrait de "Titans Of Creation"
  

tracklist
01.   Children Of The Next Level  (06:13)
02.   WWIII  (04:48)
03.   Dream Deceiver  (04:58)
04.   Night Of The Witch  (06:32)
05.   City Of Angels  (06:43)
06.   Ishtar's Gate  (05:09)
07.   Symptoms  (04:37)
08.   False Prophet  (04:54)
09.   The Healers  (04:23)
10.   Code Of Hammurabi  (04:52)
11.   Curse Of Osiris  (03:24)
12.   Catacombs  (02:01)

Durée : 58:34

line up
parution
3 Avril 2020

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