Bilan 2014 / Keyser

Six ans après le dévastateur Graves Of The Archangels, Dead Congregation revient encore plus fort avec un Promulgation Of Tfe Fall dantesque, mélange ultra jouissif de brutalité implacable et d'ambiances des plus fuligineuses. Avec le meilleur album death metal de l'année, les Grecs règnent désormais sans partage sur la scène. Et ce n'est pas près de s'arrêter!

Enregistré en 1987, ce Journey Into Fear des Québécois de Deaf Dealer n'a jamais pu voir le jour. Erreur désormais réparée pour ce qui s'impose dès la première écoute comme le meilleur album heavy metal de 2014. Du heavy racé et inspiré à la Iron Maiden mâtiné d'influences power US pour un résultat très proche de la perfection absolue grâce à une paire de guitaristes prodigieuse et un chanteur incroyable, sans oublier cette basse virevoltante délicieuse.

Malgré les obstacles placés sur sa route par la vie décidément bien peu clémente avec ce groupe, Riot, désormais Riot V, n'en demeure pas moins une valeur sûre. Même sans son leader Mark Reale décédé, les Américains sortent là l'un de leurs albums les plus aboutis, bourrés de mélodies magnifiques portées par un Todd Michael Hall exemplaire, pour un hommage poignant au regretté guitariste dont l'âme hante toute l'œuvre.

Lvcifyre impose brutalement la nuit éternelle avec ce Svn Eater, bijou de blackened death metal d'une rare noirceur. Il est mooooort, il est mort le Soleiiiiil!

Midnight revient avec son heavy metal rock 'n roll from Hell sur un No Mercy For Mayhem des plus jouissifs entre riffs diaboliquement entraînants et vocaux arrachés vomissant les pires débauches. À se damner!

Mes chouchous de Mass Infection continuent de grimper dans la hiérarchie death metal. Mieux produit, For I Am Genocide s'impose comme le meilleur opus des Grecs, toujours aussi inspirés niveau riffs et qui n'ont pas perdu une once de brutalité, bien au contraire.

Les Italiens avaient déjà mes faveurs mais avec ce nouvel album, ils prennent une autre dimension. Ce, grâce à une évolution bienvenue certes plus linéaire niveau rythmique mais aux riffs davantage mémorables, sans sacrifier à la brutalité puisque les blasts continuent de régner. On ajoute à cela une ambiance plus travaillée et on obtient l'un des albums de brutal death les plus intéressants de l'année.

C'est con mais c'est bon! Voilà qui résume bien l'album comeback d'un des groupes les plus emblématiques du son death metal made in New-York. Ça slamme à mort mais à l'ancienne avec des gros bras, des grosses couilles et des vocaux beuglés bien haineux sur fond d'apocalypse. Jouissif!

Les Turcs avaient légèrement flanchés sur The Existence Of Infinite Agony. Pas cette fois! Plus brutal, plus intense, plus sombre et plus technique, Malignant Resurrection Of The Fallen Souls fait entrer Decaying Purity dans une nouvelle sphère.

L'un des rares groupes de revival Swedish death metal à se démarquer. Non seulement par son talent, à son apogée ici, mais aussi grâce à ses influences black metal qui rendent son death encore plus dark et hanté.

LA grosse claque imprévue de cette année. Les Autrichiens de Triumphant frappent en effet très fort avec ce premier full-length de black/thrash old-school musclé et mélodique entre Desaster, Nifelheim et Deströyer 666. On attent déjà la suite avec impatience!

Encore des Suédois. Et encore du revival heavy metal. Mais qu'est-ce que vous voulez, quand c'est aussi bien fait, il n'y a rien d'autre à faire qu'applaudir! Fans de Judas Priest, foncez!

Vous aimez les solos? Vous aimez quand ça shredde? Alors vous aimerez forcément Exmortus et ce nouvel opus de thrash/power/death mélodique blindés de parties de guitares virtuoses à vous couper le souffle. Pas seulement démonstratifs, les Californiens se montrent aussi d'une efficacité à toute épreuve sur un album magistral incontournable pour les amateurs.

Les Népalais de Dying Out Flame sortent de nulle part pour nous livrer un album de death pour une fois original et très prometteur. Hindu/Vedic Death Metal ou quand les blasts rencontrent la sagesse de Shiva!

Exordium Mors nous prouve avec ce premier full-length de black/thrash/death conquérant quelque part entre Aura Noir, Absu et Deströyer 666 qu'il n'y a pas que le black bestial dans la vie néo-zélandaise.

Rarement un one-mand band n'avait fait autant de bruit! Mais normal, c'est le batteur fou d'Impiety et de Mhorgl derrière The Furor. Un nom on ne peut plus adapté puisque ce nouvel album de brutal blackened death metal des plus haineux vous rappellera au bon souvenir d'Angelcorpse, Morbid Angel, Krisiun et logiquement Impiety et Mhorgl.Que des enfants de chœur!

Ça devait arriver! Machine Head a décidément bien du mal à se remettre de The Blackening. Après un Unto The Locust fort sympathique mais déjà en-dessous, la bande de Robb Flynn se plante ici en beauté avec ce nouvel album interminable qui n'en finit pas d'enchaîner les riffs médiocres, les chants clairs mielleux et les arrangements pompeux. Quelques morceaux plus vigoureux sauvent l'opus du naufrage total mais le titre de déception de l'année n'échappera pas aux Californiens.

Mais qu'est-il arrivé à Embryonic Devourment pour nous servir un album aussi chiant? Trop de tricotage sans feeling, trop de progressif poussif, les Américains ont oublié l'essentiel. Très décevant pour un des rares groupes de brutal death à avoir de la personnalité...

Je n'attendais pas de Morbus Chron l'album de l'année mais au moins du death metal! Les Suédois oublient leurs racines pour nous balancer un disque pas du tout death et à peine metal que j'ai eu toutes les peines du monde à écouter en entier. Cette galette pompeuse ne m'inspire que l'ennui le plus profond et ne me laisse qu'un goût amer dans la bouche en pensant à ce qui est désormais une mode que se prendre pour de grands musiciens après avoir vécu dans le caniveau death pendant ses premières années. Et dire que plein de monde se tire la nouille là-dessus...

Impressionné par l'EP The Dagger & The Chalice, j'attendais beaucoup de ce premier album des Finlandais de Corpsessed. Sans être une daube infâme, celui-ci déçoit par son côté blockbuster qui préfère mettre en valeur la forme plutôt que le fond.

Moins intense, plus moderne dans le mauvais sens, les Polonais déçoivent après un Sacrilege Of Humanity prometteur. Ceux que j'avais placés parmi les combos les plus intéressants de leur scène retombent ici dans l'anonymat.

Pas du tout un mauvais album. Ecdysis est même bon d'ailleurs, voire très bon parfois. Pourquoi le mettre dans les déceptions alors? Parce que j'attendais autre chose de la part de Horrendous, l'un des meilleurs combos de death old-school de ces dernières années. Comme beaucoup, les Américains suivent cette tendance irritante à passer d'un death brut à l'ancienne à un death metal plus réfléchi. Horrendous reproduit en fait la même évolution que son maître Death et que beaucoup d'autres dans les années 1990. Si ce nouveau disque ne manque pas de qualités (notamment mélodiques) et est très loin de tomber aussi bas dans le retournement de veste que le dernier Morbus Chron, il n'a pas du tout le même effet sur moi que The Chills. Une déception, certes atténuée, mais une déception quand même.