Charnel Winds - Verschränkung
Chronique
Charnel Winds Verschränkung
Malgré ses quinze années d’existence le combo originaire de la région de Jyväskylä n’a jamais dépassé les frontières de l’Underground le plus obscur, il faut dire qu’avec une productivité toute relative et un premier opus pas franchement mémorable les conditions ne sont pas franchement réunies pour aller plus haut. Six ans après ce « Der Teufelsbund » pas vraiment reluisant, et un EP de 2013 pas plus réussi, le quartet revient avec toujours son Black-Metal toujours teinté de mysticisme et de magie, qui privilégie les ambiances à la brutalité bas du front. Mais malgré une expérience plus grande et l’arrivée de nouveaux membres ce deuxième album ne se démarquera pas du précédent, à cause là-encore d’une durée excessive de chacun des morceaux. Car avec une musique relativement rudimentaire où l’on retrouve plus ou moins les mêmes plans sur la longueur le choix aurait dû être d’aller à l’essentiel, hors ici outre un manque d’inspiration sur certains passages on a droit à des riffs de guitare identiques répétés à l’infini et un jeu de batterie répétitif et lassant.
On est vite mis devant le fait accompli avec l’ennuyeux « Devouring The Cursed Fruits Of Tartaros » qui après un début pourtant doux, mélodieux et prometteur s’enlise rapidement avec un tempo qui ne bouge quasiment pas et une alternance de voix où se mêlent passages criés typiques au Metal Noir et d’autres plus classiques et Heavy, pas toujours réussies mais qui ont au moins le mérite de sortir un peu l’auditeur de sa torpeur et de sa somnolence, vu que ça ne décolle pas et que ça reste aussi plat qu’un encéphalogramme chez un défunt. Ca n’est pas « Avitchi Blues » qui va remonter le niveau malgré un nom prometteur mais trompeur, en effet nulle trace ici d’envolées guitaristiques venues de la Nouvelle-Orléans et des rives du Mississippi, bien que les quelques petits solis disséminés ici et là on le mérite d’exister et d’être intéressants. Pour le reste ça reprend ce qui a été fait auparavant sans se transcender, du coup on reste sur un niveau similaire tout aussi linéaire et mollasson, et surtout sans idées. Et puis curieusement alors qu’on n’en attendait absolument plus rien « Atmâsphere » va redonner un léger intérêt au disque, puisqu’enfin les gars vont lâcher le frein à main et montrer une facette un peu plus intéressante. Avec ses parties plus « rapides » (ça n’est quand même pas du MARDUK ou BLACK DAWN niveau vitesse) et ses solos intéressantes et mélodieux, l’ensemble se distingue par plus d’agressivité et d’imagination, avec surtout plus de diversité, mais hélas qui se retrouve plombé encore une fois par une durée bien trop longue.
Mais quand le quartet se décide de raccourcir ses compos cela passe tout de suite beaucoup de mieux, à l’instar de « Rebellion » qui sans être exceptionnel passe relativement bien le cap des courtes. A la fois plus énergique et plus direct il voit même quelques blasts surgir au milieu d’une rythmique plutôt mid-tempo et légèrement remuante, et l’on ne peut que regretter que les mecs ne reprennent pas plus souvent ce schéma. Car si « The Abyss Gazes Also » se fait plus sombre et triste (avec en prime un peu de guitare acoustique sympathique) on s’aperçoit encore que la bande a le cul entre deux chaises, hésitant à aller plus loin dans le gros Heavy à l’ancienne et n’osant pas pousser plus loin ses escapades plus violentes et extrêmes, le tout avec de nouveau des longueurs et une prévisibilité des arrangements qui en devient vite énervante. Du coup on passera rapidement sur « Beyond Null Reality » à l’ambiance presque religieuse et bien foutue, mais à l’ensemble plombé encore et toujours par la même raison, et ça sera la même chose pour « The Heralding » qui pendant dix minutes interminables se répète inlassablement, malgré plus de variété et d’idées (solos nombreux et parties tribales qui ajoutent un petit plus).
On aura donc compris qu’il n’y a rien de vraiment exaltant ni rien de totalement loupé non plus, ça reste neutre sans être transcendant ni marquant, malgré les quelques moments plus agréables et inspirés qui sont noyés dans un océan de banalité. Avec en prime une production live et naturelle dont la puissance laisse à désirer, et un groupe dont la musique manque d’énergie et de couilles, on peut être sûr ça n’est pas encore cette fois-ci que les Finlandais grimperont d’un cran dans la hiérarchie, et au sein de la scène de leur pays qui est depuis un bon moment une des plus intéressantes qui existe sur le vieux continent.
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