Encore une formation complètement culte que je n’avais jamais pris la peine d’écouter, ne serait-ce que
« Spectrum of Death » (1990), son premier album emblématique. Il faut dire que
MORBID SAINT se fait rare (le deuxième LP «
Destruction System » n’est paru qu’en 2015), ne donnant que peu d’occasion de parler de lui. Par conséquent, à l’instar d’
EVILDEAD récemment revenu d’entre les morts avec l’insipide
« Toxic Grace », «
Swallowed by Hell » sera donc pour moi un bon moyen de découvrir les Américains.
On en parle de cette pochette ? Non, je n’aime autant pas. Rétrograde, inutilement gore et finalement peut-être un peu ridicule aussi, elle semble quoi qu’il en soit vouloir dire que le quintette nous revient plus rageur que jamais avec dix pièces de pur
thrash metal brutal, sans concession. Et il est vrai que dès « Rise from the Ashes », ça pulse fort avec notamment un
BJ Bagemehl particulièrement en forme derrière son
drum kit. Un vrai mystère ce type, qui n’a rien d’un petit jeune et qui n’est pourtant référencé dans aucune autre formation, de même que son compère bassiste
Bob Zabel d’ailleurs… Si ce n’est cette section rythmique renouvelée, le reste de l’équipe est inchangée :
Jay Visser et
Jim Fergades aux guitares,
Pat Lind au chant, le timbre de ce dernier me faisant rapidement penser à celui d’
Andreas Geremia de
TANKARD.
Comme je suis gêné de ne pas mieux connaître la bande, je fais quand même un petit tour sur «
Spectrum of Death » : le chant flirte avec le
black ou les intonations de
Mille Petrozza (
KREATOR), tout
speede à mort avec des solos bien à l’arrache, il y a presque une petite ambiance
death qui se dégage de la violence des riffs slayeriens, je comprends mieux le statut des Américains dans la hiérarchie métallique. Par conséquent, je comprends également que les nostalgiques des années 90 pourraient ressentir une pointe de déception lors de l’écoute de ce «
Swallowed by Hell » qui coche toutes les cases du modernisme : un chant moins clivant, une production nucléaire (Chernobyl Studios oblige), de vrais solos écrits, techniques et enlevés, un son puissant enfin qui met certes en exergue la force de ces nouvelles compositions mais qui peine à se démarquer. Dommage pour l’identité, tant mieux pour la qualité d’écoute, étant particulièrement emballé par les trois quarts d’heure proposés ici.
« Fear Incarnate » par exemple : des cris, une introduction à la batterie seule, des riffs en allers-retours ultra saccadés, la basse qui entre et le tout s’emballe sur une cavalcade rythmique sautillante un peu dans l’esprit du
mosh je trouve, c’est totalement ma came. D’ailleurs, je cite ce titre mais, globalement, ce sont les dix qui pourraient être pris en exemple tant je n’y vois aucune faille autre que de ne pas avoir cherché à reproduire ce que ces mêmes musiciens faisaient il y a trente-cinq ans, chose qu’essayait davantage de retranscrire, il me semble, «
Destruction System ». J’ai donc tendance à lui préférer ce troisième effort qui, encore une fois, s’il montre un visage neuf de
MORBID SAINT, n’a que des arguments en sa faveur : sa vitesse, sa précision, ses qualités techniques (mais d’où sort cette putain de section rythmique), ses mélodies vocales, ses riffs hyper efficaces, sa chaleur…
Finalement, c’est vrai que l’album ne contient pas de titres particulièrement marquants, c’est plutôt la performance globale qui transfigure l’écoute. De plus, le style s’emble s’être réorienté vers des choses plus techniques (moins de
KREATOR ou de
SLAYER, à part « Killer Instinct » peut-être, davantage de
SADUS, voire de
FORBIDDEN), concluant la découverte par un constat sans appel : cette pochette moche ne rend absolument pas compte du grand raffinement de ce
thrash metal bien plus intelligent que ce que les musiciens voudraient nous faire croire. Je sors totalement conquis de mes multiples écoutes.
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