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Deathhammer - Crimson Dawn
Chronique
Deathhammer Crimson Dawn
Si nous avions fait l’impasse sur le pourtant très bon Electric Warfare paru en 2022 pour des raisons de type "chroniqueur porté disparu", il n‘était pas envisageable de faire de même avec Crimson Dawn, sixième album flamboyant (désolé pour l’absence de suspens) des Norvégiens de Deathhammer paru en août dernier chez Hells Headbangers Records avec qui le duo collabore depuis maintenant plus de dix ans.
Pour ce retour aux affaires et pour la première fois de leur carrière, les Norvégiens ont choisi d’illustrer ce nouvel album avec une photographie de leurs trognes. Moches comme deux poux, nos zigotos alcoolos posent ici fièrement les pieds dans la neige accompagnés pour l’occasion de torches enflammées, de fumigènes rougeâtres, de cartouchières ultra Metal et autres apparats de cuir essentiels à la bonne pratique de ce genre de Thrash particulièrement régressif et furibard. Une composition certes kitsch et pouvant probablement prêter à sourire mais une composition néanmoins des plus réussies qui, rehaussée de ce logo toujours aussi cool, donne furieusement envie de se plonger dans la découverte de ce nouveau brûlot.
Composé de huit nouveaux morceaux pour une durée affichée à un tout petit peu moins de quarante minutes, Crimson Dawn confirme par ces chiffres s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur c’est-à-dire dans le registre d’un Speed / Thrash toujours aussi furieux et intense mais avec dorénavant deux ou trois compositions au long cours capables en effet de s’étirer sur plus de six ou sept minutes. Un constat qui ne doit en aucun cas vous effrayer puisqu’à vrai dire cela ne change rien aux propos de nos deux Norvégiens toujours appliqués à foncer têtes baissées sans jamais se retourner.
Alors que vous dire qui n’ait pas déjà été dit précédemment au sujet de Deathhammer et de ses albums calqués grosso modo les uns sur les autres et capables de nous faire remonter le temps ? Eh bien, vous vous en doutez, absolument rien puisque sortie après sortie, le duo s’évertue avec toujours autant de brio et de réussite à dérouler sans jamais se lasser la même sempiternelle formule. Potards dans le rouge, pied au plancher et taux d’alcoolémie bien au-delà de l’immobilisation du véhicule et du retrait de permis sont une fois de plus de la partie pour une nouvelle démonstration de Speed / Thrash 80’s toujours aussi féroce et délicieuse. Vous m’excuserez donc si je radote ou si je ne fais que pointer du doigt des évidences mais si vous êtes déjà tombés sous le charme des précédentes réalisations de Deathhammer, je ne vois pas ce qui pourrait vous empêcher d’y succomber à nouveau ?
Toujours aussi largement inspirés par la scène allemande des années 80 (Destruction, Sodom, Kreator, S.D.I. et toute une ribambelle d’autres formations plus ou moins évidentes) avec naturellement ici et là quelques réminiscences toutes norvégiennes (impossible évidemment de ne pas faire un parallèle avec Aura Noir, Nekromantheon, Condor ou bien encore Töxik Death), Daniel Kråkevik Salsten aka Sergeant Salsten et Cato Stormoen aka Sadomancer y vont une fois de plus de leurs riffs Speed / Thrash exécutés sans demi-mesure et surtout pas plus vite qu’à fond. Des riffs peut-être pas bien sorciers mais d’une efficacité absolument redoutable faisant écho à l’urgence des années 80. Ce riffing passionné et habité s’accompagne de galopades tout aussi frénétiques avec, comme pour mieux évoquer cette décennie passée, son lot de descentes de rototoms un brin désuètes et pourtant si chouettes. Ajoutez-y des solos tantôt mélodiques, tantôt chaotiques, des lignes de chant arraché avec en guise de cerise sur le gâteau quelques montées dans les aiguës toujours bien placées ainsi que des ambiances qui puent Satan les flammes de l'Enfer et vous voilà avec dans les oreilles un album de Thrash AOP 100% certifié.
Alors on les entend toujours les éternels insatisfaits bégayer des d’assertions du genre : "Gneugneugneu on a déjà connu plus original", "Gneugneugneu c’est toujours la même rengaine", "Gneugneugneu ça casse quand même pas trois pattes à un canard") mais au-delà d’avoir terriblement envie de leur signifier qu’il serait judicieux de la mettre en veilleuse, le fait est que Crimson Dawn est tout de même un petit peu plus varié qu’il n’y paraît. Certes ça cavale effectivement beaucoup pendant près de quarante minutes mais l’album est tout de même parsemé de brefs ralentissements et autres menus changements de rythmes toujours très bien sentis qui permettent naturellement de nuancer au moins brièvement le propos de nos deux Norvégiens en apportant ainsi à l’ensemble par le biais de courtes séquences tout simplement sur la retenue voire avec une pointe de groove un petit peu plus de relief.
Bref, je ne vais pas m’amuser à pondre dix-huit paragraphes sur une album de Speed / Thrash de la trempe de ce Crimson Dawn car cela n’aurait absolument aucun sens. Ce qu’il faut surtout retenir, malgré une formule aujourd’hui vue et revue un nombre incalculable de fois, c’est que ce sixième album se hisse sans difficulté et dans un registre un petit peu différent parmi les meilleures sorties Thrash de l’année aux côtés notamment des Français d’Hexecutor et de Mortal Scepter. Un disque sauvage et intense toujours aussi redoutable et jouissif d’efficacité. Sans surprise, ni vous ni moi n’iront évidemment crier sur les toits que le duo norvégien représente de quelque façon que ce soit le renouveau du Thrash en 2025 (ce serait même plutôt l’inverse) mais tout le monde s’accordera en revanche à dire que ça bâtonne sévère et que cela est bien suffisant pour s’en enthousiasmer. Car oui, quelle branlée messieurs, dames !
| | AxGxB 4 Décembre 2025 - 243 lectures |
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