Deathhammer - Phantom Knights
Chronique
Deathhammer Phantom Knights
Citez moi un, rien qu'un seul, groupe de thrash norvégien. Comme ça, de but en blanc. Pas évident hein? A vrai dire, je n'en connais aucun. Et pour cause, la Norvège est plus connue pour ses formations de black metal que ses combos de thrash. Mais l'épidémie de revival touche tous les recoins de la planète et on pourra désormais inscrire Deathhammer sur la liste. "Popularisé" par Fenriz qui n'hésite pas à le citer partout, allant même jusqu'à mettre son logo sur la pochette de F.O.A.D. de Darkthrone (regardez bien la veste du keupon squelettique), le duo sort fin 2010 son premier full-length Phantom Knights chez les alcooliques de Witches Brew, brasserie teutonne déjà responsable d'armes de désinhibition massive comme Gama Bomb, Toxic Holocaust ou Hammerwhore.
Et c'est qu'ils sont bons en plus ces cons! Formés en 2005 et déjà auteurs de trois démos et un EP, les Scandinaves nous proposent là un voyage dans le temps d'un réalisme impressionnant. Nous revoilà en 1983 quand Slayer sort Show No Mercy, l'influence la plus marquée des Norvégiens, ou Hellhammer sa trilogie de démos. Une époque où le thrash et le metal extrême n'en étaient qu'à leurs balbutiements et fleuraient bon le speed, le heavy et le punk hardcore. C'est donc exactement ce type de thrash auquel s'adonne Deathhammer, avec un talent certain. Phantom Knights se pose ainsi comme une compilation de titres courts, efficaces, à la réalisation parfois bancale et mal assurée mais à l'énergie et l'intégrité remarquables. C'est agressif (rha cette voix écorchée jouissive qui part parfois en cris aigus à la Araya/Schmier!), c'est même franchement brutal par moment (presque des blast-beats à 2'25 sur "Blood Token"!) et ça joue vite la plupart du temps avec du chuka-chuka (skank/up-beat pour les pros, je viens de l'apprendre) et un peu de d-beat. Bref, c'est entraînant à mort et le combo enchaîne les riffs pas techniques pour un sou mais tellement accrocheurs, avec souvent des petits relents mélodiques de heavy/speed comme au tout début des eighties qui font tout leur charme. Quelques-uns ont même un arrière goût de proto-black ("Devilish Dirge" à 1'45, non?). D'autres se font bien sûr plus foncièrement thrash (le riff d'ouverture très Slayerien de "Cold Winds Of Death"). Si le rythme se fait majoritairement véloce sur des titres de trois minutes, mise en musique de la cavalcade destructrice des chevaliers de l'apocalypse sur la magnifique pochette (bah quoi, ça pourrait être pire, allez donc voir celle de l'EP Forever Ripping Fast!), Deathhammer laisse quand même la place à quelques mid-tempi headbangants tout aussi efficaces. Des variations de rythme rares mais bienvenues et quand le duo étoffe plus ses morceaux comme sur les excellents "Plague Mass" (et son intro lente à la lead menaçante) et "Queen Death", ça passe tout seul! Histoire d'agrémenter des compositions somme toute relativement simples, les Norvégiens ajoutent également, sans surprise, tout un tas de solos chaotico-mélodiques à la qualité et l'intérêt fluctuants, les mieux branlés étant à trouver sur le dernier morceau "Queen Death".
Créativité et originalité nulles? Pas loin oui. Mais je préfère cent fois ce genre d'album, à la production à l'arrache mimant le manque de moyens de l'époque, que des albums modernes chiants au son parfait sans âme, même venant d'anciennes grosses pointures. N'est-ce pas Exodus ou Destruction? Avec son old-school fucking thrash metal cliché et passéiste, Deathhammer atteint son objectif et c'est bien là le principal. Phantom Knights n'est ni plus ni moins qu'un clin d'œil aux early 80s et aux groupes comme Slayer, Venom, Bathory, Hellhammer et consorts. Un clin d'œil pas très fin certes, mais complètement assumé. Et surtout, crédible.
P.S: limité à 700 exemplaires, j'ai le 477. Comment ça on s'en fout?!
| Keyser 1 Mars 2011 - 1860 lectures |
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2 COMMENTAIRE(S)
02/03/2011 14:07
02/03/2011 08:59