Chaos - Violent Redemption
Chronique
Chaos Violent Redemption
Depuis quelques temps un label nous inonde de demandes de chroniques, à tel point qu’il nous faudrait doubler l’effectif de chroniqueurs pour n’en traiter ne serait-ce que la moitié. Ce label s’appelle Transcending Obscurity (anciennement connu sous le nom de Diabolical Conquest, également un très bon webzine), plus exactement ici le sub-label indien, et s’il affectionne particulièrement le death et le doom c’est pourtant bien de thrash dont il sera question ici pour, signalons le au passage, la première chronique d’un groupe indien sur Thrashocore.
Après une unique démo du même titre en 2009, Violent Redemption est donc le premier effort de ces jeunes Indiens même si le groupe affiche déjà sept ans d’existence au compteur. Probablement inconnu ici de l’immense majorité des amateurs de thrash (jamais entendu parler d’eux avant perso), Chaos s’intègre dans la mouvance revival thrash qui sévit depuis déjà plusieurs années, pouvant notamment rappeler la scène italienne. Evidemment influencé par les grands anciens du thrash estampillé Bay Area essentiellement (Exodus et Testament en tête, dans leurs penchants les plus mid-tempo), le quatuor distille pourtant quelques plans moins typiques et pourra même par certains aspects faire évoquer feu-Pantera.
L’entame d’album ne laissera pas planer le doute bien longtemps quant aux intentions de nos Indiens. « Torn » tape d’emblée dans un thrash US ultra calibré faisant tout de suite penser à l’ex bande de Zetro : riffs tranchants ultra headbanguants qui vous rentrent immédiatement en tête sur une rythmique toutouta toutouta mid-up tempo nous laissant entrevoir que si Chaos ne concourra probablement pas dans la catégorie « excès de vitesse », le groove déjà pressenti devrait par contre nous valoir une bonne partie de dévissage de cervicales. La confirmation ne tardera pas avec une « Game » dansante au possible et taillée sur mesure pour plaire au thrasheur heureux de voir les jeunes pousses d’aujourd’hui rendre un hommage sincère au style. Si la suite proposera également de temps à autres un thrash plus véloce (« War Crime », « Violent Redemption »), l’ensemble ira bien plus puiser ses racines dans une rythmique assez pépère à la Testament que dans un tchouka-tchouka frénétique à l’allemande, ce qui ne me pose aucun problème d’autant plus lorsque les riffs sont un minimum travaillés, ce qui est le cas ici. Quelques petites variations, comparé au groupe de revival thrash lambda, permettront toutefois à la bande de Trivandrum de parer d’un cachet évoquant les Texans sus cités. En effet au-delà des certains riffs dont le groove naturel pourra faire penser à ce bon vieux Dime (« Game » à 38’’), Chaos a pris le parti de ne pas rajouter trois couches de guitares derrière chaque lead ce qui nous donne quelques soli bien sentis sur fond de basse/batterie, chose que ne reniait pas Pantera et qui tend à se faire rare de nos jours. Une prise de risque s’avérant d’autant plus payante que Nikhil, s’il n’égale évidemment pas la patte inimitable de Dimebag, est loin d’être manchot, ses interventions se faisant bien souvent très pertinentes, à l'instar de celles (plus rares certes) de son collègue à quatre cordes (« Heaven's Gate »). A côté d’une section rythmique qui ne vous réservera que peu de surprises (du tchouka-tchouka, du d-beat, de la double à foison…) les vocaux de JK apporteront un brin de variété s’étendant d’un chant limite growlé au plus ‘’chanté’’ en passant par les beuglements thrash classiques mais terriblement convaincantes.
Associées à quelques passages mettant un peu plus l‘accent sur le côté mélodique (« Heaven’s Gate ») ces petites incartades permettent au groupe de ne point trop s’embourber dans une mouvance déjà bien saturée et suscitant autant d’intérêt que d’aversion. Car pour l’ensemble on pratique ici en terrain extrêmement bien connu, trop pour certains peut-être mais force est de reconnaître que Chaos a indéniablement des atouts à faire valoir et il serait dommage de les ranger d’emblée dans la masse des formations revival thrash lambda. Le groupe démontre ici une réelle capacité de composition beaucoup plus intéressante qu’un simple empilage de riffs sans cohésion. S’il souffrira évidemment de la comparaison avec tout ce qui s’est fait depuis trente ans, « Violent Redemption » ne s’en sort pas moins avec les honneurs et saura régaler ceux qui comme moi ne crachent pas sur du thrash de qualité qu’il date de 1983 ou de 2013.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
3 COMMENTAIRE(S)
citer | Bien sympa en effet. Bonne idée de marier des tempi speedés avec du groove thrash à la Pantera. Et le chanteur ne gâche pas la fête, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. |
citer | Oh ben y'a pas de quoi, l'album est plutôt cool au final. |
citer | Merci pour la kro
L'album est sold out mais en écoute intégrale et téléchargement sur Bandcamp |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
3 COMMENTAIRE(S)
20/03/2014 20:25
19/03/2014 18:53
19/03/2014 13:45
L'album est sold out mais en écoute intégrale et téléchargement sur Bandcamp