Oh ! Des Brésiliens avec un nom aux sonorités allemandes, cela rappelle de bons souvenirs historiques ! Mais n’intentons pas un faux procès à
DUNKELL REITER, dont le seul combat est celui de la survie du
thrash metal qui, comme il le dit en intitulé de ce troisième LP, ne mourra jamais. Suis-je prêt pour une nouvelle galette faite de vestes à patches, de cartouchières, de cuir et de grosses lunettes de soleil ?
Nouvellement arrivé sur le label local
Impaled Records, au catalogue extrême bien rempli, le quatuor poursuit son exploration d’une musique passéiste en s’appuyant sur quelques éléments clés qui, à défaut d’être indémodables, s’avèrent toujours aussi efficaces : le chant
speed black thrash de
Rivelly Assassin, les cavalcades rythmiques en aller-retour boostées par une double pédale efficace, sans être non plus renversante, de nombreux solos principalement joués en bas du manche pour atteindre les notes les plus aigues possibles, une basse ronflante enfin qui apporte une dimension un peu
crossover aux dix compositions de ce «
Thrash Never Dies ». Que du vu, revu, prévu, pour un disque qui, de la pochette au look des musiciens, ne laisse aucune place à la surprise, à l’étonnement. L’avantage, c’est que la déconvenue n’est également pas possible.
Du côté des influences, l’école américaine me semble être la plus présente et les références à
EXODUS,
OVERKILL,
TESTAMENT voire
METALLICA ne manqueront pas de marquer l’écoute mais, même si la digestion de ces différentes sources d’inspiration paraît terminée, nous sommes encore un peu trop éloignés de la clairvoyance des défricheurs, les Brésiliens se cantonnant dans une restitution fidèle, appliquée, manquant néanmoins des traits de génie nécessaires pour devenir autre chose qu’une solide institution nationale. Ce qui est déjà très bien, nulle perfidie dans mes propos. Sans compter que les deux guitaristes offrent une belle prestation du côté des
leads notamment, situés pile là où se rejoignent l’agressivité et la mélodie.
En dépit des qualités instrumentales et d’une interprétation quasi sans faille, le groupe gagnerait tout de même à faire plus court (les six minutes de « Game of Death » et son introduction très « Painkiller », les plus de cinq d’« Evil Never Dies »), mon ressenti global serait bien meilleur avec dix à quinze minutes de moins sur la durée totale d’un LP qui s’enlise parfois dans de trop longues parties instrumentales (foison de solos, de passages purement rythmiques) ou encore des mid-tempos qui vont moins bien au teint des musiciens. Car ces derniers n’évoluent pas dans le
techno thrash et les morceaux proposés ne sont structurellement pas pensés pour être autant étirés. Par conséquent, si ce serait mentir que d’affirmer que le moment passé en compagnie de
DUNKELL REITER est désagréable, il sera toutefois difficile d’expliquer un engouement sans limite. Ok, ça pulse (« Eternal Nightmare »), la voix parvient à ne pas agacer en évitant les notes criardes, les riffs sont carrés et c’est bien produit avec juste ce qu’il faut d’amateurisme pour conserver cette saveur
underground, le batteur aime
Dave Lombardo (certains patterns de double sont typiques) mais les plans répétés à la
JUDAS PRIEST (« Evil Never Dies ») finissent de m’inciter à pousser le disque sur le côté.
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11/12/2024 12:56