Vingt ans déjà que les Lyonnais de
DEADLYSINS font parler la poudre d’un
thrash metal radical, puisant à la source de l’ancien temps une férocité cynique pourtant bien contemporaine. La discographie est peut-être maigre au regard de l’expérience accumulée, «
Age of Revelation » n’étant que le troisième LP de la formation (pour une démo, un split et l’EP
« Old School »), cela suffit pourtant à en faire une formation reconnue tout en expliquant possiblement pourquoi elle est restée aussi longtemps sous mon radar. Mais comme il n’est jamais trop tard pour se prodiguer du bien, je ne manque pas l’occasion qui m’est donnée de savourer ces dix pièces de pur
metal, sous la houlette du grand
Adipocere Records.
Une telle pochette ne saurait mentir, les dix compositions vont osciller entre un état d’esprit foncièrement californien pour le côté
fun (« Circle Pit Comedy Club »), l’amusement n’étant ici finalement qu’apparent, les riffs quant à eux étant davantage redevables à la glorieuse école allemande,
KREATOR,
SODOM,
DESTRUCTION et compagnie, vous connaissez la chanson. Cependant, le fait d’avoir des références (qui lorgnent aussi à l’occasion du côté du
mosh grâce aux chœurs) n’a pas forcément pour conséquence de transformer la bande en vil épigone dénué d’intérêt. Car certes le terrain est balisé, miné de solos foudroyants ou d’attaques
Blitzkrieg, sans que l’auditeur soit autrement surpris de les trouver là mais, en dépit de ces éléments forcément attendus dans un disque de
thrash, nous trouvons la classe naturelle de l’exécution, ce sentiment que tout coule de source, que les riffs et rythmiques s’enchaînent de façon logique sans que cela n’accroche jamais, tant dans les accélérations brutales (« Personal Disaster ») qu’au cours des rares moments plus posés, voire épiques tel que « Farewell », presqu’une ballade par bien des aspects. Bon, une ballade où on se fout des gnons et où on cire ses rangers, mais en couple ! La main dans la main ! Énamouré.
Ok, je voudrais pinailler, j’aurais tendance à penser que trente-huit minutes c’est peut-être un peu trop long (le premier LP «
Dementia en faisait pourtant cinquante) mais
DEADLYSINS, sous ses allures de rustre mal embouché, a de la ressource. Un plan
heavy par ici (« Heart Drowned in Sulphur »), une bouffée d’
« Extreme Aggression » par-là et ça fait la rue Michel. Je pourrais d’ailleurs souligner en particulier l’excellent boulot du chanteur et du soliste car même si, rythmiquement, l’ensemble résiste aux balles, les envolées de la six-cordes apportent juste ce qu’il faut de technicité et de peps aux compositions alors que le vocaliste s’égosille plus que de raison afin d’accroître le sentiment d’urgence hystérique qui se dégage de ce «
Age of Revelation ».
Un sacré travail d’écriture donc pour une réussite pleine et totale : des albums
thrash metal de cette pointure, nous voudrions tous pouvoir en chausser chaque jour et j’espère ardemment que ce retour ne sera pas un feu follet mais bien les prémices d’un foyer ardent amené à perdurer. Dit autrement, s’il-vous-plaît, n’attendez pas encore dix ans pour revenir botter des fions.
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