Je m’interroge : jusqu’à quel point le fait de savoir que
BLOODFIELD a débuté sa carrière en étant un groupe de reprises influe sur l’impression de plat réchauffé que
Homunculus Sapiens me procure ? Car si les Italiens ont aujourd’hui plus de quinze ans de carrière, ils ne peuvent s’appuyer que sur un LP paru en 2016 (
Sinners or Liars), donc assez peu d’éléments concrets pour pouvoir travailler, voire asseoir leur griffe. Et si je mentionne ce passif de
cover band, c’est bien parce que tout au long de l’écoute de ces dix compositions, j’ai clairement le sentiment de voir défiler sous mes yeux ébahis l’ensemble des réflexes que se devrait d’acquérir une formation de
thrash metal qui biberonnerait du
METALLICA depuis sans doute sa plus tendre enfance, pas mal de l’
ANTHRAX période
John Bush également (« Just Like That »).
C’est peut-être un bien mauvais procès que j’intente au quintette dont les qualités sont au demeurant nombreuses : des compositions bien ficelées dotées de riffs hélas peu variés, des solos travaillés, un chant certes à faible modulation mais relativement à l’aise dans l’équilibre entre rage et mélodie, ce n’est déjà pas si mal du moins pour des types qui débuteraient. Mais voilà, je m’ennuie ferme. Arrivé à la quatrième piste, je trouve déjà le temps long parce que je suis certain que rien de ce qui suivra ne me sortira de ma léthargie. Je retrouverai les mêmes rythmiques convenues, les mêmes
leads obligatoires, quelques tics empruntés au
SLAYER du milieu des années 90 (« Pariah »), soit finalement un peu de tout ce qui a construit la renommée du
Big Four. Par conséquent, et cela m’arrive rarement, je ne vois vraiment pas ce que je pourrais raconter sur le groupe qui pourrait inciter à la découverte. Ou alors, il faudra vraiment être accroc aux
Four Horsemen (« Nightmare »), auquel cas
BLODDFIELD se présentera comme un excellent
Tribute Band, même si le disque ne contient que des titres originaux. À la limite, je pourrais remercier les musiciens de ne pas avoir écrit de ballade ou de morceau instrumental mais comme toutes les chansons se ressemblent, cela n’aurait finalement pas été une si mauvaise idée que d’apporter un peu de changement dans ce bloc compact, sculpture esthétiquement irréprochable réalisée par un élève doué mais incapable de s’abstraire de ses influences classiques.
Allez, je terminerai en reconnaissant qu’il y a aussi une couche de
PANTERA (« Burning Down »), celui de
Cowboys From Hell mais cela reste dans un giron archi-connu qui ne laisse que peu de place à la réelle personnalité des Italiens. En définitive, autant je serais ravi de les voir interpréter des tubes issus de
Master of Puppets,
Divine Intervention ou
Stomp 442, autant leurs propres compositions s’avèrent trop redondantes pour susciter mon adhésion : propres mais sans saveur, précises mais trop scolaires, manquant de folie là où une floppée de jeunes groupes émergeants foutent des branlées cuisantes. Pour moi, un disque de plus au sein du catalogue de
Great Dane Records qui nous a habitués à mieux que cela dans ses choix artistiques. L’Italie est-elle vraiment l’Eldorado recherché ?
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12/12/2025 11:31
12/12/2025 10:22