Ah, la fameuse boule à facettes ! C'était le bon vieux temps des boums du samedi après midi (sans Sophie Marceau, éternelle déception), avec couvre feu obligatoire à 17h30 pour tous et interdiction formelle d'introduire de l'alcool dans une party sponsorisée par Banga et Biactol. MC Hammer. Benny B. Les Bass Bumpers. La recherche effrénée d'une SEGA Master System pour sauver la journée, et éviter d'avoir à danser "Still Loving You" avec le cachalot de service dont personne n'a voulu, même pas le chien. Ça vous rappelle quelque chose ? Non ? How lucky. Enfin, ça c'était de mon temps, avant que les jeunes ne fument leur premier joint à huit ans et ne s'adonnent aux joies du speed drunking à douze en chargeant la mule dès l'heure du goûter. Comment ça vieux con réac ? Si vous croyez qu'on vous a attendu ... Prenez Gerre par exemple. Première cuite à treize ans alors que l'Eintracht remporte la coupe de l'UEFA (en 1980) avant, deux ans plus tard, de livrer son premier show avec TANKARD dans une salle de classe. La bière étant bien sûr proscrite dans l'établissement scolaire, le petit Geremia et sa bande n'ont rien trouvé de mieux que vider des cartons de lait et d'y verser du houblon, ni fûts ni connus. Tetra brick de tetra pack de bière en somme !
Et seize ans plus tard, ça donne quoi ? De gentils fonctionnaires rangés des voitures qui mendient à bobonne la moindre soirée ballon rond en s'y prenant un mois et demi à l'avance ? Pensez donc. Comme la vermine ne se rend jamais, neuvième album dans les bacs et premier forfait chez Century Media après que Noise International se soit finalement résigné à effacer l'ardoise des allemands.
"The Tankard" (1995) était un poil tiédasse ? Qu'à cela ne tienne, les hools de Frankfurt ont balancé le sirop et fait grimper leur thrash punkoïde de quelques degrés salvateurs. Alors certes, les cochons auraient pu faire l'effort de laver les chopes mais s'il subsiste quelque arrière goût de heavy thrash éventé ("Planetwide-Suicide", "Face Of The Enemy", "Splendid Boyz"), le gros de la livraison étanchera sans problème la soif des drunkards en manque de pochtronades funny, de riffs grassouillets et de tempos rapides. Signe d'une santé retrouvée, Gerre s'est remis à gueuler comme un putois sur les meilleurs titres du lots comme “Serial Killer”, fast track à l'ancienne qui n'attend même pas les 3 minutes réglementaires pour balancer un solo d'enfer, ou encore la bien bourrine “Tankard Roach Motel”, qui donne autant envie de partager sa chambre avec le groupe que de voter PS aux prochaines échéances électorales (Copyright Von_Yahourt, all rights reserved).
Il faut dire que le guitariste Andy Bulgaropulos, un peu esseulé suite au départ d'un Katzmann soudain frappé d'arthrose, tire ici ses dernières cartouches avec TANKARD. Un “Disco Destroyer” en forme de baroud d'honneur donc, pour celui qui restera comme l'âme progressiste (“For A Thousand Beers”, “Of Strange Talking People Under Arabian Skies” et “Days Of The Gun”, c'est lui) et rock n' roll
(“Alien”!!!) du groupe. De cette dernière cargaison de riffs made in Andreas, on retiendra principalement “Death By Whips”, issue de la démo “Heavy Metal Vanguard” (et ici remise au goût du jour avec fraîcheur et à propos) et surtout l'addictive “U.R.B.”, qui redonne ses lettres de noblesses à l'appelation fast thrash punk que le groupe revendique depuis ses débuts. Pour le reste, Frank Thorwarth (le bassiste) a encore assuré avec toute la finesse qui caractérise ses compos (l'entraînante “Mr. Superlover” et le pugilat de l'album donc, “Tankard Roach Motel”) mais la palme du meilleur titre revient au batteur Olaf Zissel, qui signe avec “Queen Of Hearts” un vibrant hommage à Lady Di. Si si, vous avez bien lu ! Rassurons la communauté thrash en précisant que passé un démarrage mélodique et mid tempo, la rythmique pied au plancher et les backing vocals de soiffards laisseront sur le carreau tous les adorateurs d'Elton John et de Paris Match. En résumé un bon petit TANKARD qui, s'il ne fera pas date, marque un premier tournant dans l'histoire du groupe. Avec l'arrivée du bûcheron Andy Gutjahr, TANKARD va perdre en variété de jeu ce qu'il va gagner en force brute, avant d'entériner définitivement ce virage brutal sous la houlette d'un certain Andy Classen.
2 COMMENTAIRE(S)
15/01/2009 13:04
Merci pour les anecdotes concernant les débuts de Tankard, ça renforce encore mon amour pour ce groupe ! "ni fûts ni connus", hahaha
Héhé de rien ! Si tu veux tout savoir, j'ai tiré cette anecdote du livret de "B-Day" ou Mike Kipness, qui a écrit pas mal de paroles pour eux, retraçait les 20 ans de carrière du groupe. Le tout avec pas mal d'humour, je t'en recommande la lecture !
15/01/2009 09:22
Merci pour les anecdotes concernant les débuts de Tankard, ça renforce encore mon amour pour ce groupe ! "ni fûts ni connus", hahaha