Tankard - Fat, Ugly And Still (A)live

L’Allemagne…est un pays charmant, à l’histoire mouvementée et avec une forte identité culturelle. Pour un métalleux, c’est surtout, outre le fief des plus gros festivals de métal Européens (Wacken, Summer Breeze, Party San…), LE lieu de prédilection de la bière et des groupes de thrash et de heavy (en schématisant).

Alors quand un groupe comme Tankard cumule à la fois imagerie biereuse et thrash métole, on ne s’étonne pas qu’ils aient remporté un succès certain dans leur propre pays. Et cela fait plus de 23 ans que ça dure, les thrashos alignant albums sur albums en conservant cette imagerie alcoolico-beaufesque. Cela reste du bon thrash des eighties, en filiation directe avec Anthrax, Metallica et les premiers Slayer (les deux premiers en tout cas), Tankard ayant débuté à la même époque bénie.. Cependant, au contraire de tous ces groupes, le groupe n’a pas évolué d’un iota ou presque…

Pour célébrer cette longévité impressionnante, le groupe a enregistré dans sa ville d’origine Batschkapp (pas loin de Francfort) un concert best of de 24 titres, couvrant toute sa longue discographie. Rien que le titre des morceaux m’a bien fait marrer : « Need Money for Beer », « The Morning After », « Beermuda », « Die With a Beer in your Hand », « Alcohol », « Space Beer », « Freibier »… une certaine passion pour la bière accompagné d’une nette touche d’humour se dégage étrangement de tout ça..

L’humour ne faisant pas tout, encore fallait-il que la musique suive. Et j’avoue avoir apprécié le style de Tankard, dont le thrash très classique au demeurant dégage ce qu’il faut d’énergie sur scène pour se faire apprécier par quiconque aime ce style. Le groupe est carré, énergique et sait tenir une scène ; le chanteur Gerre est notamment très fort pour communiquer avec le public et remplir les inévitables temps morts. Entre ses lancers de bières sur le public, les pseudos étranglements de spectateurs, ses exhibitions de bide à bière (c’est du niveau de compétition mondiale là!) et les nombreuses autres interactions avec le public (qui montent sur scène pour chanter ou baragouiner des blagues en Allemand…), il donne réellement vie au concert et rend le tout intéressant. Fidèle à son imagerie, le groupe descend évidemment la bière à foison tout au long du concert, les gobelets étant en évidence au pied de la batterie.. Il est vrai qu’un concert bondé en plein mois de Mai donne forcément une ambiance surchauffée, je n’ose même pas imaginer l’odeur post-concert.. En tout cas on ne se moque pas du spectateur, vu que le concert fait pas loin de 2h10. Pour le fan c’est un enchantement, par contre le simple amateur du genre aura sans doute du mal à tout voir en une seule traite.

Bonus inévitable de tout DVD, 4 clips joliment kitchs et non dénués d’humour (celui de « The Morning After » est eighties à mort) ; une interview sans doute intéressante, mais entièrement en Allemand de Francfort non sous-titrée… vous ne m’en voudrez pas mais malgré mes 10 ans d’Allemand je n’ai pas eu le courage de me lancer là dedans. J’ai cependant récupéré sur un site quelques anecdotes que raconte le groupe lors de l’interview, notamment le batteur qui se vante d’avoir bu 18 cannettes de 0,5 L lors d’un voyage entre deux dates et d’avoir assuré le concert du soir plus ou moins correctement… No comment !

Et quand c’est fini y’en a encore… Un second DVD rempli de vidéos bootlegs aux quatre coins du monde, du Japon à la Turquie en passant par la France, permet de situer le succès international de ce groupe que je pensais uniquement destiné au marché Allemand.. Scènes de vie en backstage (les Tankard en pyjama, un grand moment), extraits lives, tout ce que le fan a toujours pu vouloir savoir sur son groupe favori se trouve sans doute là. Comme tout bon DVD pas trop bâclé, « Fat, Ugly and still Alive » est donc l’indispensable de tout fan du groupe teuton, et peut même être conseillé sans trop de risques aux amateurs de thrash old school, tant la prestation est convaincante.

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