La découverte de
SYNAPTIC a débuté péniblement pour peu à peu devenir infiniment plaisante et même finir comme une superbe découverte. Marche arrière : en 2008, les Allemands sortent l’EP «
Distortion of Senses » dans l’anonymat de l’indépendance puis vaquent à d’autres occupations musicales. Pourtant,
Simon, seul membre rescapé de cette période, remet la main sur deux acolytes sérieusement capés et relance la machine, aboutissant au LP «
Enter the Void ».
Si je dis que les premières minutes de la rencontre furent pénibles, j’en suis la cause première : de bêtes réticences sur ce qu’est actuellement le
thrash allemand, l’angoisse d’encore tomber sur une formation
old school, de me farcir du
speed façon années 80, je n’avais clairement pas envie de cela. J’ai laissé passer l’introduction, assez neutre, avant de prendre pleine face « Malfunction Minds ». La lumière de l’illumination mystique a commencé à se faire dans mon cerveau embrumé : du
thrash oui, du
death également mais, surtout, une approche hyper technique qui dégage durablement les sinus. Quel trio ! Si le jeu de guitare est le premier truc qui m’a sauté aux oreilles, il ne m’a pas fallu bien longtemps pour comprendre que la section rythmique n’allait pas jouer le rôle de faire-valoir et qu’on tenait là une sacrée paire, la bande balançant des pics d’intensité dantesque à l’image de l’instrumental à haute vélocité qu’est « Memories of a Forgotten Future ». Autant je traînais la patte en début d’écoute, autant j’ai fini par courir comme un forcené après les huit titres qui composent la galette car, une fois n’est pas coutume, elle aurait pu être plus longue qu’elle n’est (trente-quatre minutes dont trois interludes instrumentaux). Tu vois Faudel dans le clip « Tellement je t’aime » ? C’est moi collant au cul d’«
Enter the Void ».
S’il fallait chercher des comparaisons, j’oserais peut-être parler de
CYNIC pour certains passages en chant clair, certaines sonorités guitaristiques (« City of Glass »), ou encore de
CRYPTOSIS mais tous les deux dopés au
tech death façon
GOROD, décidément balèzes les Allemands. Après, au lieu de croire en mes a priori, j’aurais mieux fait de jeter un œil au catalogue du label
Lifeless Chasm Records car il y a du très lourd, rien que cette simple recherche m’aurait immédiatement ôté tout doute. Et c’est donc ainsi que je me retrouve en possession d’un disque dont je n’attendais rien et qui vient me remuer tripes et boyaux car, si encore il ne s’agissait que de technique pure, mais les musiciens ont du
feeling, ça
groove, il y a du
swing voire de l’émotion qui se dégage de ces déluges de notes, bien mis en valeur par une production chaude, rassurante.
Vraiment, écoute après écoute, je reste sur ce même sentiment d’émerveillement face à la cohérence de cette sortie, sa limpidité d’écriture pourtant complexe, tout simplement conquis par la pleine maîtrise de ce
thrash death metal progressif, vraisemblablement voué à l’anonymat et d’autant plus délectable qu’il ne fera jamais les gros titres. Je signe immédiatement pour la suite, espérant juste que ce regain d’activité ne sera pas un épiphénomène mais bien une carrière amenée à se développer rapidement.
Par Keyser
Par gulo gulo
Par Jean-Clint
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Par Sosthène
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Par Lestat
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