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Under Assault - Deadly Experiments
Chronique
Under Assault Deadly Experiments
Brésil, Chili et Colombie... ce sont les trois pays auquel on pense instantanément quand on parle de la scène extrême sud-américaine, pourtant même si elle reste embryonnaire celle en provenance du Paraguay a de beaux éléments à proposer à ceux qui prendront la peine d’être curieux et de pencher une oreille sur ce qu’elle a de mieux à dévoiler. S’il y a cinq ans on a pu faire connaissance avec les excellents VERTHEBRAL on va se pencher aujourd’hui sur les vétérans de UNDER ASSAULT, qui depuis 2011 proposent un bon vieux Thrash des familles, à la fois efficace et sans prétentions. Si le combo a été prolifique lors de son début de carrière il a en revanche pris son temps pour publier ce deuxième album qui intervient sept ans après sa dernière sortie en date (ce qui n’a eu aucun impact quant à sa qualité générale), et qui aurait très bien pu être publié sous la forme d’un Ep. Car expédié en à peine vingt-quatre minutes on aurait été en droit d’espérer un peu plus de musique... surtout après une attente si conséquente, mais heureusement cela va permettre à ce long-format d’être compact et de ne jamais perdre en puissance comme en accroche, vu qu’on voit immédiatement que les gars ne sont pas là pour rigoler surtout que tout cela pue à pleine-nez le « Reign In Blood » de SLAYER.
Difficile en effet de ne pas voir le mimétisme proposé ici par l’entité avec ce disque mythique qui va reprendre les mêmes ingrédients du côté de la temporalité comme de l’exécution ultra-rapide, qui ne va laisser aucun temps-mort en cours de route. Preuve en est directement avec l’ouverture intitulée « Criminal Corporation » qui mise en continu sur une alternance entre parties ultra-rapides à rallonge et court mid-tempo idéal pour aérer l’ensemble, et lui donner ainsi plus de volume. Sans surprises sur le fond comme la forme ce premier morceau fait néanmoins parfaitement le job en défoulant comme il faut et en donnant le ton de ce qui va suivre, et en premier lieu de l’hyper-court « V.R.S. » qui en soixante-seize secondes va trouver le moyen de tout donner en termes de vitesse comme de passages en médium réguliers et redoutables. Ceux-ci vont servir ainsi de tremplin avant l’arrivée de l’imparable doublette « Masturbation » / « Destabilized Society » aux gros accents Punk qui défouraille comme il faut, tout en étant à fond quasiment du début à la fin sur fond d’écriture rudimentaire mais jamais lassante. Car si tout est primitif ça ne montre aucun signe d’ennui ou de ronronnement grâce à un équilibre idéal et un côté instinctif très plaisant... à l’instar du très bon « Deadly Experiments », qui sans perdre en agressivité lève légèrement le pied de façon plus marquée afin d’offrir un visage plus dense et homogène à l’ensemble, et prouver ainsi que même en ralentissant légèrement la cadence la formation conserve une vraie force de frappe.
Cela va atteindre son paroxysme avec le surprenant « Mandatory Suicide » qui n’est pas comme on pourrait le penser une reprise du classique de la bande à Tom Araya, même si ça s’appelle exactement de la même façon et que rythmiquement c’est durant une bonne partie du temps basé sur un tempo lent et rampant. Mais pour le reste les paroles ne sont pas les mêmes, et la conclusion basée sur un retour à l’explosivité prouve définitivement qu’on n’est pas en présence de la même chose que celle publiée en 1988. Hormis cela force est de reconnaître qu’on est en présence d’une très bonne composition (qui fait office d’hommage aux Californiens), à la fois dense et rugueuse qui sert de parfaite transition avant le retour à une primitivité exacerbée, comme « Muteki No Senshi Tachi » et surtout « Hang Them All » vont le proposer... cette dernière mettant en avant une facette Hardcore sautillante jouée à fond la caisse, et qui nous rappelle les grandes heures de BIOHAZARD ou encore MADBALL... histoire de finir d’annihiler toute volonté de résistance. Et comme pour montrer qu’elle est capable de tout jouer la bande termine les hostilités avec l’impeccable « The Mighty Warrior » qui reprend tout le panel rythmique entendu jusque-là, afin d’en finir d’un enregistrement imparable et qui fera parfaitement son office malgré ses références très (trop) affirmées auprès de l’entité de Kerry King. Avec en prime une production abrasive et rugueuse en total raccord avec l’époque proposée... et malgré ce sentiment évident de trop-peu on ne fera pas la fine bouche auprès de cette galette implacable qui ne laissera que désolation et destruction autour d’elle, tant c’est à un véritable déferlement de brutalité et de haine auquel on a droit de la première à la dernière seconde. Et même si ça reste pour le moment que de la deuxième division on ne peut que saluer ce brûlot qui ne laissera pas indemne et confirme que c’est auprès des contrées dites exotiques que le Thrash reste aujourd’hui le plus intègre, sincère et intéressant... à l’image de la situation économique et politique des pays d’où naissent ces nouveaux rejetons motivés et déterminés d’en découdre, pour répandre un peu partout la bonne parole et le message vindicatif qui lui est propre.
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