Après un
Citizen Brain vachement sympa qui m'avait introduit dans leur monde thrash/humour débile/jeux vidéos/les années 1980 c'est le bien, l'annonce précoce d'un nouvel album des Irlandais de Gama Bomb me remplissait de joie. Cependant, il a fallu attendre fin janvier 2010 pour pouvoir écouter la bête, ce
Tales From The Grave In Space n'étant au départ disponible qu'en MP3...gratuitement! Une belle initiative, surtout pour un combo signé chez les rapaces d'Earache Records mais mon attachement aux supports physiques m'enjoignait d'attendre la sortie CD. En bon gros juif toutefois, je n'ai pris que la version mini-prix, sans le nouvel EP
Half Cut vendu avec l'album pour donner envie aux fans de dépenser leur argent, même ceux ayant déjà downloadé la bête.
Alors quoi de neuf? Bah rien et c'est peut-être là que le bât blesse. A part l'excellent Philly Byrne qui varie davantage son chant et pousse plus souvent ses cris stridents aigus (qui doivent en énerver plus d'un), c'est blanc bonnet et bonnet blanc. Même la production nickel chrome ressemble à s'y méprendre à celle de
Citizen Brain. Peut-être la basse est-elle plus audible, tout au plus. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la formation et pour avoir quelque chose à écrire dans cette chronique, Gama Bomb fait partie de cette "nouvelle" vague de jeunes groupes pratiquant un thrash metal à l'ancienne. C'est même, à mon humble avis, l'un des meilleurs. Gama Bomb aime les références aux jeux vidéos, la déconne ado et le thrash qui va vite. Douze titres, une demie-heure, le quintette est pressé. Les morceaux s'avèrent simples avec peu de riffs (mais toujours de qualité) ou changements de rythme, directs, courts (moins de trois minutes en moyenne) et rapides. Gama Bomb n'a en effet que peu d'intérêt pour le mid-tempo et nous balance du chucka-chuka comme on l'aime à foison. C'est accrocheur, efficace, entraînant et le quintette, malgré sa vitesse d'exécution, possède un bon sens du groove. On retrouve également avec plaisir les petites influences crossover comme sur le très bref "Mussolini Mosh" ou les choeurs hardcore de "Slam Anthem", "Mussolini Mosh" ou encore "Mummy Invasion". Toujours au top des atouts du combo de Newry, le chanteur Philly Byrne et sa voix originale et charismatique au débit impressionnant ("Last Ninjas Unite") ainsi que le lead guitariste Domo Dixon qui nous sort comme à son habitude de très bons soli mélodiques (au premier rang ceux de "New Eliminators Of Atlantis B.C.", "Three Witches", "Apocalypse 1997", "Return To Blood Castle" et "Polterghost").
Tout ceci fait de
Tales From The Grave In Space un bon album de thrash. Cependant, le manque de variété érode quelque peu son intérêt. Heureusement, l'opus ne dure qu'une demie-heure. Autre problème, ce nouveau full-length est moins fun que le précédent. Gama Bomb évolue toujours dans le même esprit déconne sans prise de tête (titres des morceaux aux références douteuses, paroles sous forme de vieilles BD ou de vielles affiches publicitaires dans le livret, caricature d'Araya sur "We Respect You", effets robotiques sur la voix de "Skeletron") mais je ne sais pas, quelque chose manque par rapport à
Citizen Brain (peut-être les références musicales à Mario ou Tetris haha!). Pris individuellement néanmoins,
Tales From The Grave In Space reste très appréciable avec ses riffs thrash entraînants, ses soli mémorables et son chant jouissif. Gama Bomb fait toujours partie du haut du panier mais il commence à tourner en rond et on sent une petite baisse d'inspiration. Tout comme pour Municipal Waste, l'effet de surprise ne joue plus et il va falloir vraiment se renouveler sur le prochain album sous peine de voir les gimmicks du combo lasser son auditoire.
3 COMMENTAIRE(S)
28/06/2023 12:53
9,5/10
13/04/2010 12:27
10/04/2010 12:09
Sinon musicalement ça reste quand même largement valable. Même si c'est vrai que j'aurais pas été contre un peu plus de variation dans les riffs et tempi.