Honni soit qui mal y pense ! Oui, lorsque j’ai vu que les thrashers canadiens de
SACRIFICE existaient depuis 1983, j’ai frémi. J’ai craint d’ouïr l’un de ces exécrables
speed thrash metal bloqué dans sa nostalgie, rétrograde, moulé dans ses Spandex… Quelle erreur. La chronique de
« The Ones I Condemn » aurait pourtant dû me rassurer, de même que cette pochette dominatrice qui mériterait d’ailleurs un meilleur titre… «
Volume Six », pour un sixième album, ce n’est pas fameux en termes d’inspiration, surtout lorsque le passé contient des «
Tourment in Fire » ou autre «
Apocalyspe Inside ». Passons outre.
N'étant pas familier de la discographie de la formation, je serai en peine d’établir des comparaisons, seule cette écoute fera donc foi. Et le constat est simple : j’accroche à mort (avec quelques réserves de peine-à-jouir). Sur une base vénère autant redevable à la scène américaine (
Satan Laughs As You Eternally Rot) qu’aux ténors européens, allemands principalement (toujours les mêmes, inutiles de les citer),
SACRIFICE déroule le tapis rouge à une déferlante de riffs ciselés, de rythmiques tranchantes, de solos limpides, avec en prime la voix certes classique mais ultra efficace de
Rob Urbinati. Sacré grain, sacré coffre, sacrée performance, toujours dans la radicalité.
Si l’album n’est pas exempt d’une certaine linéarité, les tempos étant toujours peu ou prou les mêmes, le disque contient néanmoins sont lot de petites trouvailles sympathiques, à commencer par le pont central (entre la troisième et la quatrième minute) d’« Underneath Millennia », doté d’un
riffing que l’on ne retrouvera plus, l’hyper speed « Incoming Mass Extinction », voire les deux morceaux instrumentaux que sont « Lunar Eclipse » puis « Black Hashish ». Si le premier est un peu trop bref à mon goût (deux minutes), tenant plutôt lieu d’interlude généreux, le second permet en revanche de vraiment développer la créativité des guitares, renouant également avec une habitude classique du
thrash, les musiciens de ce style ayant plus que souvent eu recours à cette bonne habitude (ou mauvaise manie pour d’autres). Peut-être pour prouver qu’ils savaient faire autre chose que hurler dans un micro ? Il reste qu’en dépit de ses qualités, son rythme plus posé casse un brin la dynamique échevelée globale. Reposant, oui, mais finalement il n’apporte selon moi pas grand-chose au LP, préférant largement les autres compositions chantées qui, elles, défouraillent toutes, à l’image de ce tonitruant « Explode ».
Il serait un poil exagéré de parler d’un retour en fanfare car entre 2009 et aujourd’hui, les Canadiens sont restés actifs en sortant des splits, des singles, des lives, des vidéos, etc., j’imagine par conséquent qu’ils sont dans la plus complète des continuités concernant leur style et la qualité musicale, à savoir du
thrash de haut niveau, pas vraiment dans l’élite toutefois parmi les plus nobles représentants de cette cause. À ce titre, «
Volume Six » mérite mieux qu’un simple rôle de figuration dans les futurs bilans de 2025 parce que le quatuor parvient, sans donner l’impression de forcer, à sonner « moderne » tout en pratiquant un jeu foncièrement à l’ancienne. Pour ma part, je vais glisser l’album dans les surprises de l’année, peut-être serai-je suivi par mes camarades, peut-être pas, qui s’en soucie ?
4 COMMENTAIRE(S)
21/04/2025 14:30
20/04/2025 20:05
J'ai l'impression d'écouter un album de Destruction post "The Antichrist" mais en bien, en très très bien même.
Dans le top Thrash de l'année - pour le moment - avec Hirax et Hexecutor.
Le Sexmag qui arrive le mois prochain sur Dying Victims est bien goûtu aussi.
20/04/2025 20:02
19/04/2025 19:16
J'ai l'impression d'écouter un album de Destruction post "The Antichrist" mais en bien, en très très bien même.
Dans le top Thrash de l'année - pour le moment - avec Hirax et Hexecutor.