chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
109 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Annihilator - Annihilator

Chronique

Annihilator Annihilator
J'ai beau être un fan de longue date du combo canadien, je n'attendais pas grand-chose de la nouvelle livraison d'un ANNIHILATOR qu'on avait quitté en assez mauvais termes après un « Metal » en forme de pétard mouillé, affligé de caméos aussi prestigieux qu'inutiles mais surtout plombé par des compos indignes du talent de son maître à riffer, l'increvable Jeff Waters. Un Jeff Waters moins isolé qu'à l'accoutumée puisque qu'avec désormais quatre albums successifs au compteur, Dave Padden s'impose doucement mais sûrement comme le frontman idoine pour un groupe en quête perpétuelle de stabilité. Une chance que ne connaîtra pas Mike Mangini, remplacé au bout de trois piges (tout de même !) par Ryan Ahoff (THE WATCHMEN), ANNIHILATOR ayant dans l'intervalle rejoint l'écurie anglaise Earache.

Cet album éponyme, au-delà d'une révolution de palais ou d'un retour aux sources que l'on n'ose même plus espérer après 25 ans de carrière, est surtout l'occasion pour le duo de faire perdurer un style dont l'excellent « All For You » avait jeté les bases dès 2004, à savoir un thrash débridé conservant la trademark originelle (un heavy thrash à la fois véloce, alambiqué et virtuose) tout en poussant à son paroxysme les éléments à priori antagonistes de l'univers musical de Waters. Plus mélodiques mais également plus brutales – réécouter les vieux albums pour s'en convaincre, on est loin du heavy gentillet de « Set The World On Fire » ! – les productions récentes du groupes, à l'exception d'un « Metal » trop mou du genou pour séduire, contiennent toutes un ou deux titres vraiment rapides voire bourrins, à l'image d'un début d'album ici à forte dominante thrash metal. Car si la très complète « The Trend » propose des guitares lead chantantes et cajoleuses sur fond de recyclage de riff période « Criteria For A Black Widow » dans ses premières mesures (Jeff a déterré celui de « Back To The Palace » pour l'occasion), le rythme s'intensifie dès 1 :41 pour ce qui restera la seule pièce instrumentale d'envergure sur cet album éponyme. Sorte de mid/fast tempo reflétant toutes les facettes de jeu d'ANNIHILATOR, « The Trend » est à l'image de ce treizième full length : solide et efficace. Pas aussi définitive que « Clown Parade » qui ouvrait la galette précédente mais les neuf titres suivants étant d'une bien meilleure tenue que les « Operation Annihilation » et autres « Downright Dominate », on ne se plaindra pas du retour aux sources speed imprimé sur « Coward » et « Ambush », premier titre depuis longtemps à envoyer la sauce trois minutes durant sans que Jeff ne casse l'ambiance à grand renfort de breaks mélo pas toujours indispensables (depuis « Human Remains » sur … « Remains », pour tout dire). De thrash off the limit et joué jusqu'à ce que mort s'en suive, il est aussi question sur le break couillu de « 25 Seconds », « Death In Your Eyes » ou encore « Payback » - quelle épreuve de force à compter de 2 :18 ! - , preuve s'il en est que le groupe a tenu à rassurer la frange la plus extrême de sa fan base en caviardant « Annihilator » de solis et de riffs killers.

Ce démarrage pied au plancher assez inhabituel chez ANNIHILATOR (même le pourtant bien pêchu « Schizo Deluxe » ne bourrait pas autant) n'empêche pas Waters de rééquilibrer les débats en proposant des titres tour à tour power (« Betrayed », qui aurait relevé le niveau en la matière sur « Metal »), thrash n' roll (la réjouissante « The Other Side », très MEGADETH dans l'esprit et l'interprétation) ou mélodique, le superbe refrain émo de « Nowhere To Go » étant ce qu'on peut trouver de plus proche de celui, également magnifique, de « Carnival Diablos ». Un retour aux affaires brutales qui profite également à Dave Padden, impeccable ici et signataire de quelques screams bien sentis qui font relèguent sa pâle prestation sur « Metal » aux oubliettes. Quoique dans la droite lignée de « All For You » et surtout « Schizo Deluxe », « Annihilator » réserve malgré tout quelques surprises comme ces blasts inattendus sur « Death In Your Eyes » - par ailleurs le titre le plus quelconque de l'album – ou la tonalité jazzy de l'atypique « 25 Seconds » qui reprend à son compte quelques idées vendangées sur la lourdingue et lointaine « Criteria For A Black Widow » avant de tout donner le temps de deux minutes de fulgurances. Comme Waters n'oublie jamais de payer son tribut aux légendes heavy rock de sa jeunesse, on achève ce retour en territoire thrash mélo par une bonne vieille reprise de VAN HALEN (« Romeo Delight », extraite de « Women And Children First ») qui sonne autrement mieux que la récente cover toute pourrie de « On Fire » par SIX FEET UNDER. Au rayon griefs, au-delà du fait que ce disque ne recèle aucun classique absolu mais plutôt une somme de très bons titres, on regrettera une fois de plus que Jeff Waters fasse sonner son nouveau batteur comme une boîte à rythme, ce qui s'avère particulièrement irritant sur les nombreux passages rapides, et son habituelle propension au recyclage de plans (ce n'est pas le riff de « Hunter/Killer » que l'on entend sur « Coward » ?), encore que cette réserve ne concerne que les fans hardcore connaissant le groupe jusqu'au bout des ongles. Les auditeurs occasionnels n'y verront que du feu et se laisseront sans doute séduire par ce (très) bon album de thrash qui, classiques mis à part, est à ranger dans la première partie de tableau de leur féconde carrière, quelque part entre « Carnival Diablos » et « Schizo Deluxe ».

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

5 COMMENTAIRE(S)

LANGOUSTE citer
LANGOUSTE
12/10/2013 18:53
"25 Seconds", "The Other Side" et "Romeo Delight" sont excellentes. Le reste est sympa, surtout les deux premiers morceaux.
armageddon200 citer
armageddon200
08/02/2011 08:58
note: 7/10
Pas mal... bcp de solos de gratt'... ça envoie, les compos sont un peu fouillies, mais ça se laisse bien écouter
cglaume citer
cglaume
21/05/2010 11:41
Thomas Johansson a écrit : ... et "Carnival Diablos" qui est un peu plus vieux.

Je plussoie !!
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
20/05/2010 15:45
note: 7.5/10
Niktareum a écrit : J'ai écouté quasi aucun album depuis "Set the world...". Je vais ptête me rattrapper avec celui là qui à l'air d'être pas mal. Sinon je pense que tu as oublié un "la" dans "est à ranger dans première partie de tableau".

En effet, merci Nico! C'est un bon album pour remettre le pied à l'étrier, ça bourre bien, c'est thrash, pas de titres faibles. Je te le recommande avec "All For You", "Schizo Deluxe" et "Carnival Diablos" qui est un peu plus vieux.
Niktareum citer
Niktareum
20/05/2010 10:35
note: 7/10
J'ai écouté quasi aucun album depuis "Set the world...". Je vais ptête me rattrapper avec celui là qui à l'air d'être pas mal.

Sinon je pense que tu as oublié un "la" dans "est à ranger dans première partie de tableau".

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Annihilator
Thrash metal
2010 - Earache Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (6)  7.5/10
Webzines : (31)  7.73/10

plus d'infos sur
Annihilator
Annihilator
Thrash metal - 1984 - Canada
  

écoutez
tracklist
01.  The Trend
02.  Coward
03.  Ambush
04.  Betrayed
05.  25 Seconds
06.  Nowhere To Go
07.  The Other Side
08.  Death In Your Eyes
09.  Payback
10.  Romeo Delight

Durée : 48:46

line up
parution
15 Mai 2010

voir aussi
Annihilator
Annihilator
Remains

1997 - Music For Nations
  
Annihilator
Annihilator
Sadistic Ballistic

2020 - Neverland Music/Silver Lining Music
  
Annihilator
Annihilator
Carnival Diablos

2001 - SPV
  
Annihilator
Annihilator
Alice In Hell

1989 - Roadrunner Records
  
Annihilator
Annihilator
King Of The Kill

1994 - Music For Nations
  

Essayez aussi
Tantara
Tantara
Sum of Forces

2018 - Indie Recordings
  
Headhunter
Headhunter
A Bizarre Gardening Accident

1992 - Major Records
  
Onslaught
Onslaught
Killing Peace

2007 - Candlelight Records
  
Necrokinesis
Necrokinesis
A Force Made Flesh

2023 - Indépendant
  
Razor
Razor
Open Hostility

1991 - Fringe Product
  

Atrophid
Atrophid (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique
Spit Your Hate
United (EP)
Lire la chronique