Annihilator - Schizo Deluxe
Chronique
Annihilator Schizo Deluxe
Ça fait un bon moment que je freine des quatre fers pour boucler la discographie féconde de la machine à riffs ANNIHILATOR. Il faut dire qu'étant seul sur le coup d'un back catalogue contenant pas moins de treize albums studios, pas évident de se renouveler d'une chronique sur l'autre, surtout qu'on a souvent dit l'essentiel une fois encensés les classiques
« Alice In Hell » et
« Never, Neverland ». Alors « Schizo Deluxe », un album de plus parmi tant d'autres qui ne mérite guère qu'on s'attarde sur son cas ? Fort heureusement non. En digne successeur de l'excellent
« All For You », ce onzième full length creuse le même sillon que son prédécesseur, à ceci près que les ballades sirupeuses se sont fait la malle au profit de titres purement thrash metal. Fiesta !
Certes, schizophrénie galopante et multiples personnalités musicales caractérisent toujours à merveille le combo d'Ottawa (écouter la frappadingue « Invite It » pour s'en convaincre) mais Jeff Waters a ici mis le curseur sur l'aspect le plus plombé, voire féroce, de son répertoire. Et si « Schizo Deluxe » singe à merveille le démarrage du lointain
« King Of The Kill » (« Maximum Satan » et « Drive » font dans la relecture à peine masquée de « The Box » et
« King Of The Kill »), le résultat s'avère infiniment supérieur avec une forte propension à la baston (les excès de vitesse de « Drive », la frénésie rythmique de « Plasma Zombies ») qui fait de cet opus l'un des plus violent et direct du groupe (il faut attendre la piste 9 pour franchir la barre des six minutes). Qu'il passe en mode rouleau compresseur sur « Too Far Gone » -
chantée par Waters – ou qu'il colle la honte à METALLICA sur une « Pride » renvoyant aux plus belles heures des Four Horsemen (même Padden s'y met en imitant à merveille James Hetfield le temps d'une gueulante), le Jeff à tout faire (basse, chant, guitares) est dans une forme étincelante, comme en témoignent la profusion de riffs et de solis de rang qui fourmillent sur ce catalogue de fulgurances en tout genres. Pas une compo sans son morceau de bravoure qui vous fasse valser les cervicales ou provoque un désir irrépressible d'attraper une guitare et d'envoyer du lourd, tant l'efficacité du tracklisting s'avère maximale. Car une fois ballotés entre mid tempis heavy au possible (« Warbird », « Like Father Like Gun »), place à l'émotion le temps de deux dernières salves où le duo Waters/Padden joue la carte de la versatilité made in
« All For You », le chanteur caméléon confirmant haut la main qu'il est bien la meilleure pioche de l'ex-one man band depuis Coburn Pharr. Et que dire du feu d'artifice final sur « Something Witchy », où le six cordiste de génie se fend de solis à faire pâlir Eddie Van Halen en personne ? Du très solide on vous dit, pour ce qui reste un modèle de cohérence dans la carrière tumultueuse d'un ANNIHILATOR rarement aperçu à pareille fête, sinon à l'orée de sa carrière. Un album somme fort bien pensé et exécuté à la perfection auquel on reprochera juste une absence de véritables surprises, mais au vu des nombreuses sorties de route dont ANNIHILATOR s'est rendu coupable par le passé, on n'insistera pas trop sur ce point !
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
1 COMMENTAIRE(S)
15/04/2011 09:07