Commençons cette chronique en rendant hommage à qui de droit, Dave Padden répondant présent pour la troisième fois consécutive au poste de pilote d'ANNIHILATOR. Seul Jeff Waters himself avait jusque là réussi ce petit chelem (dur de s'auto éjecter !). Randy Rampage, Joe Comeau (deux apparitions, je ne compte pas le double live pour big Joe), Aaron Randall et Coburn Pharr (une entrée en piste) ne peuvent pas en dire autant. Félicitations à l'heureux survivant ! saluons également la pugnacité de Mike Mangini, moteur inoxydable du bolide canadien après
"Set the World on Fire",
"All for you" et
"Schizo Deluxe". Une stabilité retrouvée et un intitulé qui ne laisse guère de doute sur le contenu de ce "Metal" très cuir et chaînes (déclaration d'amour à Hellraiser ou à Andromède de Saint Seiya ?) : le ANNIHILATOR saison 2007 se veut une anthologie du genre, un best of du groupe à lui tout seul, ambition relayée par l'avalanche de guest stars venue croiser le fer sur ces dix nouveaux titres de thrash mélodique.
A en croire le grand Jeff, "Metal" marque également un retour aux sonorités des trois premiers albums (ricanements), tout en conservant la modernité des livraisons récentes (grands éclats de rire). A trop agiter le spectre de
"Alice in Hell", Waters risque de s'aliéner définitivement les nostalgiques de cette période bénie des dieux du thrash. "Metal" n'est qu'un succédané du beaucoup plus dispensable
"Waking the Fury" (2002) dont on retrouve ici les rythmiques martiales, à des années lumières du raffinement dont le groupe faisait preuve à ses débuts : le démarrage de "Smothered" rappelle immanquablement celui de "Ritual" et le speedé "Chasing the High" est le fruit d'une copulation intensive entre "Ultra-motion" et "Cold Blooded". On savait Waters friand du recyclage de ses propres riffs, mais la frontière entre clin d'œil sympathique et auto parodie est ici allègrement franchie ; à quoi bon greffer l'incroyable final de "The Fun Palace" sur le poussif "Smothered" ? le passage lead au milieu de "Operation Annihilation" (featuring Michael Amott) est superbe mais le reste du morceau (calqué sur "Fire Power"), bien trop basique, aboutit in fine au rejet de la greffe. Pour ne rien arranger, l'album souffre d'une prod faiblarde et d'un trop plein de titres mid tempo qui font regretter les débordements thrash des deux albums précédents.
Suivant la logique fédératrice de l'album, "Army of One" marche sur les traces de PANTERA et son déjà oublié "Goddamn Electric". Même paroles clichesques en forme d'hommage aux grands du metal (BLACK SABBATH et SLAYER pour la bande à Dimebag, ANTHRAX, MEGADETH et bien d'autres pour ANNIHILATOR) suivies d'un caméo pour la gloire (Kerry King sur "Reinventing the Steel", Steve Kudlow de ANVIL sur "Army of One"). Armé d'un casting de choc (Anders Björler, Alexis Laiho, Jeff Loomis et j'en passe) et de compositions par trop paresseuses, ANNIHILATOR perd de vue l'essentiel et balaye les progrès enregistrés sur les deux albums précédents. Avec un leader en pilotage automatique, un chanteur en roue libre et un batteur au point mort, Metal donne l'image d'un groupe tombé soudainement en panne d'essence. Seuls les excellents "Clown Parade" (le meilleur morceau de l'album) et "Couple Suicide" (ou Angela Gossow fait preuve de sa subtilité naturelle) propulsent tant bien que mal la machine jusqu'à la ligne d'arrivée, bien loin derrière DEW-SCENTED et TANKARD. Vu la gueule de la carcasse, on souhaite bien du plaisir aux malheureux chargés de la remettre sur pied !
6 COMMENTAIRE(S)
07/02/2011 09:10
13/01/2011 18:15
En tant que die-hard fan, j'ai la dent forcément plus dure. Ceci dit, je continue d'adorer un titre comme "Clown Parade" et, dans une moindre mesure, "Couple Suicide".
13/01/2011 11:48
les invités se sont bien intégré vu que les chansons étaient déjà écrites...
je le trouve bon ce CD
01/05/2007 13:26
Sinon l'album est vraiment chiant.
30/04/2007 16:06
Quel voix de merde !!!
29/04/2007 18:06