Le métalcore est à la mode, pas de doute là-dessus. Et tout ce qui s'y rattache, c'est à dire à peu près tous les groupes alternant gueulements sur des riffs-violents-mais-pas-trop-non-plus-parce-que-faut-bien-vendre-des-CDs-pour-pouvoir-acheter-toutes-les-rééditions-de-Killswitch-Engage avec des jolis-refrains-en-voix-claire-que-même-ta-copine-elle-kiffe. Comme pour toutes les modes, beaucoup de boulets suivent, prennent le train en marche et "oublient" d'apporter des affaires de rechange (pas grave y'a plein de trucs là-dedans, on va bien pouvoir emprunter qu'ils doivent se dire ces p'tis cons). Il faut donc procéder à un tri minutieux, parce que même dans la merde on peut trouver de l'or. Et si un groupe mérite notre attention dans cette "nouvelle" vague, c'est bien God Forbid. Non pas qu'ils révolutionnent le genre mais eux au moins montrent une réelle envie d'aller de l'avant, de ne pas se contenter de ce qu'ils ont sous le nez et tout simplement de se démarquer de la masse, en composant LEUR musique et pas un genre formaté.
Gone Forever, le précédent opus du combo américain, était déjà très réussi et laissait entrevoir de bonnes choses pour l'avenir. L'avenir ne fut pas long à venir puisqu'après seulement un an, voici déjà un nouvel opus,
IV: Constitution of Treason. Si certains groupes semblent bacler leur travail en sortant des albums trop tôt (au hasard Fear Factory), il n'en est rien de God Forbid, qui nous propose là son meilleur album et une des voire LA sortie "métalcore" de l'année.
Première chose à faire valoir: il s'agit d'un concept-album. L'histoire, divisée en trois chapitres où se mêlent critiques politiques et sociales sur les Etats-Unis, se déroule dans un futur dévasté par une guerre nucléaire et où les survivants essaient de reconstruire un monde meilleur mais qui s'avèrera finalement pire que l'ancien. On voit que God Forbid n'a pas fait les choses à moitié, ça commence bien.
Musicalement maintenant, parce que c'est bien joli d'écrire de belles histoires mais encore faut-il que la musique suive. Et bien pas de soucis à se faire de ce côté là non plus, les gars se sont améliorés à tous les niveaux. God Forbid n'a pas changé son style mais l'a affiné et l'a amené à un niveau de composition impressionnant. Si les enchaînements mosh-parts mid-tempo saccadées à la double avec hurlements hardcore et riffs mélodiques avec voix claires rappellent ce que fait Killswitch Engage, God Forbid n'en a pas moins une personnalité propre, grâce notamment à de nombreuses mélodies entêtantes, des arrangements très bien foutus et des ambiances adéquat confèrant une intensité dramatique parallèlement à l'histoire racontée, qui ne s'en trouve ainsi que plus vivante. C'est ce qui fait la force de cet album: des morceaux épiques, variés, loin du format radio si souvent de mise dans le genre. Difficile donc de parler du combo comme d'un simple groupe de métalcore, God Forbid est bien plus que ça: certes on retrouve du métalcore à la Killswitch Engage mais thrash (Jésus-Marie-Josef ce "Into the Wasteland" et ce "Crucify Your Beliefs"), power, heavy, touches old-school, parties acoustiques et quelques notes de piano sont aussi de la partie, avec des fragrances de Machine Head (l'intro de "Welcome to the Apocalypse" rappelle celle de la magnifique "Descend The Shades Of Night") et Chimaira (pour certains riffs couillus et la tenue de la voix hardcore de Byron Davis). Deux autres choses qui me ravissent: les excellents soli et l'omniprésence de la basse, mixée bien en avant comme je l'aime.
Le seul point sur lequel j'aurai pû faire la grimace, par contre, est le chant clair (bourrin oblige :p). Il faut bien reconnaître que dans ce genre de groupe, il est souvent forcé, faux, formaté, en complet décalage, simplement là dans un but commercial, bref, tout pourri. Les voix claires des Coyle (Doc et Dallas), les deux frangins guitaristes, passaient relativement bien sur
Gone Forever mais sur ce
IV: Constitution of Treason, c'est presque devenu le point fort de la formation. D'autant qu'elles ont une réelle utilité narrative et qu'elles arrivent, à l'instar des ambiances dégagées, à nous faire vivre l'histoire. "Chains of Humanity", "Divinity", "To the Fallen Hero", "Welcome to the Apocalypse" sont, à ce niveau, à mettre dans le peloton de tête. Seules deux-trois mélodies de voix font un peu froncer les sourcils mais pas de quoi fuir.
IV: Constitution of Treason n'est pas une surprise pour moi mais bien la confirmation du talent de ces cinq jeunes gens (dont quatre, au passage, sont afro-américains, pas si courant!). God Forbid est l'un des rares groupes à apporter quelque chose à un genre qui tourne en rond depuis un peu trop longtemps maintenant. Chapeau bas Messieurs, je vous décerne le coup de coeur de Keyser!
10 COMMENTAIRE(S)
26/09/2005 17:08
13/09/2005 11:41
12/09/2005 22:29
12/09/2005 12:52
Et faut aussi noté un son vraiment enorme comme j'ai rarement entendu
12/09/2005 0:46
Sinon, putain je reviens du Harvest Festival, Behemoth et Nile quelle claque ! Belphegor c'était pas mal aussi... Mais Behemoth ooooh putain comment ça tue !!!!!!!
11/09/2005 20:29
11/09/2005 19:44
Pire que mwa lui ! :Mr Green:
11/09/2005 16:35
voilà...
tout est dit.....
11/09/2005 12:11
11/09/2005 11:38
A noter que le mp3 en écoute est amputé de sa superbe intro et qu'une e-card est dispo ici.