Ex Tenebris Lux Acte VII
Live report
Ex Tenebris Lux Acte VII Gravekvlt + Zöldïer Noïz
Le 18 Octobre 2025 à Montpellier, France (Antirouille)
Je n’aime pas écrire de live-report mais il y a des cas de force majeure. Il est temps de dire ici que quelque chose se passe à Montpellier depuis maintenant plusieurs années grâce à l’association What The Fest : chaque mois d’octobre (mais aussi à d’autres moments de l’année), une succession de concerts de metal est donnée à la ville avec des groupes et artistes qu’il est rare de voir dans le Sud de la France (voire tout court). Le festival Ex Tenebris Lux rassemble alors les amateurs de musiques extrêmes dans des lieux variés, allant de la salle de concert typique (Victoire 2, qui a pu voir passer Hangman’s Chair, Alcest, Napalm Death, Wormrot, Kill The Thrill ou Chelsea Wolfe), le bar / boîte de nuit (l’Antirouille, avec notamment Big Brave, Conan, Spirit Possession et Aluk Todolo) mais aussi une école de Jazz (le JAM) et la Maison des Chœurs, ancienne église désacralisée où Seth, Ulcerate, Fange, Nero Kane ou encore Soror Dolorosa ont pu jouer.
Pour ce soir, l’Antirouille accueille Aeris, Zöldïer Noïz et Gravekvlt. Un plateau qui pourra passer pour moins attirant que d’autres noms cités plus haut mais qu’il me tardait de voir, en grande partie concernant Gravekvlt suite aux bons retours que j’ai eu de leurs prestations sur scène. Quand j’arrive, en retard pour cause de paternité (ni une maladie, ni un contre-temps, ni un loisir, mais un peu des trois), Zöldïer Noïz avait à peine entamé son set. Le son fait rapidement craindre une bouillie sonore empêchant de rentrer dans le thrash metal particulièrement virulent (avec une touche extrême) des (ex ?) Montpelliérains. Le groupe joue ce soir-là clairement à domicile, porté par un public qui donne de soi tout du long, que ce soit au sein d’un pit omniprésent que lors de harangues entre les morceaux ou durant les (rares) moments d’accalmie. Si le son ne s’améliorera pas durant le concert – chose malheureusement un peu trop régulière à l’Antirouille –, l’ambiance colle tout à fait au style des Français visiblement heureux de jouer après ce qui semble une longue période d’inactivité (je les ai moi-même vus pour la dernière fois il y a plusieurs années).
Le concert se termine sous les hourras d’un public conquis – et bon enfant, le ton étant à la déconne sans pousser les potards de la beaufitude, un bel équilibre – et Gravekvlt enchaîne rapidement. En effet, à peine le temps d’aller chercher un picon-bière au bar que des claviers horrifiques se font entendre, une partie du public n’étant pas encore revenu. Heureusement, la fosse s’étoffera rapidement, prise par le speed metal teinté de punk et de gothique des Bretons. Gravekvlt doit beaucoup de choses à pas mal de monde, de Motörhead au Darkthrone des années Dennis Dread en passant par Midnight, les Sisters of Mercy (leur tendance à trouver que la nuit est encore un peu trop le jour, d’où les lunettes de soleil portées ce soir-là) et Spinal Tap, mais s’approprie tout cela avec une fraîcheur qui ne vire jamais à l’ironie, encore moins à la parodie outrancière. Un amour sincère de cette époque où les metalleux se rêvaient vindicatifs et flamboyants transpire de cette musique et de la présence de ces messieurs, tous chevelus et quasi-tous moustachus, adeptes des poses iconiques jusqu'au remerciement du batteur envers le public et l'ultime rappel. Marque que leur connaissance et leur maniement des codes sont faits avec autant de plaisir premier degré qu'expertise, le son aura été nettement meilleur que durant Zöldïer Noïz. Un bonheur intégral, aussi bien dansant qu'héroïque, rebelle qu'aérien, la palette rétro mais variée de la formation ayant eu tout le temps de s'étendre lors du set (où la seule déception sera l'absence de « Fangs of the Night », sans doute en raison de son chant clair risqué à reproduire sur scène).
Et ce sera tout pour cette soirée, non pas sans défauts mais marquée par des prestations de qualité et une bonne humeur générale – à l'exception d'un moment, où l'on apprend que tout cela pourrait se finir plus tôt que prévu, des associations catholiques ayant demandé à la mairie d'annuler les prochains concerts prévus au sein de la Maison des Chœurs. Une bien triste nouvelle qui, j'espère, trouvera un heureux dénouement et qui explique en partie pourquoi vous lisez ce live-report. Il y a des fois où la situation demande qu'on laisse certaines choses de côté et de rappeler que tout cela reste bien fragile, exposé à la bêtise et l'ignorance. Au moins, peut-être que quelques-un(e)s apprendront ici l'existence de ces événements, clairement à défendre, et organisé par quelques personnes qui subissent en première ligne ces âneries. On est avec vous et on vous remercie.
| | Ikea 19 Octobre 2025 - 397 lectures |
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | gulo gulo a écrit : Oui, Zoldier Noize sont tarbais maintenant.
Ah, merci pour la précision ! |
citer | Oui, Zoldier Noize sont tarbais maintenant. |
citer | Et les concerts prévus ont finalement eu lieu ! La mairie a soutenu le festival au lieu de répondre aux demandes des associations catholiques (soulagement).
Pas de live-report pour autant (je n'aime toujours pas en écrire) mais c'était de très chouettes moments (Tar Pond et Author and Punisher particulièrement). |
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3 COMMENTAIRE(S)
27/10/2025 06:57
Ah, merci pour la précision !
26/10/2025 20:22
25/10/2025 11:33
Pas de live-report pour autant (je n'aime toujours pas en écrire) mais c'était de très chouettes moments (Tar Pond et Author and Punisher particulièrement).