Mahatma - Perseverance
Chronique
Mahatma Perseverance
Ce qu'il y a bien avec les stagiaires, c'est que ça ne coûte pas cher, que ça sait faire le café, et que surtout, ça te l'apporte, ton café, te laissant le temps traîner sur des sites de cul ou de poker en ligne, bref, de mener la belle vie. Mais on ne le répétera jamais assez, les stagiaires sont aussi de sales petits connards de jeunes qui une fois le travail fini vont se droguer et boire comme des trous en faisant la « teuf » avec leurs potes, au lieu de rentrer chez eux le soir pour regarder le téléfilm policier du jeudi soir en lisant le Figaro, comme tout honnête citoyen qui se respecte. Résultat le lendemain matin au bureau, le stagiaire fait des conneries, encore drogué et bourré qu'il est. Voilà en substance ce qui a du arriver chez Listenable, où un stagiaire n'étant pas en pleine possession de ses moyens a signé ce groupe coréen qui officie dans l'auto caricature de thrash après avoir écouté trois secondes d'un de leurs morceaux. Gageons que depuis ce stagiaire a été renvoyé avec perte et fracas dans son appartement insalubre pour mourir d'une pneumonie quand le patron s'en est rendu compte.
Fort du texte promotionnel le plus bateau qu'il ait été donné à un chroniqueur de voir dans sa vie, ce cd promotionnel de Mahatma s'est invité dans ma platine cd toute neuve pour en ressortir aussi vite qu'il est arrivé. Le constat est simple et immédiat, à tel point que je n'ai pas eu besoin de forcer le nombre d'écoutes pour me faire un avis, qui soit dit en passant tient en un mot : amateurisme.
Au-delà du début de l'album avec le morceau « Beginning Of The End » et sa rythmique relativement soutenue, ainsi que la reprise de Judas Priest « Painkiller », il n'y a rien à sauver dans la composition de ce Perseverance. Tout n'est qu'infâme platitude et rythmiques poussives, dont l'originalité est pour ainsi dire inexistante. Prenez le pire de Metallica, de Machine Head et de The Haunted, et vous aurez une vague idée du calvaire qui vous attend, mais vous serez toutefois encore loin du compte. Il n'y a en effet pas de progression dans les morceaux, vous ne trouverez pas de refrain, de couplet, ou une quelconque structure, non. On a juste l'étrange impression que des riffs tous plus bateaux les uns que les autres sont mis bout à bout sans aucune cohérence musicale .Mais encore, si il n'y avait que ça qui clochait dans cet album, cela pourrait peut être passer en étant indulgent.
Non, la chose qui choque vraiment dans ce Perseverance, ce sont les musiciens qui arrivent à rendre des compositions bancales encore plus inécoutables. Si le batteur arrive à jouer dans les temps, que le bassiste est inaudible, et que le chanteur arrive à peu près à sortir une voix thrash conventionnelle de son gosier (quoiqu'il devienne particulièrement risible quand il s'essaye au chant clair), il reste néanmoins deux « musiciens » (si l'on peut appeler cela comme ça) qui arrivent à mettre à bas le peu de ruines qui restaient encore debout, à savoir les guitaristes, et le guitariste soliste en particulier.
En effet, les guitaristes ne sont probablement pas encore arrivés au chapitre « mise en place » dans leur méthode de guitare traduite du roumain vers le coréen, bien qu'ils soient arrivés au chapitre « comment faire un morceau acoustique quand on débute (6-8 ans) », comme en témoigne le début du morceau final « Despair Overcome », qui avec son pseudo crescendo à la Metallica ne peut que déclencher l'hilarité générale, avant que l'audience ne s'effondre dans la consternation en se rendant compte que la guitare lead est mal accordée.
Le massacre qu'est la reprise de « Painkiller » elle, ne peut que faire monter les larmes aux yeux – de rire ou de dépit, c'est vous qui voyez, moi j'ai choisi d'en rire. Le pauvre guitariste soliste s'attaquant à un gros morceau démontre une fois de plus qu'il n'a pas le épaules pour tenir son rang, et massacre allègrement tout solo qu'il touche, tout en oubliant bien sûr de se replacer correctement à la fin de ceux-ci. C'est d'autant plus horrible quand, comme moi, on a la version de Death en tête.
Bon, pour finir d'enfoncer le clou rouillé dans la planche vermoulue, il faut noter que la production elle aussi n'est pas en reste. En plus d'être globalement boueuse et peu définie, la batterie n'est absolument pas espacée et perd toute dynamique, sans parler du fait que dès que le jeu du batteur se fait plus dense, on obtient une magnifique saturation numérique due au fait que les niveaux d'entrée de la console digitale sont complètement dépassés. Le son de guitare lui aussi complètement impersonnel et plat se fait bien vite oublier par le désastreux niveau technique des musiciens derrière le manche, qui même avec le meilleur son du monde n'auraient pu cacher une attaque molle et des flottements à répétition.
Impossible de savoir d'où vient cette production calamiteuse, le site du groupe étant en coréen, et si il existe une version anglaise, elle doit être indiquée en coréen… Qui a dit amateurisme ?
Les pauvres coréens de Mahatma ont bien l'excuse de se trouver dans une région metalliquement désertique, mais elle est bien peu de choses comparée au ratage complet qu'est Perseverance. C'est un mystère quand on sait que ce groupe existe depuis 1993, soit un an de plus que les excellents vétérans japonais de Ritual Carnage ! Mais ce qu'il y a d'encore plus mystérieux que le jeu du guitariste soliste à propos de Mahatma, c'est le fait de savoir comment un groupe aussi amateur a pu atterrir chez un label aussi professionnel que Listenable.
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | Il est effectivement à noter que pour une fois les asiatiques ne cassent pas des briques. |
citer | Pinaise, j'ai cru au premier coup d'oeil que c'était une kro du groupe Français Matmatah chroniqué par le yaourt. |
citer | Pour avoir écouté l'album dans son intégralité, je te confirme que la mise en place des guitares est vraiment très approximative : Ils retombent un peu comme ils peuvent en sortie de break une fois sur deux, les lancements sont hésitants au possible, on a une impression de flottement général due au manque de synchronisation des gratteux, et le soliste est encore plus brouillon qu'un Hammet parkinsonien : La reprise de Judas Priest est un grand moment de fou-rire. Techniquement, les guitaristes sont à peine au niveau du cover-band de l'école primaire de Chouzy-sur-Cisse… |
citer | (j'ai pas ecoute l'album juste le myspace)C'est vrai que c'est pas super, par contre je suis vraiment pas d'accord sur la qualite des musiciens qui je trouve n'ont rien de mauvais et parfois font preuve de tres bonne technique (le passage dans falling To Hell avec ensuite une decelaration et acceleration par exemple), le batteur est d'ailleurs tres bon.
Bon sinon ouai c'est chiant... |
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4 COMMENTAIRE(S)
28/01/2008 11:25
28/01/2008 10:06
28/01/2008 08:41
28/01/2008 00:49
Bon sinon ouai c'est chiant...