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Revocation - New Gods, New Masters
Chronique
Revocation New Gods, New Masters
On ne dirait pas mais mine de rien ça va faire bientôt vingt ans que le projet de David Davidson a pris son nom actuel, deux décennies où celui-ci nous a abreuvé régulièrement de disques de très bon niveau qui n’ont cessé de s’étoffer techniquement et de puiser vers de nouvelles influences. Revenant aujourd’hui avec son neuvième album le chanteur-guitariste a une nouvelle fois renouvelé les troupes jouant à ses côtés, vu qu’après douze années de présence le bassiste Brett Bamberger a mis les voiles mais sans que cela n’ait eu un impact qualitatif, car désormais à la place on trouve Alex Weber actuellement dans MALIGNANCY. Autant dire qu’il y a du niveau une fois encore, et cela sans compter l’arrivée à la deuxième guitare d’Harry Lannon que les fans de Deathcore Technique peuvent entendre depuis un bon moment au de sein de COGNITIVE. Si musicalement ces deux nouveaux venus évoluent dans des registres musicaux différents de REVOCATION le talent de sa tête pensante et la densité musicale de ces nouveaux morceaux vont largement suffire à mettre tout le monde au diapason, vu que comme d’habitude on va être en présence d’un long-format très réussi et qui aura besoin de pas mal de temps pour totalement se dévoiler et s’apprivoiser, même si le rendu général va être un peu plus direct et frontal que dans un passé proche... mais sans pour autant renier les passages les plus alambiqués.
D’ailleurs histoire de montrer que la formation ne fait pas trop de pas en arrière celle-ci va nous proposer en entrée « New Gods, New Masters » typique de sa mouvance actuelle, vu que ça va partir dans tous les sens tout en restant cohérent et accrocheur via l’apport d’éléments progressifs et d’une partie centrale éthérée et longue. Si l’ensemble va traîner un peu inutilement en longueur l’efficacité va rester permanente du fait des variations nombreuses et des explosions de violence, qui se mêlent aux éclairs aériens et mélodiques disséminés ici et là permettant ainsi de donner le ton du reste à suivre. Pourtant dès que démarre la seconde plage (« Sarcophagi Of The Soul ») c’est à une écriture plus simple et débridée à laquelle on a droit, et ça le fait immédiatement vu qu’on y entend une bonne part des tempos rapides habituels... entre vitesse variée, blasts destructeurs et passages en médium propices au headbanging, tout ça avec quelques parties bridées pour mieux relancer la machine ensuite. C’est typique de ce que l’entité nous propose depuis sa création mais on n’en est pas lassé vu que l’ensemble est joué sans compromis et avec consistance, ce que la doublette « Data Corpse » / « Cronenberged » jouée plus loin va proposer avec le même niveau d’attractivité, vu que ces titres assez courts vont miser sur la facette Thrash la plus radicale en gardant une explosivité majoritaire pour ne laisser aucun survivant sur son passage.
Entre tout cela on appréciera également le sombre et suffocant « Confines Of Infinity » qui lorgne largement vers le Doom, avant de finir par un tabassage incessant pour accentuer le grand-écart entre ses deux facettes les plus opposées. Là encore on adhère instantanément à cette vision musicale où la noirceur insolente côtoie l’orage actif sans chercher à en faire trop, et cela est parfait vu que tout est cohérent et défile tranquillement sans lassitude... à l’instar de « Dystopian Vermin » qui propose de son côté une rythmique équilibrée où le médium est mis en avant en misant sur des accents épiques du plus bel effet. Avec en bonus du riffing légèrement syncopé celui-ci amène de la dynamique à un ensemble qui n’en manquait pourtant pas tant tout cela est efficace et mené sur des charbons ardents, concluant ainsi cette phase de compositions sobres et rugueuses pour laisser la place à d’autres plus alambiquées, mais pas moins intéressantes. En effet avec « Despiritualized » la technicité va monter d’un cran sans tomber dans la branlette de manche, et c’est tant mieux car on y entend tout un panel d’alternance et de visions musicales différentes, qui se mêlent tranquillement l’une à l’autre. Si l’instrumental « The All Seeing » va dévoiler des accents orageux et ténébreux sympathiques en revanche on aurait aimé qu’il s’éternise moins (malgré son tempo qui ne s’excite jamais trop) et que sa clôture soit un peu plus agréable, car là ça se finit de façon un peu trop abrupte et décevante. Mais finalement cela n’est que de l’ordre du détail que la longue conclusion (« Buried Epoch ») va faire oublier en misant autant sur la clarté que l’obscurité (notes claires, parties tribales étouffantes) et en variant les plaisirs, afin d’avoir un rendu à tiroir mais qui ne tombe jamais à côté où une ultime fois tout le panel de jeu et l’expérience des différents musiciens sont mis en avant, prouvant donc que cet enregistrement a des arguments pour occuper les esprits pendant quelques temps.
Se situant donc dans la lignée des précédentes cette galette y trouvera facilement sa place avec quelques futurs classiques en puissance, confirmant que les mouvements récurrents de personnel n’ont aucun impact sur le leader de la bande qui continue à distiller la bonne parole avec authenticité et sincérité. Montrant donc qu’on peut évoluer tranquillement tout en gardant une base plus rudimentaire celle-ci va donc offrir de quoi plaire aux nouveaux fans... comme aux historiques, vu qu’ils ne seront pas dépaysés en trouvant exactement ce qu’ils sont venus chercher. Car même si ça n’est qu’une réalisation de plus ça reste homogène et dans le haut de la pile d’une discographie conséquente sans faiblesses majeures ni ratage notable, et après autant de péripéties internes comme d’années d’existence c’est franchement fort... confirmant que dans leur registre assez atypique les Américains restent parmi ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle, ce que peu de monde contestera au final.
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