Connaissant la qualité, rarement démentie, des formations japonaises, je ne suis donc guère surpris de me faire retourner les cervicales par ce premier album de
BRUTAL DECAY. Après trois démos (
Demo 2022,
Fuck Off All Die,
Insanity Scamper) et un split (
Deadly Brutality), le quatuor se présente aujourd’hui à nous avec un
Slaughter in Hell particulièrement vindicatif qui fera très probablement les gorges chaudes des discussions matinales de machines à café. Elles ne sont pourtant pas bien compliquées ces vingt-sept minutes de
thrash metal virulent, possédé et mécontent. Neuf titres balancés à toute berzingue, un goût prononcé pour l’extrême, un chant à la limite du
black, quelques solos ébouriffants qui lorgnent sans vergogne sur le
death mélodique, ce sera d’ailleurs le seul élément un tant soit peu « gentil » d’un disque sinon marqué au fer rouge des Enfers.
Si l’on pourra par commodité rapprocher le groupe des vieux
KREATOR, il faut avoir en tête que le niveau de violence est ici démultiplié, un morceau tel que « Blasphemous » sentant même le
grind à plein nez, sans compter que ce dernier est muni d’une introduction
noise particulièrement abrasive. De même, il émane du
riffing principal de « Degenerate into Violence » un parfum de
death qui ne fait que confirmer ce que l’on comprend en quelques secondes :
BRUTAL DECAY aspire au carnage, les mecs ne sont clairement pas là pour faire des pitreries, même si l’introduction tout en dissonances pourrait laisser à penser que le marchand de glace s’est pété la tronche au mauvais
speed (pas le
metal, l’autre). J’accroche carrément à ce déluge sonore constant.
Certes la musique avoine plus que de raison et, comme je l’ai dit plus haut, seuls les solos apportent un peu de répit mais une telle intensité me laisse sans voix, j’en reste baba. De plus, n’allez pas croire que la musique soit simpliste car les riffs démontrent une sacrée technique (« Lurking Chaos »), toujours sur des temps sur-vitaminés parce que ces musiciens n’ont tout simplement pas le temps ! Ils n’ont pas le temps pour les arpèges tarabiscotés, les longs passages instrumentaux, les ponts progressifs, tout ça est jeté aux chiottes aussi rapidement que tu évacues un tacos trois viandes empiffré à la va-vite en sortant d’une beuverie.
Comme je n’ai écouté que peu de
thrash metal cette année mon avis ne vaudra peut-être pas tripette mais, me concernant,
Slaughter in Hell est une sortie majeure du genre en 2025, et pour cause : des sprints intelligemment interrompus par des ralentissements énervés (« Hunt to Kill »), un vocaliste parfaitement démoniaque, un soliste inspiré, des riffs barbelés et, enfin, une inspiration qui puise allègrement dans tous les styles extrêmes, seule la radicalité du propos comptant. Aussi, pour utiliser quelques poncifs, je pourrais parler de disque « coup de poing », de manifeste, de brûlot, d’une avoine en bonne et due forme, cela restera encore insuffisant pour exprimer le caractère intrépide et frondeur de cette sortie chauffée à blanc.
Si ça tient la dragée haute à la concurrence ? Bien sûr que oui, ça lui donne des leçons même.
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