Suicidal Angels - Sanctify The Darkness
Chronique
Suicidal Angels Sanctify The Darkness
J'avais découvert Suicidal Angels en première partie de Massacre il y a deux ans à la Petite Loco. Concert qui au passage n'avait rameuté qu'une cinquantaine de personnes à tout casser, énième preuve du manque de goût et de culture du public metal français. Le thrash metal certes classique et très influencé par Slayer des Grecs m'avait bien botté. Sans toutefois que je me procure leur premier full-length Eternal Domination. Puis le combo remporte un concours et signe chez Nuclear Blast. Résultat: fin novembre débarque Sanctify The Darkness, nouvel album qui va me permettre de mieux jauger le talent de Suicidal Angels.
Depuis leur formation en 2002, les Athéniens n'ont pas chômé. Trois démos, deux EPs et un full-length. Et on sent bien l'expérience accumulée sur ce Sanctify The Darkness bien branlé, comme quoi le travail paye pour ceux qui en doutaient encore. La belle pochette représentant la Faucheuse incarne parfaitement la musique de Suicidal Angels: classique mais efficace en Diable. Moins influencé par Slayer que ce que j'avais pu voir il y a deux ans (quoique la griffe de la bande à Araya reste toujours perceptible dans les riffs, écoutez "The Pestilence Of Saints", vous ne pourrez qu'acquiescer), le quatuor délivre en effet un thrash metal dans la plus pure tradition du style, avec tous les ingrédients qui ont fait la réussite du genre. Des riffs rapides, du chuka-chuka entraînant entrecoupé de mid-tempi plus propices au headbang et d'excellents soli chaotico-mélodiques. Tout ça, Suicidal Angels le fait à merveille, rendant sa musique d'une efficacité redoutable car facilement assimilable. Grâce aussi à des refrains simples aisément mémorisables. Mais revenons aux riffs car à ce niveau, les Méditerranéens savent vraiment s'y prendre. Les lauriers iront pour "Apokathilosis" et son riff légèrement mélodique qui ne m'a toujours pas quitté. Mais on pourra en trouver tout un tas au fil des onze morceaux (dont un instrumental, "Mourning Of The Cursed") pour un peu moins de quarante minutes d'un thrash metal de haut vol. Des morceaux courts et directs qui passent comme une lettre à la Poste (quand elle n'est pas en grève).
L'album parfait alors? J'ai bien peur que non. Suicidal Angels pêche en effet sur plusieurs points. D'abord la production. Oh elle est excellente oui, très propre et travaillée et on entend tout bien (sauf la basse à part un bref passage sur "Atheist", très bon d'ailleurs donc à renouveler). Mais c'est ça le problème, le son est beaucoup trop clean, trop moderne pour du thrash. Les compos sont plutôt orientées old-school, pourquoi ne pas suivre avec une production bien agressive à l'ancienne et des guitares acérées? Et puis c'est quoi cette voix d'asthmatique?! On a l'impression que le chanteur murmure au lieu de gueuler. Rien de méchant, ça passe, mais ça fait baisser le nombre de points de brutalité. Et si l'ensemble s'avère d'une qualité très au-dessus de la moyenne, on trouve sur Sanctify The Darkness un peu de tout, du très bon au plus banal, sans toutefois jamais s'abaisser à la médiocrité. Dernier reproche, Suicidal Angels a très bien compris comment jouer du bon thrash. Parfait, mais on a parfois l'impression d'assister à une récitation d'une leçon apprise par coeur, sans trop d'âme ni personnalité. Le manque d'agressivité de la production ainsi que la voix faiblarde y jouent aussi pour beaucoup je pense. Un élève doué, très doué même mais qui gagnerait à s'émanciper. Suicidal Angels nous sort quand même là un album de thrash fort sympathique et prouve une nouvelle fois que la scène metal grecque est en plein boom. Et peu importe les défauts qu'on pourra trouver au groupe, Sanctify The Darkness reste une alternative de choix à la dernière bouse de Slayer.
| Keyser 6 Janvier 2010 - 2350 lectures |
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | La voix ne passe pas en effet... |
citer | La pochette sent très fortement le Necrolord non ? |
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28/01/2015 00:08
06/01/2010 19:56