Déjà un nouvel album?! Telle fut ma première réaction à l'annonce de la sortie de ce nouveau Suicidal Angels intitulé
Dead Again, à peine un an après
Sanctify The Darkness. Remarquez, Les Grecs bénéficient d'un gros buzz et ils auraient bien tort de ne pas en profiter! Et puis vu la qualité du précédent opus, il n'y a pas de raison qu'ils se prennent les pieds dans les guitares. J'attendais donc une nouvelle livraison de bon vieux thrash metal des familles dans la lignée de
Sanctify The Darkness...et c'est exactement ce que j'ai eu!
N'attendez donc aucune évolution, Suicidal Angels ne dévie pas d'un poil de sa route. Tout juste le chant de Nick Melissourgos se fait-il un peu plus agressif. Ce qui n'est pas un mal, les vocaux étant un des points faibles du combo. Ce n'est pas encore la panacée, ça reste toujours un peu plan-plan, mais c'est déjà mieux! Pour le reste, on nage dans le thrash metal pur et dur à la Slayer, une influence que le quatuor ne compte pas lâcher de si tôt. Mais un Slayer qui aurait réappris à shredder convenablement. Niveau solo, les Hellènes savent en effet s'y faire en alliant vitesse, mélodie, chaos et branlette de vibrato. "Dead Again" à 2'00 ou "Beggar Of Scorn" à partir de 3'27, c'est de la pure tuerie! A noter que Suicidal Angels sort souvent des solos sur des parties endiablées en chuka-chuka, la meilleure combinaison qui soit. Verge turgescente garantie!
J'ai dit chuka-chuka? Que vous appeliez la rythmique thrash de base touka-touka, toupa-toupa, pouka-pouka ou Coca-Cola, vous allez être ravis! Vous savez l'effet qu'a ce rythme binaire, il réveille en moi les pulsions les plus primaires (comme le blast!). Ça tombe bien, il y en a à tous les coins de riffs! La majorité de
Dead Again est ainsi construite dessus. Alors c'est sûr, on n'évite pas l'aspect répétitif, surtout que les riffs rapides ont tendance à se ressembler, mais pour ce qui est de l'efficacité, difficile de faire mieux! "The Trial", "Violent Abuse" et le trio de fin "Search For Recreation"/"Dead Again"/"Final Dawn" sont autant de brûlots thrash courts et directs. Je n'imagine même pas le massacre en live! Sans oublier bien sûr "Bleeding Holocaust", sans doute le meilleur morceau de l'album, aussi jouissif qu'un "Apokathilosis"! Ce côté efficace et entraînant se trouve renforcé par une production adéquate, puissante, claire mais pas trop propre, et par des refrains simples et facilement mémorisables (en passant, j'ai toujours l'impression que le chanteur dit "Fifty Miles" et non pas "Victimized" sur la plage 7, pas vous?) puisqu'il s'agit la plupart du temps du titre du morceau répété plusieurs fois, des refrains dont aurait été fier Max Cavalera. À scander en concert en levant sa bière! On en rajoute ensuite une couche avec des mid-tempos ultra classiques mais dont l'effet perdure malgré les années (l'intro de "Reborn In Violence", "The Trial" à 0'51, "Victimized" à 2'32, "Dead Again" en ouverture et bien sûr "Beggar Of Scorn", la compo la moins véloce du lot). Parce que, oui, quand les Grecs ne chuka-chukaïsent pas, ils envoient du mid-tempo pour taper du pied et secouer sa tignasse (ou juste sa tête quand, comme moi, on n'a pas de cheveux). La formation athénienne fait même l'effort de poser deux-trois passages plus lents et menaçants comme sur l'intro "Damnation" avec quelques arpèges (un grand classique!), le break de "Beggar Of Scorn" à 0'26 ou encore le début de "The Lies of Resurrection". Enfin un peu de diversité, qui aurait toutefois pu être plus développée.
Encore une fois, Suicidal Angels n'est pas le groupe le plus original qui soit et
Dead Again baigne dans un classicisme absolu (on a même la pochette de l'indéboulonnable Repka), sonnant d'ailleurs souvent trop sérieux et appliqué. Mais les Grecs font à merveille ce qu'on attend d'eux, à savoir délivrer un thrash metal slayerien dynamique et foutrement efficace. L'opus est clairement répétitif, manque de variété, et le chant ne se fait pas encore assez agressif malgré une petite amélioration, mais à l'heure où tout un tas de groupes déçoivent et en cette année 2010 avare en thrash label rouge, on accueille cet album à bras ouverts. Ça ne révolutionne rien, ça ne sert pas à grand chose, mais putain que ça fait du bien!
1 COMMENTAIRE(S)
29/12/2010 12:26