Sanctificati... »
Commentaires... »
Sarcator - Swarming Angels & Flies
Chronique
Sarcator Swarming Angels & Flies
Si on dit souvent que le cap du troisième album est une étape décisive pour un groupe on peut aisément dire cela de SARCATOR que l’on attendait au tournant après un
« Alkahest » particulièrement décevant et finalement trop ambitieux dans son contenu, la relative inexpérience de ses membres conjuguée sans doute à un brin de prétention ayant eu raison d’un projet qui sur le papier avait pourtant des arguments. Du coup sans doute conscient de cela le combo (auréolé désormais d’une signature chez Century Media) a décidé de revenir aux fondamentaux qui faisaient le charme de son disque éponyme, et qui avec l’appui d’un nouveau guitariste signe aujourd’hui le long-format le plus court de sa carrière... un choix indispensable tant son prédécesseur était plombé par une durée excessive. Tout cela montre donc que ce nouvel opus est celui de la dernière chance pour le quatuor qui ne doit plus se planter, au risque pour lui de rejoindre la longue cohorte d’espoirs déçus qui n’intéressent plus personne ou presque... disparaissant ainsi dans l’anonymat ou arrêtant carrément les frais purement et simplement. Heureusement pour eux ces points précis ne sont pas encore pour tout de suite vu que les gars ont repris du poil de la bête et montrent qu’ils sont encore au niveau pour côtoyer toute cette nouvelle scène qualitative suédoise (XORCIST, ETERNAL EVIL, INTEREMO...), vu que dès le démarrage intitulé « Burning Choir » ils vont nous prouver qu’ils en ont encore sous la semelle.
En effet ici c’est à un retour aux sources salutaire auquel on a droit, tant ça se montre direct et frontal sans faire de quartiers ni laisser de survivants en cours de route vu que ça dévoile un énorme dynamisme sans que l’allure ne ralentisse, tant ça joue majoritairement en mode débridé et tabassage intensif où viennent se greffer quelques courts plans en médium parfaits pour headbanguer comme un dératé. On voit donc que les mecs n’ont pas perdu la main et que c’est définitivement quand ils restent dans un schéma simple et rentre-dedans qu’ils sont les plus efficaces... ce que les tout aussi virulents et expéditifs « The Undercurrent » et « Unto Sepulchres » confirmeront un peu plus loin, avec la même efficacité et plaisir communicatif sans chercher à s’éterniser inutilement. Cependant cette tendance à vouloir étirer les morceaux va s’entendre ici à plusieurs reprises, même si heureusement ceux-ci grâce à leur redoutable qualité d’écriture vont faire oublier ce détail qui a été rédhibitoire pour la formation dans un passé proche. Preuve en est le varié et remuant « Comet Of End Times » au propos bien virulent et énergique, ou encore sur l’impeccable « Swarming Angels & Flies » où tout le panel rythmique est passé en revue avec fluidité et équilibre. Et si cette dernière plage proposait quelques plans délicieusement Heavy l’excellent « The Deep Ends » va pousser plus loin ce schéma en se faisant épique à souhait, bien calé entre quelques redoutables accélérations... avant que le mid-tempo ne revienne vite à la charge pour embarquer l’auditeur avec lui, sur fond de riffs aiguisés et qui ne laissent pas indifférent malgré cette tendance à se répéter un peu trop longuement.
Nulle trace de passages répétés à n’en plus finir sur le très Heaviesque « Where The Void Begins » où l’on note l’absence de haute vitesse au profit d’ambiances acoustiques en début et en fin (jouées de façon particulièrement convaincante), complétées au milieu par une ambiance électrique à la montée en pression progressive ainsi que par une présence de solos mélodiques du plus bel effet. Tout cela fait donc que l’on ne voit pas le temps passer, tant on est happé par ces envolées remuantes comme rampantes... pour un rendu final totalement à part du reste mais en total raccord, vu que ça ne dépareille pas du tout avec le l'ensemble tant ça continue d'être cohérent. D’ailleurs cela est également le cas de l’instrumental « Closure » qui nous embarque dans les grands espaces de l’ouest américain, à cheval entre musique Country et poursuites à moto en mode fugitif sur les longues routes vides du Nevada et de l’Arizona. A cheval entre les opus de BEWITCHER et le « Metallica » de 1991 cette composition aux légers accents 80’s et 90’s reste bien calée dans son train de sénateur en médium, dévalant tranquillement les kilomètres sous le soleil de plomb au milieu des décors désertiques et arides, montrant que même vide de paroles la musique de l’entité garde sa cohérence jusqu’à l’ultime seconde.
Ayant donc clairement tenu compte des remarques concernant sa précédente livraison la bande a ici réussi à équilibrer les débats entre sa fougue tumultueuse et ses accents plus travaillés et techniques, prouvant que sa précédente publication n’était effectivement qu’une erreur de jeunesse et qu’avec un regain de maturité tout allait passer beaucoup mieux. C’est totalement le cas vu que c’est absolument maîtrisé et efficace sans être excessif ou pompeux techniquement comme du côté des breaks, trouvant ainsi un équilibre parfait qui a de quoi plaire ainsi au plus grand nombre. Bien calés donc au milieu de la jeune garde de son royaume les quatre acolytes prouvent en tout cas que leur passage chez le grand label allemand n’est pas usurpé, et qu’il leur a même fait beaucoup de bien vu qu’ils ne renient pas totalement leurs ambitions ni leur vision élaborée d’une écriture pas si rudimentaire qu’on pourrait le croire à la base. Du coup on ne peut qu’applaudir cette réussite indéniable qui montre que ses auteurs ont trouvé désormais leur vitesse de croisière, en espérant désormais que cela dure encore un peu dans le futur afin qu’ils continuent à nous offrir du bon son simple et efficace sans prise de tête ni modernisme synthétique.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par xworthlessx
Par Ikea
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Lestat
Par Krokodil
Par Niktareum
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène