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Rampant Beast - Into The Infernal Pyre
Chronique
Rampant Beast Into The Infernal Pyre
Si régulièrement Thrashocore reçoit des demandes venues de contrées exotiques il faut bien reconnaître que le Caucase n’est pas vraiment un coin où le Metal se montre particulièrement actif, car hormis PSYCHONAUT 4 venue de Géorgie il est très difficile (voire impossible) de citer un autre nom venu de cette région montagneuse et enclavée. Cependant il va falloir désormais ajouter à cette liste les Arméniens de RAMPANT BEAST qui déboulent directement avec un premier album de très bonne qualité, qui sent bon les débuts de VENOM et BATHORY… avec en prime une petite touche Punk que n’aurait pas renié MOTÖRHEAD. Si pour beaucoup la musique venue de ce pays se limitait à Charles Aznavour ce combo formé en 2020 à Erevan a largement de quoi faire oublier cet étendard national, vu que son mélange de Black/Speed et Thrash sur fond de production cradingue et d’écriture minimaliste montre de biens belles choses pour le futur. En effet en à peine plus d’une demi-heure expédiée à la vitesse de l’éclair les gars ne vont pas s’embarrasser de futilités, exécutant avec brio tout ce qui fait le charme de ce style si rudimentaire et expéditif.
Car avec des compositions qui tournent toujours aux alentours des quatre minutes on ne va jamais avoir le temps de s’ennuyer ni de sentir poindre une once de linéarité ou de plans répétés en boucle (même si cela peut se faire sentir sur certains passages), sans pour autant que cela ne nuise à la qualité globale de ce disque franchement addictif et malsain. Si la courte introduction va donner le ton du marasme ambient « Bestial Torment » va directement dégueuler toute sa haine à la face de l’auditoire en oscillant entre chant criard possédé et rythmique toute en variations où le débridé et furibard se mêlent à d’autres passages plus rampants et lourds, où le feu des enfers sait aussi bien appuyer sur l’accélérateur que la pédale de frein pour y mettre les nuques à rude épreuve. Evidemment tout cela sonne déjà entendu mais le rendu est tellement bien fait et authentique qu’on ne saurait en tenir rigueur, surtout que l’ensemble y est encore plus frontal et mené en permanence à fond la caisse (comme le propose « Dragged Into Hellfire (Speed Metal Hell)) » on s’aperçoit que les gars savent être efficaces sans en faire des tonnes, mais tout en proposant suffisamment de variations pour conserver leur attractivité. D’ailleurs difficile de résister à l’appât intitulé « Extreme Aggression » au groove intense (et dont la basse qui ronronne va amener un supplément de plaisir), porté par du mid-tempo redoutable qui met à mal les cous les plus solides et qui joue l’alternance avec les parties plus enlevées et redoutables. Comme quoi les Caucasiens ne font pas que tout miser sur le fait d’être le plus extrême et le rapide possible, et si la subtilité est apparue sur cette plage « Chained In The Doom » va continuer dans cette voie avec son nom en raccord avec le contenu proposé à l’ambiance brumeuse et poisseuse digne de BLACK SABBATH. En effet ici on est projeté en pleine cérémonie au milieu de la forêt sous la pleine lune où la rythmique bridée et lourde sied parfaitement à l’ensemble, avant que celle-ci ne monte en pression et n’explose de partout entre blasts énergiques et parties en médium remuantes, offrant ainsi une grosse densité à une composition simple en apparence mais plus épaisse et dense qu’il n’y paraît, sans y perdre en fluidité ni simplicité.
Du coup après tout cela il est temps de revenir aux fondamentaux et à la furia générale avec le thrashy « Shrine Of The Witch » joué à fond la caisse... à l’instar de « Acid Vomit » qui s’enchaîne dans la foulée en gardant cette même ligne de conduite, et tout en ajoutant un peu plus de crasse et d’odeurs rances dignes du Punk. Cela sera encore le leitmotiv de la doublette finale (« Prayers In Hell » / « Lurking Evil ») où la vitesse ne sera pas un vain mot tant elle restera conséquente et presque permanente, ralentie seulement par quelques instants bridés pour mieux relancer la machine ensuite et finir ainsi de convaincre les derniers sceptiques. En effet si tout cela peut sonner brouillon voire manichéen on est ici en présence d’un groupe aux belles promesses pour le futur, tant sa fougue et sa simplicité font mouche et l’on sent que ses membres ont pris leur temps avant de passer par la case du studio... mûrissant chacun de leurs mots comme leurs notes après avoir passé des heures à poncer les disques du trio de Newcastle comme du regretté Quorthon.
Si le grave séisme qui a touché son pays le 7 décembre 1988 (et fait environ 30.000 morts) a eu un impact considérable à l’international (et provoqué ici le chant caritatif « Pour Toi Arménie » avec sa pléiade d’artistes) il faut croire que la bande s’est nourrie de cette puissance tellurique pour y balancer toute sa haine à la face du monde, et elle y est parvenue très bien. A voir maintenant si tout cela passera l’épreuve du temps mais pour le moment on se contentera aisément du contenu proposé par cette bête rampante authentique à souhait et qui prouve que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, et qu’il n’y a pas besoin de se réinventer pour marquer les esprits. Autant dire qu’avec ces quatre énergumènes qui n’ont pas peur de faire mal à nos esgourdes on en redemande grandement et toujours avec le même plaisir... c’est bien ça le pire.
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